Les malformations congénitales ne sont pas toujours inévitables. Certains facteurs de risques, comme un défaut génétique, peuvent être contrebalancés par une nourriture équilibrée, d'après des travaux de l'Université d'Oxford.

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    Les femmes enceintes devraient faire attention à leur nourriture et à l'exposition à certains facteurs de risques. Crédits DR

    Les femmes enceintes devraient faire attention à leur nourriture et à l'exposition à certains facteurs de risques. Crédits DR

    Les cardiopathologiescardiopathologies constituent la première cause de malformations congénitales. De nombreux facteurs peuvent être incriminés sans que l'on puisse déterminer au cas par cas la cause exacte. On peut citer la consommation de drogue, d'alcoolalcool, de tabac ou de médicaments mais aussi  l'âge de la mère, la génétique... Des études montrent que le diabète ou le surpoids des femmes enceintes favorisent aussi l'apparition de tels problèmes chez l'enfant.

    Des chercheurs du centre Wellcome Trust pour la génétique humaine à l'université d’Oxford ont voulu étudier le rôle associé des facteurs nutritionnels et génétiques dans le développement du fœtus. Pour leurs travaux, publiés dans la revue Human Molecular Genetics, les chercheurs ont utilisé le modèle murinmodèle murin : pratique puisque le fond génétique et la nourriture peuvent être strictement contrôlés.

    Des souris normales et des souris dépourvues du gène Cited2 ont été incluses dans l'expérience. Ce gène est un facteur de transcriptiontranscription (il favorise l'expression de certains gènes) et les chercheurs savent qu'il est important pour le bon développement du fœtus. Lorsqu'il est absent, des anomalies cardiaques peuvent se développer, comme l'isomérismeisomérisme atrial, où la symétrie gauche/droite du cœur est altérée. Une mauvaise nourriture peut-elle aggraver ces malformationsmalformations

    Pour le savoir, ces souris ont été soumises sept semaines avant l'accouplementaccouplement et pendant leur gestationgestation à un régime riche en matièresmatières grasses pour certaines et équilibré pour les autres. Le développement des souriceaux a été analysé par IRMIRM après 15 jours de croissance.

    Images prises à l'IRM de têtes de souriceaux. A gauche, une souris génétiquement normale, soumise à un régime riche en matières grasses. A droite, une souris déficiente pour le gène Cited2, également soumise à un régime gras. Alors qu'à gauche, le palais (<em>P</em>) est visible, une fente est visible à droite (<em>cleft</em>), au dessus de la langue (<em>T</em>). © <em>Human Molecular Genetics</em>

    Images prises à l'IRM de têtes de souriceaux. A gauche, une souris génétiquement normale, soumise à un régime riche en matières grasses. A droite, une souris déficiente pour le gène Cited2, également soumise à un régime gras. Alors qu'à gauche, le palais (P) est visible, une fente est visible à droite (cleft), au dessus de la langue (T). © Human Molecular Genetics

    Asymétrie des organes

    Chez les souris déficientes pour le gène Cited2 et nourries aux matières grasses, le risque d'asymétrie de l'embryonembryon est doublé par rapport à celles suivant un régime normal : isomérisme atrial cardiaque, topologie ventriculaire cardiaque anormale, isomérisme pulmonaire droit (les deux poumonspoumons sont de type poumon droit, à trois lobes), situs inversussitus inversus (inversion de la position des organes viscéraux par rapport à la symétrie droite-gauche). Le risque de fente palatine (malformation du palais), quant à lui, augmente d'un facteur 7. Ces résultats statistiquement significatifs ne se retrouvent pas avec des souris possédant la bonne version du gène.

    D'autres paramètres ont aussi été recherchés : le poids du fœtus, du reinrein et du thymusthymus des souriceaux. Chacun des trois éléments est affecté par un régime gras et par la déficience du gène Cited2, mais, dans ce cas, les deux facteurs ne semblent pas corrélés.

    Ainsi, si le facteur génétique est suffisant pour favoriser les malformations congénitalesmalformations congénitales, la prise d'une nourriture trop grasse en augmente les risques. Ces études effectuées chez la souris reflètent certainement ce qui se passe chez l'humain, qui possède d'ailleurs dans son génomegénome une version homologue du gène Cited2.

    Ce genre de résultats indique que l'environnement et les gènes sont imbriqués, et que l'association d'autres gènes avec d'autres paramètres environnementaux peuvent très probablement aussi mener à des malformations congénitales. Il est donc extrêmement important pour les femmes enceintes de contrôler à la fois leur nourriture et leur environnement (pollution, pesticidespesticides...), afin que le futur bébé se développe le mieux possible.