Une étude menée aux États-Unis sur près de 1.500 femmes indique que des perturbateurs endocriniens présents dans des matières plastiques, des produits cosmétiques et ménagers conduiraient à avancer l'âge de la ménopause.

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    Des femmes qui présentent des niveaux élevés de substances chimiques contenues dans des plastiquesplastiques, produits de beauté et d'entretien sont ménopausées deux à quatre ans plus tôt que celles présentant des niveaux plus faibles de ces éléments, selon une étude américaine publiée mercredi 28 janvier. Les chercheurs ont examiné les niveaux dans le sang et dans l'urine de 111 produits chimiques soupçonnés d'interférer avec la production naturelle et la distribution d'hormones dans l'organisme.

    Plusieurs études beaucoup plus limitées avaient déjà mis en lumièrelumière la relation entre des perturbateurs endocriniens et la ménopause. Celle-ci, conduite entre 1999 et 2008 a été menée sur 1.442 Américaines ménopausées. Elle est la première d'une telle ampleur à explorer la corrélation entre la ménopause et chacune de ces 111 substances chimiques. Aucune de ces femmes ne suivait d'hormonothérapie et n'avait subi une ablationablation des ovaires. Leur âge moyen était de 61 ans. L'étude est publiée en ligne dans la revue scientifique américaine Plos One.

    Près des trois quarts des vernis à ongles contenaient des perturbateurs endocriniens lors d'un test réalisé en 2013 par l'<a href="//www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/medecine-perturbateurs-endocriniens-40-cosmetiques-48992/" title="Des perturbateurs endocriniens dans 40 % des cosmétiques" target="_blank">institut Noteo</a>. © Bibi, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    Près des trois quarts des vernis à ongles contenaient des perturbateurs endocriniens lors d'un test réalisé en 2013 par l'institut Noteo. © Bibi, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    Quelque 15 produits ont été associés de manière significative à une ménopause précoce et à un déclin de l'activité ovarienne. Parmi eux, on trouve neuf polychlorobiphénylespolychlorobiphényles (PCB), trois pesticidespesticides et deux phtalates : autant de produits utilisés dans les plastiques, détergents, produits pharmaceutiques, lotions, parfums, maquillage, vernisvernis à onglesongles, savons liquideliquide ou encore laques pour cheveux.

    L'activité de l'ovaire en déclin

    « Nos résultats suggèrent que la société devrait s'en inquiéter », met en garde le docteur Amber Cooper, professeure adjointe de gynécologiegynécologie à la faculté de médecine de l'université Washington à Saint-Louis (Missouri) et principal co-auteur. Selon les chercheurs, un déclin de l'activité de l'ovaire peut non seulement affecter la fertilité mais aussi conduire notamment au développement précoce de maladies cardiovasculaires et d'ostéoporoseostéoporose. Ils citent également d'autres études qui ont établi une corrélation entre ces substances chimiques et certains cancerscancers ainsi que des dysfonctionnements du métabolismemétabolisme et la pubertépuberté précoce chez les filles.

    « Il est souvent difficile d'éviter d'être exposé à ces produits chimiques car ils sont dans le sol, l'eau et l'airair », relève le docteur Cooper. Si la plupart de ces produits sont interdits aux États-Unis, ils sont encore utilisés ailleurs et ont toujours des effets néfastes sur l'environnement. Elle recommande de préférer les récipients en verre ou en papier pour réchauffer des plats au four à micro-ondesfour à micro-ondes plutôt qu'en plastique, et de s'informer sur la composition des produits cosmétiques et ménagers.