Le bisphénol A (BPA) n’en finit pas de faire parler de lui. Dans une nouvelle étude, des chercheurs viennent de montrer ce qui était déjà soupçonné chez l’animal : le BPA contribue au développement du cancer de la prostate. Ce perturbateur endocrinien provoquerait des dommages au niveau cellulaire, associés à la formation de tumeurs.

au sommaire


    Le BPA est utilisé pour la fabrication du polycarbonate, un plastiqueplastique dur potentiellement présent dans une gamme variée d'ustensiles de cuisine comme les boîtes hermétiques allant aux micro-ondes, les cuves d'autocuiseurautocuiseur, les douilles de pâtisserie, les pichets et les bacs de réfrigérateur. Il est également utilisé pour la fabrication des bonbonnes d'eau. Au vu de sa nocivité pour la santé, le BPABPA devrait heureusement être banni de tous les contenants alimentaires d'ici juillet 2015.

    Dans un rapport de 2011, l'Académie nationale de médecine indiquait par exemple que le bisphénol A pouvait contribuer au développement des cancers hormonodépendants, au premier rang desquels figure le cancer de la prostate. Les académiciens s'appuyaient à l'époque uniquement sur des études conduites sur des animaux de laboratoire. Il était alors encore difficile d'extrapoler ces résultats à l'Homme. Trois ans plus tard, une équipe états-unienne du Cincinnati Cancer Center dispose de nouvelles données chez l'Homme, publiées dans la revue Plos One. En analysant les urines de 60 patients, les chercheurs ont retrouvé des taux élevés de BPA chez ceux souffrant d'un cancer de la prostate. Les résultats sont sans appel, puisque le niveau de BPA est quatre fois supérieur dans le groupe atteint par cette maladie.

    Selon les auteurs, l'exposition au BPA augmenterait le nombre de centrosomes, des organites impliqués dans les échanges cellulaires. Or, ceux-ci jouent un rôle primordial dans le contrôle du cycle cellulaire. En grandes quantités, ils sont associés à une instabilité génétique et au développement de tumeurstumeurs.