Selon un nouveau rapport publié le 23 juin par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), le nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral (TARV) contre le VIH/SIDA dans les pays en développement a considérablement augmenté puisqu'il a plus que doublé, passant de 400 000 personnes en décembre 2003 à environ un million en juin 2005. Toutefois, l'accès au traitement reste loin de répondre à des besoins croissants et les progrès d'ensemble ont peu de chances d'être suffisamment rapides pour que l'objectif fixé par l'OMS et l'ONUSIDA, consistant à traiter 3 millions de personnes d'ici fin 2005, puisse être atteint.

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    Image en microscopie électronique du virus VIH.

    Image en microscopie électronique du virus VIH.

    Le rapport de l'OMS/ONUSIDA montre que le nombre de personnes sous antirétroviraux augmente dans toutes les régions du monde et que le taux d'extension du traitement s'accélère également. En Afrique subsaharienne, la région la plus durement touchée par le VIH, quelque 500 000 personnes sont actuellement sous antirétroviraux - soit trois fois plus qu'en juin 2004 et près de deux fois plus qu'il y a six mois. De même, en Asie - deuxième région la plus touchée - le nombre de personnes ayant accès au TARV a triplé depuis juin 2004 pour atteindre environ 155 000 aujourd'hui. Plus de 50 % de cette augmentation est survenu au cours des six premiers mois de cette année.

    Le rapport de l'OMS/ONUSIDA publié le 23 juin recense les facteurs qui ont aidé certains pays à réaliser des progrès importants dans l'accès au TARV et les obstacles qui ont ralenti les progrès dans certains champs d'activités. Les progrès accomplis jusqu'ici ont été rendus possible grâce aux efforts concertés de nombreux pays et des donateurs, avec l'assistance technique de l'ONUSIDA, de l'OMS et d'autres partenaires. Le rapport formule une série de recommandations visant à accroître encore les progrès en matièrematière d'extension du traitement, y compris en adoptant des méthodes thérapeutiques simplifiées et normalisées susceptibles de faire bénéficier un nombre accru de personnes de traitements antirétroviraux de qualité, et d'aider à renforcer les capacités des systèmes de santé en général.

    « Le mouvementmouvement visant à élargir l'accès au traitement contre le VIH progresse de façon remarquable, » a déclaré le Directeur général de l'OMS, le Dr LEE Jong-wook. « C'est la première fois qu'un traitement complexe contre une affection chronique a été introduit à une échelle aussi importante dans le monde en développement. Les problèmes que pose la fourniture de soins sur la duréedurée dans les milieux manquant de ressources sont considérables, et nous le savions. Mais chaque jour nous montre que ce type de soins peut et doit être dispensé. »

    « Il est impératif de continuer à accélérer l'accès à des traitements salvateurs contre le VIH, non seulement pour traiter les millions de personnes qui en ont besoin aujourd'hui, mais également pour aider à prévenir des millions de nouvelles infections, » a déclaré quant à lui le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Peter Piot. « En augmentant l'offre de traitement, on voit augmenter aussi le nombre de personnes ayant accès aux services de préventionprévention essentiels tels que le dépistage et le conseil : c'est l'une des principales conclusions de ce nouveau rapport. »

    L'objectif des « 3 millions d'ici 2005 », entériné par les 192 Etats Membres de l'OMS, s'entendait comme une étape intermédiaire vers la réalisation de l'accès universel au traitement contre le VIH pour tous ceux qui en ont besoin. L'objectif reposait sur les résultats qui pouvaient être atteints si les pays, les donateurs et les organismes internationaux réussissaient pleinement à mobiliser une plus grande volonté politique et davantage de fonds et à développer les infrastructures sanitaires et les systèmes de santé. Le rapport souligne que si l'appui politique, financier et technique en faveur de l'extension du TARV a dans certains cas répondu aux attentes ou les a même dépassées, dans d'autres, les préalables au succès ne sont toujours pas pleinement mis en place.