Une nouvelle méthode de détection de la légionellose a été mise au point par une équipe française. Rapide et simple à utiliser, cet outil pourrait s’avérer utile en cas d’épidémie.

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    La légionellose est une forme de pneumopathie grave dont le taux de létalité est de l'ordre de 10 %. En France, 1.200 cas sont recensés chaque année. La bactérie responsable de cette maladie, Legionella pneumophila, se développe volontiers dans les eaux chaudes, utilisées dans les tours aéroréfrigérantes et les piscines.

    Pour repérer et dénombrer les légionnelles, une équipe du CNRS a mis au point une méthode simple et rapide. Ce dispositif, présenté dans la revue Angewandte Chemie, permet en effet de détecter l'agent infectieux en moins de 24 heures, contre 10 jours actuellement. Pour arriver à cette prouesse, les scientifiques ont fabriqué une sorte d'hameçon fluorescent sur lequel est accroché un sucre que seule Legionella pneumophilaLegionella pneumophila est capable d'utiliser. Lorsque la bactérie intègre ce sucre dans sa membrane, elle devient fluorescente, et il ne reste alors plus aux chercheurs qu'à les compter dans l'échantillon d'eau étudié. « Notre système permet de dénombrer les Legionella pneumophila vivantes, c'est-à-dire celles qui présentent encore un risque pour la santé, et ce en moins d'un jour », explique Sam Dukan, chercheur du CNRS au laboratoire de chimiechimie bactérienne à Marseille et cocréateur de cette technique.

    Cette méthode pourrait permettre de gagner un temps précieux en cas de diagnostic de la maladie. En France, la légionelloselégionellose fait partie des 30 pathologiespathologies à déclaration obligatoire. Autrement dit, elle doit faire l'objet d'un signalement aux autorités sanitaires compétentes. Or, la méthode de détection réglementaire nécessite aujourd'hui un passage par des cultures en milieu gélosé, qui dure dix jours, suivi par une confirmation immunologique. Cette nouvelle technique pourrait accélérer la lutte contre la légionellose, notamment en cas d'épidémieépidémie.