Un nouvel instrument de mesure de la glycémie par ondes électromagnétiques pourrait épargner aux diabétiques un examen agressif et contraignant.

au sommaire


    Le prototype du capteur de glycémie sans piqûre. L'antenne spiralée se distingue au fond du réceptacle prévu pour le pouce. Crédit : université Baylor (Waco, Texas)

    Le prototype du capteur de glycémie sans piqûre. L'antenne spiralée se distingue au fond du réceptacle prévu pour le pouce. Crédit : université Baylor (Waco, Texas)

    Pour déterminer leur taux de glucose, les diabétiques doivent, au moins trois fois par jour, prélever une goutte de sang à l'extrémité d'un doigt puis introduire l'échantillon dans un glucomètre. Souvent, un second test est nécessaire pour confirmer le premier. Cette méthode invasive ne sera peut-être bientôt plus qu'un souvenir. En effet, des chercheurs de l'université Baylor (Waco, Texas) développent actuellement un appareil qui effectue cette mesure au moyen d'ondes électromagnétiquesondes électromagnétiques, par simple contact. Ce progrès est plus qu'un gain en confort. « Beaucoup de patients ne se surveillent pas en raison de la douleur de la piqûre. Il y a là un moyen potentiel d'améliorer leur situation », estime John Buse, président de l'American Diabetes Association.

    Le capteurcapteur se présente comme une petite antenne en spirale ressemblant aux circuits des antivols autocollants utilisés dans les commerces. Celle-ci émet et reçoit un faible flux de micro-ondes, dont les caractéristiques se modifient lorsque le patient y appose son pouce. Le système analyse cette influence pour en déduire le taux de glucose. Randall Jean, de l'équipe de recherche à l'origine de cet appareil, précise que les variations enregistrées ne correspondent pas exclusivement au glucose, mais sont également générées par les autres composants de la peau, sang, muscles et graisse. La difficulté est donc d'extraire le signal dû au glucose de tous les autres. Le large spectrespectre de micro-ondes mis en œuvre dans le dispositif permet cette discrimination.

    De premiers essais très concluants

    Le capteur est toujours au stade du développement, et le prototype a été testé sur cinq volontaires au cours de 15 séries d'essais. Pour cela, les chercheurs ont effectué des moules en matière plastiquematière plastique du pouce de chacun d'entre eux et ont réalisé des guides personnalisés afin de garantir que les cobayes aient bien positionné leur doigt sur le capteur. Un indicateur de pressionpression a été intégré afin de déterminer les conditions de contact optimales. Les patients ont été aussi invités à effectuer un test comparatif au moyen d'un glucomètre traditionnel.

    Cette première série d'essais s'est révélée prometteuse. Les résultats sont en effet très proches de ceux indiqués par des glucomètres conventionnels. L'équipe doit désormais déterminer l'efficacité et la répétabilité sur un plus grand nombre de personnes. De plus, les volontaires de ce premier essai présentaient un taux de glucose normal, tandis qu'une nouvelle batterie de tests, effectués cette fois en milieu hospitalier, concerneront des personnes atteintes de diabètediabète, à la glycémieglycémie très variable.

    Ce procédé permet une avancée importante en ce qu'il permet une mesure continue du taux de glucose. Les moyens traditionnels, eux, ne fournissent qu'une donnée ponctuelle et ne permettent pas de détecter des fluctuations brèves, qui peuvent pourtant être significatives. L'appareil pourrait aussi se retrouver en libre-service dans les pharmacies, et permettre ainsi d'alerter des personnes qui ignoraient leur tendance au diabète.