La FDA, l’agence américaine du médicament, vient d’autoriser pour la première fois en 13 ans la mise sur le marché d'un traitement antiobésité : la lorcaserin. Dans un pays où un habitant sur trois est obèse, cette molécule aurait pu arriver comme un soulagement. Pourtant, elle suscite des inquiétudes par ses effets secondaires inquiétants à mettre en parallèle avec une faible efficacité.

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    La lorcaserin, vendue sous le nom commercial de Belviq par le laboratoire Arena Pharmaceuticals, vient de recevoir le feufeu vert de la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA) pour une mise en circulation aux États-Unis. Ce médicament antiobésité est le premier depuis 13 ans à être accepté sur le territoire nord-américain. Cette décision fait suite à l'avis favorable délivré par un comité d'experts indépendants le 10 mai dernier. 

    Pour se voir prescrire le Belviq, un patient devra avoir un indice de masse corporelle (IMCIMC) supérieur à 30 (entrant alors dans la catégorie des personnes obèses), mais le médicament pourra être distribué pour les individus en surpoids avec un IMC d'au moins 27 si des troubles sont associés à leur surcharge pondérale (diabète, hypercholestérolémie, hypertension...).

    La lorcaserin a été testée auprès d'environ 8.000 personnes. Globalement, elle permet à un individu obèse de perdre entre 3 et 3,7 % de son poids en une année. Mais cela reste une moyenne, pour 47 % des obèses non diabétiques le poids a baissé d'au moins 5 %, contre 23 % pour ceux traités avec le placébo. Concernant les personnes atteintes de diabète de type 2, ces chiffres s'élèvent à 38 % pour ceux ayant reçu le médicament et à 16 % pour le groupe placébo. En parallèle, les participants étaient conseillés pour adopter une hygiène de vie et une alimentation plus saines.

    En moyenne, le Belviq fait perdre environ 3,5 % du poids sur un an. À ce rythme, une personne de 100 kg ne constate qu'un déficit de 300 g chaque mois, ce qui est peu et risque de pousser à l'abandon du traitement. © Bill Branson, <em>National Institute of Health</em>, DP

    En moyenne, le Belviq fait perdre environ 3,5 % du poids sur un an. À ce rythme, une personne de 100 kg ne constate qu'un déficit de 300 g chaque mois, ce qui est peu et risque de pousser à l'abandon du traitement. © Bill Branson, National Institute of Health, DP

    Un traitement antiobésité déjà recalé en 2010

    La moléculemolécule fonctionne en activant le récepteur 2C à la sérotonine dans le cerveaucerveau. En conséquence, cela diminue la sensation de faim et conduit également à une satiété plus rapide, poussant le patient à manger moins. Mais cela entraîne également des effets secondaires, comme le syndromesyndrome sérotoninergique, qui se produit lorsque le neurotransmetteurneurotransmetteur se retrouve en quantités trop importantes. Il se caractérise notamment par des troubles cognitifs (déficit d'attention et de mémoire), des nausées, des maux de tête, de la fatigue ou encore des douleursdouleurs dorsales.

    La lorcaserin avait déjà été examinée par le comité d'experts et la FDA en 2010, mais à l'époque le médicament avait été épinglé pour d'autres effets secondaires : on le soupçonnait d'entraîner des cancers du sein chez le rat. À la lumièrelumière de nouvelles données, l'agence américaine du médicament vient finalement de considérer que le risque de tumeurtumeur était « négligeable ».

    Aux États-Unis, le problème de l'obésité est particulièrement prégnant puisque les autorités estiment que ce trouble affecte un Américain sur trois. Certains spécialistes craignent que de nombreux patients n'arrêtent leur traitement médicamenteux, doté d'une efficacité relative, avant le terme car les effets amincissants ne se manifestent pas rapidement et nécessitent donc de faire preuve de patience. Ce qui n'est pas toujours facile lorsqu'on suit un régime !