Une demi-heure. C’est le temps qu’il faut maintenant, grâce à une technique innovante, pour savoir si une femme en train d’être opérée d’un cancer du sein doit également subir un curage axillaire. Ce grand progrès peut éviter à la patiente un acte inutile ou bien de revenir pour une seconde intervention. Mais cette technique est encore peu développée en France.

au sommaire


    Un test effectué durant l'ablation d'une tumeur permet d'ajuster l'acte chirurgical, évitant ainsi le risque d'une seconde intervention. © Forgiss/Fotolia

    Un test effectué durant l'ablation d'une tumeur permet d'ajuster l'acte chirurgical, évitant ainsi le risque d'une seconde intervention. © Forgiss/Fotolia

    Actuellement, lors de l'ablationablation de la tumeur, de nombreuses équipes enlèvent par précaution la chaîne ganglionnaire où des métastases ont pu se répandre. Mais ce curage axillaire, douloureux et qui entraîne des risques de lymphœdème - un dysfonctionnement du système lymphatique qui provoque notamment, des œdèmes massifs du bras - n'est pas toujours indispensable.

    Une autre technique est également employée dans le traitement du cancer du sein, celle du ganglion sentinelle dont l'analyse permet de savoir si des métastasesmétastases se sont répandues et, partant, si l'ablation de toute la chaîne ganglionnaire est nécessaire. Mais cette analyse demande actuellement une quinzaine de jours ! De plus, la patiente doit alors subir une seconde intervention...

    Détection des métastases par analyse d'ARNm

    Un nouveau test de biologie moléculairebiologie moléculaire permet d'obtenir ce résultat en... 30 minutes ! Baptisé OSNA (One step Nucleic Acid Amplification), il mesure la quantité d'un ARN messagerARN messager signalant l'expression du gènegène CK19 (cytokératine). Cette quantité indique la taille de la métastase ganglionnaire éventuelle. Si le test est positif, l'opération est simplement prolongée. Hélas, ce test n'est actuellement disponible que dans trois centres en France, le centre anticancéreuxanticancéreux de RennesRennes, ainsi que les CHU de Rouen et Saint-Etienne.

    A Saint-Etienne justement, le professeur Michel Peoc'h y recourt dans son service d'anatomieanatomie et cytologiecytologie pathologiquespathologiques. « Bien sûr, cette méthode est plus coûteuse que de ne rien faire du tout ! Elle demande un service assez important pour immobiliser une équipe dans l'attente des résultats pendant une demi-heure... Mais au final, elle rapporte et elle est plus confortable pour la patiente. »