Une entreprise belge propose un appareil simple pour lutter contre la migraine. Placée au niveau du front, une électrode adhésive en forme de diadème aide à réduire la douleur et à prévenir les crises. Les États-Unis ont ouvert leur marché à cette thérapie innovante contre les troubles migraineux.

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    La petite société belge Cefaly Technology, située à Liège, s'apprête à faire irruption sur le marché états-unien avec un nouveau remède antimigraine constitué d'électrodesélectrodes externes. Le principe consiste à stimuler électriquement le nerf trijumeau, qui court sous le front et transmet la sensation de douleur au cerveau, au moyen d'un courant de faible tension et d'intensité variable. Grâce à cette opération, le message douloureux ne peut plus transiter le long du nerf et la douleur disparaît, du moins le temps de la stimulation.

    Cet instrument ingénieux a reçu à la mi-mars l'approbation de la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA). Selon l'agence états-unienne, il s'agirait du premier appareil médical susceptible de prévenir les migraines. Ainsi, pour la coquette somme de 295 euros et une utilisation quotidienne de 20 minutes, ce système atténuerait les troubles migraineux.

    Comme son nom l’indique, la neurostimulation consiste à activer électriquement les neurones pour guérir une maladie. Elle peut être externe et non invasive, comme c’est le cas sur cette image avec le dispositif de la société Cefaly Technology pour soigner la migraine, ou interne. © Cefaly Technology

    Comme son nom l’indique, la neurostimulation consiste à activer électriquement les neurones pour guérir une maladie. Elle peut être externe et non invasive, comme c’est le cas sur cette image avec le dispositif de la société Cefaly Technology pour soigner la migraine, ou interne. © Cefaly Technology

    En réalité, ce dispositif n'est pas plus efficace que les médicaments, mais il n'entraîne pas d'effets secondaires. Selon ses concepteurs, il pourrait aussi freiner l'évolution des migraines épisodiques en migraines chroniques, qui sont les plus invalidantes. « Grâce au feufeu vert états-unien, nous tablons sur une croissance annuelleannuelle de 25 % des ventes pour les cinq prochaines années au moins, se félicite Pierre Rigaux, le dirigeant de l'entreprise Cefaly Technology. En matièrematière de technologie médicale, une course s'est engagée au niveau international pour exploiter la stimulation électrique des nerfs ou du cerveau dans une série de pathologies telles que les maux de tête, les insomniesinsomnies, l'épilepsie et même la dépression. »

    La neurostimulation contre la migraine

    Fondée en 2004, Cefaly Technology a réussi à prendre un bon départ en exploitant son savoir-faire dans le domaine de la stimulation musculaire appliquée à la médecine sportive. L'idée novatrice a été d'appliquer le principe d'une stimulation externe, alors que les traitements neurostimulants impliquaient jusque-là l'implantation d'électrodes en interne, notamment dans la moelle épinièremoelle épinière pour le traitement de douleurs chroniques.

    Selon Pierre Rigaux, c'est là que réside la clé du marché états-unien. « Aux États-Unis, un traitement nouveau, non invasifinvasif et non médicamenteux est tout de suite perçu comme positif, raconte-t-il. Alors qu'en Europe, les médicaments et les méthodes déjà éprouvées restent la référence. » Dans l'immédiat, l'Europe est toutefois le premier débouché des diadèmes antimigraine, avec 80.000 appareils vendus depuis 2009. Mais selon son président, c'est désormais ce que Cefaly pourrait vendre en seulement huit mois aux États-Unis.

    Conscient de son statut peu imposant dans l'industrie pharmaceutique, la petite entreprise de dix salariés entend mettre à profit sa participation au programme de recherche antimigraine Euroheadpain, financé par la Commission européenne. « Nous sommes la seule société de ce partenariat impliquant 11 universités, ce qui met à notre disposition un savoir formidable », s'enthousiasme Pierre Rigaux. De quoi nourrir de nouveaux projets, au croisement des progrès enregistrés par la neurologieneurologie et la technologie, comme le développement de la stimulation transcrânienne via deux électrodes placées sur le front et l'occiputocciput. « En permettant de contrôler l'activité spontanée du cerveau, cette technique est prometteuse pour les comas, ou les maux de tête non migraineux », conclut l'expert.