La calvitie touche 20% des hommes entre 20 et 30 ans, et la moitié après 50 ans. Nos ancêtres utilisaient de la salive de cheval et des toiles d'araignée. Aujourd'hui, les hommes ont recours au Minoxidil, aux pilules Propecia ou aux greffes de cheveux. Les causes de la calvitie, qui semblent liées au patrimoine génétique des individus, sont encore mal connues, et les traitements actuels se montrent inefficaces sur certains sujets. D'où la nécessité de mettre au point de nouvelles techniques, dont le clonage capillaire est le fer de lance.

au sommaire


    La calvitie est-elle gouvernée par nos gènes ?

    La calvitie est-elle gouvernée par nos gènes ?

    Kevin McElwee, docteur spécialisé en biologie capillaire à l'Université de British ColumbiaColumbia, a été le premier à croire au clonage capillaire. Il estime qu'en tenant compte des délais nécessaires aux tests cliniques et aux besoins de réglementation, cette technique devrait être disponible au large public d'ici dix ans. Selon lui, il faut dès à présent « passer à la vitessevitesse supérieure et créer une ressource inépuisable de cheveux, en d'autres termes, en finir une bonne fois pour toutes avec la calvitie. »

    Société Intercytex <br />Premiers tests cliniques du clonage capillaire sur sujets humains <br />(Crédit : Intercytex)

    Société Intercytex
    Premiers tests cliniques du clonage capillaire sur sujets humains
    (Crédit : Intercytex)

    La calvitie

    La duréedurée de vie d'un cheveu est comprise entre 3 et 4 ans. En règle générale, tout individu perd de 50 à 150 cheveux par jour. Ceux de l'homme atteint de calvitie ne repoussent pas, ou sont remplacés par un fin duvet. Cette mauvaise régénération produit un éclaircissement de la chevelure, qui commence généralement au niveau des tempes, et se propage vers l'arrière du cuir chevelu.

    La première cause de la chute des cheveux est l'alopécie androgénique, soit l'excès d'hormones mâles. En effet, si ces hormones favorisent la pousse de la barbe, ils tendent à atrophier le folliculefollicule pileux (l'extrémité du cheveu fixée à la peau) et à accélérer la chute des cheveux.

    (Courtesy of Soins-santé grand public McNeil)

    (Courtesy of Soins-santé grand public McNeil)

    Le principe du clonage capillaire

    Le principe du clonage capillaire est relativement simple. Ses étapes successives sont les suivantes :

    • Dans une zone du cuir chevelu non touchée par la calvitie, on réalise une biopsiebiopsie de follicules.
    • On isole les cellules des papilles dermiques, responsables de la formation des cheveux et situées à la base des follicules.
    • On cultive ces cellules en laboratoire.
    • On les laisse croître et se multiplier.
    • On injecte les cellules obtenues dans le cuir chevelu, où elles se divisent pour créer de nouveaux follicules, et font ainsi naître de nouveaux cheveux.

    Les différentes étapes du clonage capillaire <br />(Crédit : Intercytex/Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Les différentes étapes du clonage capillaire
    (Crédit : Intercytex/Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Les premiers tests cliniques sur des sujets humains sont en cours

    Des études sont menées conjointement par plusieurs laboratoires, universités et sociétés internationales. La société Intercytex, basée en Grande Bretagne, a récemment achevé la phase I de ses tests cliniques sur sujets humains. Sept volontaires se sont vu réaliser une biopsie de follicules, durant une opération d'une demi-heure sous anesthésieanesthésie locale. Au sein d'Intercytex, les cellules des papilles dermiques ont été isolées et mises en culture pendant trois semaines. Les cellules obtenues ont ensuite été réinjectées dans le cuir chevelu des volontaires.

    Les tests cliniques n'ont pas été entachés d'effets secondaires dangereux pour la santé, et cinq patients ont vu croître le nombre de leurs cheveux.

    Forte de ces premiers tests concluants, la société lancera début 2006 la Phase II des essais cliniquesessais cliniques. Celle-ci concernera à la fois la Grande Bretagne et l'Amérique du Nord, et le nombre de sujets d'étude sera multiplié.

    Un facteur génétique ?

    Si les origines de la calvitie sont encore mal connues, les experts estiment que la génétiquegénétique y joue un rôle certain.

    En 1998, une équipe de chercheurs publiait dans le magazine Science les résultats de leurs travaux sur une maladie héréditairemaladie héréditaire, l'alopecia universalis, dont les sujets atteints ne présentent aucune pilosité sur l'ensemble du corps. En étudiant une grande famille du Pakistan touchée par cette maladie, les scientifiques ont pu identifier les mutations du gènegène responsable : le gène « hairless ». Des recherches plus approfondies sur ce gène permettront probablement de mieux comprendre les mécanismes de la calvitie.

    Si les bons résultats du clonage capillaire se confirmaient, et si cette technique se généralisait, la calvitie cesserait d'angoisser 50% des hommes et, pour les plus optimistes, pourrait devenir à terme un vrai choix esthétique.