Une nouvelle étude vient d’identifier une protéine indispensable à la gestation chez la souris. Cette découverte pourrait expliquer la difficulté de certains couples à concevoir et offre l’espoir de nouveaux traitements contre l’infertilité.

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    Le récepteur nucléaire hépatique 1 (LRH-1) est essentiel dans la gestation chez la souris. © Chaval Brasil, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le récepteur nucléaire hépatique 1 (LRH-1) est essentiel dans la gestation chez la souris. © Chaval Brasil, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La naissance d’un bébé est le fruit d'une histoire complexe et passionnante qui débute très tôt, bien avant la fécondation. Même si un grand nombre d'acteurs cellulaires impliqués dans l'installation et l'évolution de la grossesse sont connus, des mystères restent à élucider pour décrypter toutes les étapes de ce processus. Une équipe de l'université de Montréal vient de mettre le doigt sur un facteur essentiel au déroulement de la gestationgestation chez la souris. Cette découverte est décrite dans la revue Nature Medicine.

    Le récepteur nucléaire hépatique-1 (LRH-1) appartient à la famille des récepteurs d'hormones nucléaires. Il est exprimé dans plusieurs organes comme le foie, le pancréas et l'intestin. Dans une étude précédente, les chercheurs avaient montré que LRH-1 est également présent dans les ovaires et est indispensable au mécanisme de l’ovulation chez l'Homme. Dans cette nouvelle publication, les scientifiques ont voulu tester le rôle de LRH-1 dans la gestation chez la souris.

    Une souris porte en moyenne neuf souriceaux. Cependant, les souris ne produisant pas le récepteur LRH-1 dans leur utérus sont incapables de mener la gestation à terme. © MysteryFaery, Flickr, cc by nc nd 2.0
     
    Une souris porte en moyenne neuf souriceaux. Cependant, les souris ne produisant pas le récepteur LRH-1 dans leur utérus sont incapables de mener la gestation à terme. © MysteryFaery, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Souris incapables de concevoir des petits

    Les auteurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées incapables de synthétiser LRH-1 au niveau de l'utérus. Ces souris peuvent cependant synthétiser ce récepteur au niveau des ovaires et donc, à priori, ovuler et être fécondées. Les résultats montrent que les rongeursrongeurs produisent des placentas anormaux, et ne parviennent donc pas à créer les conditions utérines nécessaires à l'implantation et à la gestation.

    Dans un deuxième temps, les chercheurs ont voulu restaurer la capacité de gestation chez ces souris génétiquement modifiées. Pour cela, ils leur ont injecté différentes hormoneshormones, mais aucune n'a eu l'effet escompté. « Le traitement a permis aux embryons de s'implanterimplanter, mais ils n'ont pas pu se développer et sont morts », explique Bruce Murphy, directeur de cette étude.

    Ces résultats révèlent que LRH-1 est présent dans l'utérusutérus et joue un rôle important dans l'établissement de la gestation chez la souris. Une déficience dans ce récepteur pourrait contribuer à l'échec de la grossesse chez l'Homme.