Le parasite responsable du paludisme aurait été transmis à un homme vivant à Strasbourg par des moustiques échappés d'un colis importé du Cameroun. Si ce genre de cas par transmission autochtone est très rare, ce n’est pas le premier.

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    Les maladies tropicales sont à l'honneur en France cette année. Après des cas de dengue à Nice et de chikungunya à Fréjus, un cas de paludisme aurait été diagnostiqué au CHU de Strasbourg, selon le journal local Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Il y a un mois, l'homme aurait reçu un colis en provenance du Cameroun depuis lequel deux ou trois moustiquesmoustiques contaminés se seraient échappés. Ces insectesinsectes lui auraient transmis le parasiteparasite du genre Plasmodium par piqûre. D'après les médecins, le mode de contamination ne fait aucun doute.

    Si l'état de l'homme ne suscite plus d'inquiétude aujourd'hui, la présence d'autres moustiques vecteurs pourrait être dangereuse pour les personnes résidant dans l'entourage du malade. L'Agence régionale de santé Alsace aurait ainsi alerté tous les médecins locaux pour les sensibiliser. Des tests de dépistage (frottisfrottis goutte épaisse) devront être pratiqués sur des patients présentant les symptômessymptômes du paludisme (fièvrefièvre, vomissements, maux de tête, frissons, malaises...), symptômes qui peuvent être confondus avec d'autres maladies.

    Bien qu'habitué à un environnement où la température est supérieure à 17 ou 18°C toute l'année, « le moustique peut survivre quelques jours dans un milieu chaud comme un immeuble » indique Nathalie Colin de Verdière, responsable du Centre de vaccinationsvaccinations internationales et de conseils aux voyageurs du Service des maladies infectieuses et tropicales à l’Hôpital St Louis, interviewée par Futura-Sciences. Même si le moustique arrive à se reproduire, ce qui semble fort peu probable, l'infection sera sans doute stoppée car « le parasite n'est pas transmis aux œufs ».

    Le parasite <em>Plasmodium </em>est observable dans le sang des patients, parmi les globules rouges. © DR

    Le parasite Plasmodium est observable dans le sang des patients, parmi les globules rouges. © DR

    Les transmissions autochtones sont rares mais possibles

    Habituellement, les cas de paludisme déclarés en France, qui sont tout de même peu fréquents, sont des cas d'importation (5.300 cas en 2006, selon l'Institut national de veille sanitaire ou INVS). Ce sont des personnes ayant été contaminées récemment en zone tropicale où la maladie sévit et revenues en France au cours de « la période d'incubation qui peut durer de 7 jours à 1 an maximum » avant l'apparition des symptômes.

    Les cas autochtones, comme celui de Strasbourg, sont très rares mais existent bel et bien. Ces contaminations sur le territoire métropolitain concernent entre 0 et 1 personne par an selon l'INVSINVS. Alors que les transmissions autochtones sont majoritairement des contaminations materno-fœtales, par transfusiontransfusion sanguine, par greffegreffe ou partage de seringue, d'autres peuvent survenir de moustiques importés.

    « Ces cas de transmission autochtones sont possibles et surviennent principalement autour des aéroports, on parle alors de paludisme d'aéroport », explique Nathalie Colin de Verdière. Cependant, depuis la mise en place du Règlement sanitaire international (2005) qui oblige la désinsectisation des moyens de transport (bateau, avion...), des bagages et des colis postaux en provenance de zones géographiques à risques, les cas sont rarissimes.

    Un vaccin contre le paludisme devrait être commercialisé en 2012 pour limiter la transmission d'une maladie qui fait chaque année environ 1 million de décès et pas loin de 250 millions de malades.