Le ministère de la Santé saoudien vient d’annoncer avoir détecté le coronavirus MERS-CoV sur un dromadaire appartenant à l’une des personnes infectées. Si une confirmation de l’expertise est nécessaire pour s’assurer qu’il s’agit bien de la même souche, cela pourrait confirmer les intuitions de certains chercheurs, qui supposaient que les camélidés pouvaient faire office de vecteurs. Cela permettrait de mettre en place des mesures sanitaires plus précises.

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    Peu à peu, les indices s'accumulent. Depuis un an et demi que le coronavirus MERS-CoV a frappé l'Homme sans crier gare, de nombreux laboratoires du monde entier se penchent sur son cas. Bien qu'il reste encore de nombreuses inconnues, le puzzle commence progressivement à prendre forme. Agressif, il a déjà tué 64 des 153 personnes contaminées au 11 novembre selon l'OMS, et la liste continue malheureusement à s'allonger. Comme son cousin, le virus du Sras, il induit des difficultés respiratoires parfois mortelles, mais cause également des insuffisances rénales graves.

    Si les mammifèresmammifères constituent rarement les réservoirs des coronavirus, la chauve-souris est pourtant pointée du doigt depuis la découverte de MERS-CoVMERS-CoV. Les mammifères volants étaient déjà impliqués dans l'épidémie de Sras, et des éléments récents les incriminent encore dans cette nouvelle contagion, puisque le virus a été retrouvé à l’identique chez un de ces chiroptères.

    Le coronavirus MERS-CoV est moins contagieux que le Sras, mais plus dangereux. On sait que dans certains cas il a pu se transmettre d'Homme à Homme, mais on dispose de nouveaux éléments qui confortent les hypothèses estimant que le dromadaire pouvait être au moins l'un des vecteurs de la maladie. © NIAID, RML, DP

    Le coronavirus MERS-CoV est moins contagieux que le Sras, mais plus dangereux. On sait que dans certains cas il a pu se transmettre d'Homme à Homme, mais on dispose de nouveaux éléments qui confortent les hypothèses estimant que le dromadaire pouvait être au moins l'un des vecteurs de la maladie. © NIAID, RML, DP

    Les dromadaires, vecteurs du MERS-CoV ?

    Cependant, le contact entre l'Homme et la chauve-sourischauve-souris étant relativement rare, les scientifiques supputaient l'intervention accidentelle d'un tiers vecteur. Et les dromadaires, animaux de compagnie courants au Moyen-Orient, figuraient dans le haut de la liste des suspects, surtout depuis qu'une étude révélait que plusieurs de ces camélidés du golfe Persique présentaient les anticorps contre MERS-CoV, signe d'une infection passée.

    Cette hypothèse semble se confirmer avec l'annonce du ministère de la Santé saoudien par l'intermédiaire d'un communiqué. L'analyse du cheptel d'un homme de 43 ans habitant la ville de Djeddah (façade ouest du royaume), récemment contaminé, a révélé qu'un de ses dromadairesdromadaires était également porteur du coronavirus. Des études complémentaires sont en cours afin de déterminer s'il s'agit bien de la même souche qui aurait affecté l'animal et son propriétaire.

    Si la structure génétiquegénétique s'avère identique, alors l'hypothèse du rôle de vecteur du dromadaire dans cette épidémie sera renforcée. Ce serait l'occasion pour les autorités sanitaires de prendre les mesures de précaution qui s'imposent, à savoir éviter le contact avec les animaux porteurs du virus. Reste à déterminer les symptômessymptômes de l'infection chez les camélidés, s'il y en a.