La FDA, l’agence américaine du médicament, pourrait prochainement autoriser aux États-Unis la mise sur le marché d’un test de dépistage du VIH à faire soi-même, chez soi. Même si la fiabilité n’atteint pas tout à fait les critères exigés, les avantages ont été jugés supérieurs aux risques par des experts indépendants. Ainsi, les autorités espèrent détecter le virus du Sida chez des séropositifs qui s’ignorent.

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    Aux États-Unis, les autorités sanitaires estiment à 240.000 les séropositifs au VIH qui s'ignorent. En France, ils seraient 40.000. Un test de dépistage à réaliser chez soi permettrait de fournir des résultats rapides, mais aussi d'éviter la crainte qu'ont certaines personnes d'une stigmatisation ou d'un manque d'intimité dans les tests de dépistage en hôpitaux. © Maureen Metcalfe & Tom Hodge, CDC, DP

    Aux États-Unis, les autorités sanitaires estiment à 240.000 les séropositifs au VIH qui s'ignorent. En France, ils seraient 40.000. Un test de dépistage à réaliser chez soi permettrait de fournir des résultats rapides, mais aussi d'éviter la crainte qu'ont certaines personnes d'une stigmatisation ou d'un manque d'intimité dans les tests de dépistage en hôpitaux. © Maureen Metcalfe & Tom Hodge, CDC, DP

    Un comité d'experts indépendants a recommandé mardi à l'agence américaine des médicaments (FDA) d'autoriser la vente libre d'un test de dépistage du Sida sans aucune supervision médicale.

    Les dix-sept experts ont estimé à l'unanimité que les « bienfaits de ce test, OraQuick In-Home HIV, surpassaient le risque de voir apparaître des faux positifs ou des faux négatifs ». Ils ont aussi été unanimes pour juger ce test « sûr et efficace ».

    La FDA (Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration) n'est pas tenue de suivre les recommandations de ces experts mais elle les suit le plus souvent.

    Quelques erreurs, mais un dépistage du VIH globalement fiable

    Un essai clinique mené par le fabricant, le laboratoire américain OraSure Technologies, a montré que le test permettait de détecter avec succès une contamination par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans 93 % des cas, soit légèrement au-dessous du seuil de 95 % recommandé par la FDA.

    Selon les experts de la FDA, ce test devrait ainsi manquer quelque 3.800 cas de sujets séropositifsséropositifs par an. En revanche le test a été exact à 99 % pour indiquer qu'une personne n'était pas contaminée.

    Le VIH se transmet principalement par les voies sexuelles. Les personnes ayant des rapports charnels sans utiliser de préservatifs sont à risque d'être contaminées. Beaucoup ignorent qu'ils sont séropositifs au virus du Sida. © Sebastian Kaulitski, shutterstock.com

    Le VIH se transmet principalement par les voies sexuelles. Les personnes ayant des rapports charnels sans utiliser de préservatifs sont à risque d'être contaminées. Beaucoup ignorent qu'ils sont séropositifs au virus du Sida. © Sebastian Kaulitski, shutterstock.com

    D'après les membres du comité, le test devrait jouer un rôle important pour ralentir la propagation du VIH. Mais selon des documents publiés sur le site InternetInternet de la FDA avant la réunion du comité, des experts de l'agence avaient exprimé des inquiétudes quant à la fiabilité du test, un tampon buccalbuccal qui au contact de la salive produit des résultats en 20 minutes.

    Détecter le Sida chez ceux qui ne le savent pas

    D'après les autorités sanitaires américaines, 20 %, soit environ 240.000 personnes sur les 1,2 million qui sont contaminées par le VIHVIH aux États-Unis, ignorent qu'elles sont séropositives. Et un test régulier est le moyen le plus efficace de freiner le nombre des nouvelles infections, qui est d'environ 50.000 par an depuis vingt ans.

    La semaine dernière, un autre comité d'experts indépendants avait recommandé à la FDA la mise sur le marché du Truvada, premier traitement préventif contre une infection par le virus du Sida chez des groupes de personnes séronégatives à risque.