Le DIM (3,3’-diindolylméthane), une molécule trouvée dans les légumes crucifères, comme le brocoli et le chou, était déjà connue pour ses propriétés anticancérigènes. Une nouvelle étude montre qu’elle protège également les tissus contre les radiations chez les rongeurs.

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    Les légumes crucifères, comme le brocoli, le chou et le chou de Bruxelles, contiennent un composé appelé indole-3-carbinol qui est ensuite clivé dans l'estomac en DIM (3,3’-diindolylméthane). Ces deux molécules sont actuellement étudiées pour leur activité anticancérigène. Selon cette nouvelle étude, le DIM protégerait aussi les tissus contre les radiations, chez les rongeurs en tout cas. © Brocco Lee, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Les légumes crucifères, comme le brocoli, le chou et le chou de Bruxelles, contiennent un composé appelé indole-3-carbinol qui est ensuite clivé dans l'estomac en DIM (3,3’-diindolylméthane). Ces deux molécules sont actuellement étudiées pour leur activité anticancérigène. Selon cette nouvelle étude, le DIM protégerait aussi les tissus contre les radiations, chez les rongeurs en tout cas. © Brocco Lee, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Ce que l'on mange façonne notre organisme. Le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande la consommation de cinq portions de fruits et légumes par jour pour conserver la santé. Ces aliments regorgent de substances bénéfiques que les scientifiques étudient de près afin de trouver la recette miracle contre le cancer. L'une d'entre elles, le DIM (ou 3,3'-diindolylméthane), suscite particulièrement l'intérêt. Plusieurs études ont en effet montré le rôle de cette moléculemolécule dans le contrôle de la prolifération des tumeurs.

    Dans cette étude, les auteurs ont montré qu’un traitement avec le DIM protégeait les rongeurs contre les radiations. Cependant, cela n’a pas empêché la progression de tumeurs humaines greffées chez ces animaux. © DON Mouse, Flickr, by nc nd 2.0

    Dans cette étude, les auteurs ont montré qu’un traitement avec le DIM protégeait les rongeurs contre les radiations. Cependant, cela n’a pas empêché la progression de tumeurs humaines greffées chez ces animaux. © DON Mouse, Flickr, by nc nd 2.0

    Une vertu peut parfois en cacher une autre. Le DIM pourrait bien être encore plus avantageux que l'on ne le croyait. Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Pnas, des chercheurs de l'université de Georgetown à Washington ont montré que cette molécule protégeait également contre les radiations chez les rongeursrongeurs. Un avantage qui pourrait servir lors de traitements contre le cancer, ou après un accident nucléaire.

    Un effet protecteur efficace chez le rat et la souris

    Pendant deux semaines, les chercheurs ont quotidiennement irradié des rats avec des doses mortelles de rayons gamma. Certains rongeurs ont également reçu une injection journalière de DIM. « Tous les rats non traités sont morts dans les 10 jours suivant les irradiationsirradiations, explique Eliot Rosen, le directeur de l'étude. En revanche, 60 % des animaux ayant reçu le DIM étaient encore en vie après 30 jours. » D'autre part, en démarrant le traitement avant le début des irradiations, les rats avaient besoin de doses moins élevées de DIM pour survivre. Des expériences identiques faites sur les souris ont conduit à des résultats similaires.

    Et ce n'est pas tout. Les auteurs ont montré que la molécule miracle protégeait aussi les éléments du sang : chez les rongeurs en ayant bénéficié, les taux de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes étaient plus importants que chez les autres. « Le DIM est étudié comme agent anticancérigène depuis plusieurs années, mais nos résultats sont les premiers à montrer qu'il peut aussi protéger contre les rayonnements et qu'il limite les effets secondaires », indique le chercheur.

    Les scientifiques ont poursuivi leurs travaux sur des cellules mammaires humaines. Ils ont montré que le DIM activait une enzymeenzyme impliquée dans la réparation de l'ADN et la réponse au stress cellulaire. Cependant, des cellules cancéreuses humaines greffées chez la souris n'ont pas pu être soignées par le DIM. « Nous avons testé uniquement deux lignées cellulaires et il est difficile d'émettre une conclusion définitive, de nombreuses études sont encore nécessaires », conclut le scientifique.