L'exposition des femmes enceintes et de leurs enfants à naître au plomb, au mercure et au bisphénol A (BPA) est en baisse en France métropolitaine, selon les résultats préliminaires d'une étude rendus publics par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

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    L'exposition au bisphénol A (BPABPA) a été divisée par trois entre le milieu des années 2000 et 2011, comme le montrent des dosagesdosages réalisés sur des échantillons d'urine de 1.764 futures mères lors de leur admission en maternité en 2011. Plus de 90 % de ces femmes présentaient des concentrations détectables de BPA, avec une moyenne de 0,70 µg/l contre 2,5 µg/l observés dans deux études régionales réalisées entre 2003 et 2007, également sur des femmes enceintes. Les femmes testées en 2011 faisaient toutes partie de la cohorte mère-enfant Elfe, qui s'est fixée pour objectif de suivre 20.000 enfants nés en 2011, de la naissance à l'âge adulte pour mieux comprendre comment l'environnement, l'entourage familial et les conditions de vie influencent leur développement et leur santé.

    Au-delà du BPA, les chercheurs se sont également intéressés au plomb et au mercuremercure, deux substances retrouvées respectivement chez 100 % et 98 % des femmes enceintes étudiées en 2011. La concentration moyenne de plombplomb a été évaluée à 8,30 µg/l grâce à des dosages réalisés dans le sang de cordon de 1.968 mères au moment de l'accouchement, soit la moitié des concentrations observées en 2006 lors d'une précédente étude.

    Depuis quelques années, de nombreuses études semblent montrer une toxicité du bisphénol A sur la santé. Pour éviter tout risque d'ingestion, la France a prévu de le retirer de tout contenant alimentaire d'ici 2015, ce qui ne réjouit pas les fabricants, qui jugent les délais trop courts pour remplacer la résine par une autre dont on n'aura aucun doute sur l'innocuité. © Dimitrios Rizopoulos, shutterstock.com

    Depuis quelques années, de nombreuses études semblent montrer une toxicité du bisphénol A sur la santé. Pour éviter tout risque d'ingestion, la France a prévu de le retirer de tout contenant alimentaire d'ici 2015, ce qui ne réjouit pas les fabricants, qui jugent les délais trop courts pour remplacer la résine par une autre dont on n'aura aucun doute sur l'innocuité. © Dimitrios Rizopoulos, shutterstock.com

    Des concentrations en plomb diminuées de moitié

    La baisse a en revanche été plus modeste pour le mercure détecté dans les cheveux de 1.799 mères dans les jours suivant l'accouchement, avec une concentration moyenne de 0,40 µg/l. Il s'agit d'un niveau légèrement inférieur ou équivalent à ceux mesurés lors de précédentes études (0,53 µg/l dans une étude effectuée en 2006-2007)

    Selon Laurence Guldner, qui coordonne le volet périnatal de l'étude de l'InVS, les mises en garde répétées contre la présence de BPA dans les biberons et plus généralement dans les contenants alimentaires pourraient expliquer la baisse de ce polluant chez les femmes enceintes. La baisse de la concentration en plomb pourrait de son côté être liée à l'interdiction de l'essence et des peintures au plomb. Quant aux concentrations en mercure qui n'ont guère baissé et qui restent plus importantes que celles observées dans certains autres pays européens ou les Etats-Unis, elles pourraient être liées à des habitudes différentes de consommation de produits de la mer. Selon madame Guldner, les concentrations de plomb et de mercure augmentent de surcroît avec l'âge de la mère, contrairement au BPA qui est rapidement éliminé.

    Des résultats portant sur d'autres substances comme les phtalates, les pesticides, les composés polybromés et perfluorés seront rendus publics d'ici à la fin de l'année, tandis que l'analyse des facteurs pouvant expliquer ces niveaux d'imprégnation seront publiés en 2015, précise l'InVS.