Les hommes âgés qui ont déjà connu une maladie coronarienne voient leur risque de mortalité augmenté. Et avoir un mauvais caractère n'arrange pas les choses, selon cette étude.


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    Votre caractère vous expose-t-il à des risques de santé ? À en croire cette étude de l'European Journal of Cardiovascular Nursing, c'est le cas. Plus particulièrement, un caractère hostile qui est défini par les scientifiques par des comportements cyniques, de l'irritation envers les autres et des interactions négatives comme le sarcasme ou encore l'impatience. L'hostilité est un trait de caractère fréquent chez les personnes souffrant de maladies coronariennes, pire encore, ces patients voient leur risque de mortalité augmenter.

    La courbe de survie en fonction du caractère hostile ou non hostile défini par le questionnaire. On voit que l'hostilité diminue la survie des patients de la cohorte. © Tracey K. Vitori et al. <em>European Journal of Cardiovascular Nursing</em>
    La courbe de survie en fonction du caractère hostile ou non hostile défini par le questionnaire. On voit que l'hostilité diminue la survie des patients de la cohorte. © Tracey K. Vitori et al. European Journal of Cardiovascular Nursing

    Le caractère hostile est lié à la mortalité dans les maladies cardiovasculaires

    L'étude a analysé le profil de plus de 2.000 personnes, ayant des antécédents de maladies coronariennes, pendant 24 mois. Les patients pris en compte étaient majoritairement des hommes âgés de plus de 65 ans et caucasiens. Leur caractère hostile a été déterminé grâce à un questionnaire rempli par les malades. Dans ce questionnaire, les patients ont dû choisir entre plusieurs adjectifs (positifs et négatifs) pour décrire le ressenti au cours des semaines précédentes. À partir de ces réponses, les scientifiques établissent un « score d'hostilité ». Au-delà de 7, les scientifiques considèrent que le patient a mauvais caractère. Au sein de la cohorte, 57 % des participants ont été jugés hostiles.

    Durant les 24 mois, les scientifiques ont donc mis en relation les réponses au questionnaire et le nombre de décès dans la cohorte, au même titre que d'autres facteurs de comorbidités. Selon leurs résultats, chaque point supplémentaire dans le score d'hostilité augmente les risques de mortalité de 52 %.

    Si le mauvais caractère est un facteur d'augmentation de la mortalité, il n'influe pas sur les récidivesrécidives de syndromessyndromes coronariens aigus. Ce résultat est en contradiction avec des recherches précédentes qui indiquaient que l'hostilité augmentait les risques de récidive de 58 %. Sur ce point, d'autres études sont nécessaires pour trancher.

    Les comportements négatifs ou agressifs ont été reliés aux maladies cardiovasculaires depuis les années 1950, sans que les scientifiques n'arrivent à expliquer le lien qui les unit.