Des scientifiques américains ont établi un lien entre la consommation de viande rouge et le développement d’un cancer agressif de la prostate. Une corrélation plus forte quand la viande est bien cuite...

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    Il y a 800.000 ans, Homo erectus parvient à domestiquer le feu. Cette découverte marque un tournant dans l'histoire de l'humanité puisque la cuisson des aliments augmente leur digestibilité et les apports caloriques. La viande a donc été mise sur le grill et a probablement permis l'essor de notre espèceespèce.

    Une étude récente vient cependant mettre en avant le caractère cancérigène d'une consommation excessive de viande rouge, d'autant plus quand celle-ci est cuite à haute température. Des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (États-Unis) viennent de révéler les résultats de leurs travaux de recherches dans Plos One.

    Entre 2001 et 2004, 982 hommes ont servi de sujet d'étude. Parmi eux, 470 présentaient une forme agressive du cancer de la prostate, les 512 restants n'étant pas affectés. On leur demandait de remplir un questionnaire portant sur leur consommation de viande sur l'année écoulée, le type mais aussi la façon dont celle-ci était préparée. Les chercheurs ont ensuite utilisé une base de donnéesbase de données de l'Institut national du cancer américain, dans laquelle sont reportées les substances cancérigènes associées à chaque viande, en jetant un regard tout particulier aux amines hétérocycliques et aux hydrocarbures aromatiqueshydrocarbures aromatiques polycycliques formés durant la cuisson à haute température de la viande. Parmi elles, deux ont entre autres été ciblées : MelQx et diMelQx.

    <em>Homo erectus</em>, représenté ici au <em>Smithsonian Museum</em>, est le premier être humain à avoir maîtrisé le feu. Cela a bouleversé son mode de vie, lui permettant d'une part de cuire ses aliments, mais aussi de coloniser des contrées plus froides. Aujourd'hui, on pense que la cuisson trop élevée de viande aurait des conséquences sur le risque de cancer de la prostate. © Ryan Somma, Flickr, cc by sa 2.0

    Homo erectus, représenté ici au Smithsonian Museum, est le premier être humain à avoir maîtrisé le feu. Cela a bouleversé son mode de vie, lui permettant d'une part de cuire ses aliments, mais aussi de coloniser des contrées plus froides. Aujourd'hui, on pense que la cuisson trop élevée de viande aurait des conséquences sur le risque de cancer de la prostate. © Ryan Somma, Flickr, cc by sa 2.0

    Un lien entre viande trop cuite et cancer de la prostate ?

    L'analyse des résultats est cruelle pour les carnivorescarnivores puisqu'il semble exister un lien entre la consommation de viande rouge et le risque de développer un cancer agressif de la prostate. Mais avant de jeter tous vos rôtis à la poubelle, il faut regarder les résultats de plus près pour les juger avec plus de pertinence.

    L'étude révèle que la viande hachée ou transformée serait le principal coupable. Mais elle doit être bien cuite pour révéler son potentiel cancérigène. L'étude estime qu'une grosse consommation multiplierait les risques par 2, tandis qu'ils seraient 1,5 fois plus élevés pour les personnes en consommant en petites quantités. En revanche, aucun lien n'a pu être établi entre le bœuf haché consommé bleu ou à point et le cancer prostatique. La raison ? Les deux composés MelQx et diMelQx sont les principaux suspects. Ils apparaissent lorsque la viande noircit, et sont les seuls produits cancérigènes étudiés à varier en quantité selon le mode de cuisson.

    Voilà qui nous invite à être vigilants sur notre consommation de viande rouge. Mais l'étude ne nous conseille pas de mettre un terme à un régime carné, car une consommation raisonnable et raisonné ne présente pas de risques de développer un cancer de la prostate pour les hommes. Quant aux femmes, exclues de ce travail de recherche, rien ne nous dit qu'elles ne pourraient pas elles aussi être affectées par ces taux de MelQx et diMelQx, mais bien évidemment, pour d'autres organes.