Entre 1993 et 2005, l’âge moyen du premier accident vasculaire cérébral est passé de 71 à 69 ans. Le constat est aussi vrai aux États-Unis qu'en France. La raison vient-elle d'un mode de vie moderne ou des améliorations des méthodes diagnostiques ? Le doute persiste.

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    • Un dossier pour tout savoir sur les AVC 

    L'accident vasculaire cérébral (AVC) touche majoritairement les plus de 65 ans. Pourtant l'âge moyen de ses victimes paraît s'inscrire à la baisse, année après année. Ce constat, que vient de dresser une équipe américaine, rejoint celui de l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (INVS), en France.

    L'équipe de Brett Kissela, de l'University of Cincinnati (Ohio), s'est intéressée aux AVC qui, dans la zone géographique du grand Cincinnati et du nord Kentucky, ont affecté des patients de 20 à 54 ans. Ils ont ainsi répertorié les accidents survenus durant 3 périodes distinctes : 1993-1994, 1999, et 2005. Seuls les épisodes inauguraux - et pas les récidives – ont été pris en compte.

    Il en ressort dans le journal Neurology qu'entre 1993 et 2005, l'âge moyen des patients au premier AVC est passé de 71 ans à 69 ans. Les auteurs ont également noté que les moins de 55 ans étaient proportionnellement plus nombreux en 2005 (19 %) qu'en 1993-1994 (13 %).

    La majorité du temps, un AVC apparaît lorsqu'un vaisseau du cerveau se bouche du fait d'un caillot ou d'une plaque d'athérome. Le sang ne circulant plus, les neurones non irrigués finissent par mourir. C'est ce que l'on voit en sombre, sur la gauche de l'image. © Lucien Monfils, Wikipédia, cc by sa 3.0

    La majorité du temps, un AVC apparaît lorsqu'un vaisseau du cerveau se bouche du fait d'un caillot ou d'une plaque d'athérome. Le sang ne circulant plus, les neurones non irrigués finissent par mourir. C'est ce que l'on voit en sombre, sur la gauche de l'image. © Lucien Monfils, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Des victimes d’AVC plus jeunes en France également

    « Cette évolution peut provenir d'une augmentation des facteurs de risque cardiovasculaires tels que le diabète, l'obésité et le mauvais cholestérol », suggère Brett Kissela. « En outre, l'amélioration des moyens diagnostiques [et notamment le développement de] l'imagerie par résonance magnétiqueimagerie par résonance magnétique (IRM) peut avoir contribué à ce changement », précise-t-il.

    Ce constat n'est pas propre aux seuls États-Unis. Les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 6 mars 2012 soulignaient déjà que « le taux de patients de moins de 65 ans hospitalisés en France pour AVC avait globalement augmenté de 10,6 % entre 2002 et 2008 ». En 2008, il y avait eu 105.000 hospitalisations pour accident vasculaire cérébral, lesquels ont entraîné 33.000 décès.

    « La bonne nouvelle, c'est qu'une bonne partie des facteurs contribuant au rajeunissement des victimes d'AVC peuvent être modifiés par des changement dans le stylestyle de vie. Par exemple, un régime alimentaire adapté et une activité physiquephysique [suffisante] pourraient réduire ces risques », conclut Brett Kissela.