Se basant sur la constatation que les espèces humaines et simiesques se sont séparées voici six millions d'années, une nouvelle étude suggère que les chimpanzés posséderaient des gènes bien plus évolués que les nôtres.

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    L'évolution des hominidés

    L'évolution des hominidés

    Ces résultats, qui seront publiés cette semaine dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, contredisent les acquis de la sagesse conventionnelle qui supposent que les humains seraient le fruit d'un degré élevé de sélection génétique, démontré par la taille de notre cerveau, nos capacités cognitives et notre bipédie, entre autres.

    Jianzhi Zhang, de l'université du Michigan, et son équipe de scientifiques ont analysé 14.000 gènes de l'ADN partagé entre les humains et les chimpanzéschimpanzés, afin de faire ressortir les différences. Ils se sont surtout intéressés aux modifications intervenues dans le codagecodage génétique au cours de l'évolution selon divers procédés qui seront détaillés dans leur rapport.

    Zhang, ainsi que Margaret Bakewell, de la même équipe, ont constaté qu'un plus grand nombre de gènes avait évolué vers des voies salutaires chez le chimpanzé que chez l'homme. Ils interprètent ce résultat comme étant peut-être la conséquence d'une population simiesque nettement plus importante par rapport aux humains, ayant favorisé cette évolution.

    "Bien que les humains soient maintenant beaucoup plus nombreux, les populations antérieures étaient beaucoup plus réduites et probablement encore fractionnées en très petits groupes", cite Bakewell, "de sorte que chez l'homme, les événements ou mutations aléatoires auraient joué un rôle plus dominant que la sélection naturellesélection naturelle, contrairement au chimpanzé".

    Selon le procédé de la sélection naturelle, les variantes génétiques qui s'avèrent salutaires à l'évolution deviennent plus communes et finalement prépondérantes dans une population donnée. Mais la dérive génétiquedérive génétique, un processus aléatoire dans lequel certains allèlesallèles finissent par survivre, se produit également. Dans de plus petites populations, la modification d'un ou deux allèles (forme alternative d'un même gène) peut alors avoir un impact disproportionné et plus important sur l'ensemble des gènes que dans une grande population.

    "Il reste beaucoup à étudier", déclarent Zhang et Bakewell, "concernant les différences d'évolution entre humains et chimpanzés. Nos connaissances sont lacunaires, car beaucoup d'études dans ce domaine tendent à se concentrer sur les humains", poursuit-il.