Vingt adultes en bonne santé ont reçu un vaccin expérimental contre le virus Ebola dans le cadre d'un essai clinique de phase 1. La cohorte a bien toléré l'injection et, autre bonne nouvelle, son système immunitaire a réagi favorablement.

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    Si deux volontaires bien portants ont développé une fièvre d'un jour après avoir reçu une dose d'un vaccin expérimental contre le virus Ebola (que l'on voit ici), aucune des autres personnes bénévoles pour cet essai clinique n'a présenté d'effets indésirables graves. © CDC/Dr. Frederick A. Murphy, Wikimedia Commons, domaine public

    Si deux volontaires bien portants ont développé une fièvre d'un jour après avoir reçu une dose d'un vaccin expérimental contre le virus Ebola (que l'on voit ici), aucune des autres personnes bénévoles pour cet essai clinique n'a présenté d'effets indésirables graves. © CDC/Dr. Frederick A. Murphy, Wikimedia Commons, domaine public

    Les 20 volontaires âgés de 18 à 50 ans ayant reçu une dose intramusculaire d'un vaccin expérimental contre le virus Ebola au Centre clinique des National Institutes of Health (NIH) à Bethesda, aux États-Unis, se portent bien, rapporte le compte-rendu préliminaire de l'essai clinique signé par une trentaine de chercheurs dans le New England Journal of Medicine.

    Codéveloppé par le Centre de recherche sur le vaccin (VRC) de l'Institut national de l'allergie et des maladies infectieuses (NIAID), aux États-Unis, et le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), le vaccin expérimental a été inoculé à deux doses distinctes ; la moitié des personnes recevant une dose plus forte que le reste du groupe. Le vaccin ne peut en rien contaminer les volontaires avec le virus Ebola : il ne contient que des segments de matériel génétiquematériel génétique de deux espècesespèces, Ebola Soudan et Ebola Zaïre, insérés dans un vecteur viral qui peut provoquer un rhume chez les chimpanzéschimpanzés, mais est inoffensif chez l'Homme.

    En revanche, le virus hybridehybride a généré une réponse immunitaire : passées deux et quatre semaines, des contrôles sanguins sur chaque groupe de dix individus montrent des résultats encourageants. Tous ont en effet produit des anticorps, c'est-à-dire des protéines utilisées par le système immunitairesystème immunitaire pour détecter et neutraliser les agents pathogènespathogènes de manière spécifique, en l'occurrence, ici, le virus Ebola. Le groupe à plus forte dose de vaccin en a produit davantage que l'autre.

    Des primates non humains inoculés avec le même vaccin expérimental contre le virus Ebola que celui testé chez les humains ont développé des réponses immunitaires suffisantes pour les protéger de la maladie, une fois exposés à des niveaux élevés de virus Ebola. © dsg-photo.com, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Des primates non humains inoculés avec le même vaccin expérimental contre le virus Ebola que celui testé chez les humains ont développé des réponses immunitaires suffisantes pour les protéger de la maladie, une fois exposés à des niveaux élevés de virus Ebola. © dsg-photo.com, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Au moins un an d'attente avant toute vaccination

    De plus, chez deux volontaires du groupe « faible dose » et sept à « dose plus élevée », l'inoculation du vaccin expérimental a induit une réponse des lymphocyteslymphocytes T, dont des lymphocytes T cytotoxiquescytotoxiques (TCD8), une catégorie de globules blancsglobules blancs capables de détruire des cellules du corps infectées par un virus. La cohortecohorte semble donc capable de générer une défense immunitaire en cas d'exposition au virus Ebola.

    « Nous savons par de précédentes études chez les primatesprimates non-humains que les cellules TCD8 ont joué un rôle crucial dans la protection des animaux qui avaient été vaccinés avec ce vaccin NIAID/GSK, puis exposés à d'autres quantités mortelles de virus Ebola », signale Julie Ledgerwood, chercheuse au VRC et auteur principal de l'essai cliniqueessai clinique. « La taille et la qualité de la réponse des lymphocytes TCD8 vu dans cet essai sont similaires à celles observées chez les primates non humains vaccinés avec le vaccin candidat », ajoute-t-elle.

    Sur la base de ces premiers résultats positifs, les chercheurs vont poursuivre leurs travaux avec des essais de plus grande envergure en vue de déterminer si le vaccin est efficace dans la préventionprévention de l'infection par le virus Ebola. L'actuelle épidémie partie d'Afrique, en mai dernier, a fait à ce jour près de 6.000 morts. Si le vaccin s'avère définitivement fiable, il faudra attendre encore un an, en comptant les essais de phase 2 et 3 et la mise en production, pour atteindre une production de massemasse.