Organismes Géniaux Médicalement ? C'est peut-être ainsi que l'on pourrait rebaptiser les Organismes Génétiquement Modifiés qui souffrent pourtant d'une bien piètre image en Europe. En publiant leur étude intitulée « OGM et alimentation : peut-on identifier et évaluer des bénéfices pour la santé », les experts de l'Afssa redorent le blason des plantes transgéniques ...

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    © CORDISMaïs transgénique

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    Mais la tâche reste colossale ! Comment convaincre les français que les Monsanto, Novartis, Pioneer et autre Bayer CropSciences, mastodontes de l'industrie agroalimentaire régnant en maîtres sur le marché des OGM, n'ont pas pour ambition de jouer aux apprentis sorciers avec la Nature dans le seul et unique but de faire toujours plus de bénéfices ?

    Comment les persuader que ces nouvelles biotechnologiesbiotechnologies, qui ne peuvent plus faire marche arrière, doivent désormais trouver leur place ailleurs que dans les seuls intérêts des multinationales ? D'autant qu'il faut aussi convaincre les agriculteurs du monde entier qui redoutent une contamination de leurs cultures traditionnelles par les plantes transgéniquesplantes transgéniques, l'apparition d'une certaine résistancerésistance des mauvaises herbes ou des insectesinsectes ... Ne serait-ce justement pas là que les OGM pourraient tirer leur épingle du jeu et se montrer utiles pour la société ? Une idée toute récente qui prouve que les organismes génétiquements modifiésorganismes génétiquements modifiés doivent être considérés en terme de risques possibles mais aussi de bénéfices pour la société.

    Un travail aux antipodes de la mouvance actuelle

    INRA, ENSAM, INSERM, ENITA, CIRAD, etc. Que de grands noms d'écoles et organismes français pour signer un rapport publié par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des AlimentsAgence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa) qui frappe comme un coup de tonnerretonnerre le petit monde controversé des OGM ! « Le consommateur, qui voit dans les OGM un risque possible pour sa santé, ou pour l'environnement, n'y trouve pas son compte. Il ne voit décidément pas ce que ces OGM lui apportent actuellement ! » constatent les scientifiques qui l'ont rédigé.

    Sans doute par crainte de l'inconnu et du fait d'une certaine désinformation, les OGM n'ont effectivement pas bonne presse. Au fait, un OGM, qu'est-ce que c'est ? Une plante, une bactérie ou même un animal dans lequel on a inséré un ou plusieurs gènes qui lui confèrent de nouvelles propriétés. Cette technique est appelée transgénèse.

    OGM de première génération

    L'un des premiers objectifs visé par les grandes firmes agroalimentaires avec le développement des OGM dits de 'première génération' était bien sûr d'ordre financier. Ainsi, sont apparus, dans les années 1980, le maïs Btmaïs Bt et le coton Bt qui bénéficiaient de l'introduction d'un gène issu de la bactérie Bacillus Thuringiensis. Celui-ci entraîne la production de toxinestoxines, inoffensives pour les animaux et les êtres humains, qui assurent une bonne résistance aux végétaux contre les insectes ravageurs. Le gène Bt est aujourd'hui abondamment utilisé dans les cultures aux Etats-Unis, au Canada, en Argentine ou en Chine. Exit donc l'utilisation d'énormes quantités d'insecticidesinsecticides nocifs pour l'environnement et la santé !

    Maïs et coton Bt sont deux cas étudiés par les experts de l'Afssa, spécialisés en biotechnologie. Leur conclusion à ce sujet est des plus optimistes « tout en se gardant de généralisations hâtives » précisent-ils. Les plantes OGM résistantes aux attaques d'insectes auraient deux effets bénéfiques pour la santé : d'une part, elles diminuent l'exposition du consommateur et de l'agriculteur aux insecticides, mais en plus, elles se montrent plus fortes face aux mycotoxines (substances produites par les moisissures) potentiellement dangereuses pour l'homme.

    Autre exemple, celui de la betterave sucrière. Sept herbicidesherbicides sont nécessaires pour la cultiver ! Avec la betterave OGM, tolérante au glyphosateglyphosate, seul ce dernier, moins dangereux pour l'agriculteur mais davantage pour l'environnement, reste indispensable. D'où, selon le rapport, le fait que « l'introduction de variétés tolérantes à un herbicide particulier serait susceptible de privilégier l'utilisation d'herbicides moins dangereux pour la santé que ne le sont ceux utilisés dans la culture de variétés conventionnelles ».

    Du riz doré aux OGM vaccins

    Par la suite, puisqu'il fallait convaincre le quidam, « les producteurs d'OGM ont fait valoir que d'autres plantes transgéniques, dites de 'deuxième génération', pourraient être conçues non pas dans un seul but économique, mais également dans celui d'apporter des bénéfices pour la santé des consommateurs, dans les pays industrialisés comme dans les pays en voie de développement » rappellent les experts de l'Afssa.

    Ainsi sont nés des stars médiatiques tel que le riz doré, une variété enrichie en vitamine Avitamine A : une nouvelle façon de pallier aux carencescarences largement présentes dans les pays les plus pauvres ? Il est trop tôt pour le dire mais le rapport n'hésite pas à dire que « les travaux sur le riz doré montrent que la conception et l'élaboration de plantes transgéniques à des fins nutritionnelles, notamment au bénéfice des pays en voie de développement, n'est pas une utopie ! »

    A l'heure actuelle, aucun problème de santé, lié aux OGM, d'ordre toxique ou allergique n'a pu être démontré. Ce qui explique qu'il reste difficile d'évaluer les risques alimentaires mais « les bénéfices, contrairement aux dangers, sont identifiés » insiste l'Afssa. Ainsi, pourrons-nous profiter, demain, d'huile fabriquée à partir d'oléagineuxoléagineux OGM enrichis en acide grasacide gras Oméga 3Oméga 3, de vaccinsvaccins issus de plantes transgéniques (la bananebanane contre la gastro-entéritegastro-entérite, la tomatetomate contre l'hépatite Bhépatite B), etc. Les OGM ont aussi du bon !