Chez les femmes, le risque de souffrir de migraines fréquentes augmente de 60 % à la périménopause, c’est-à-dire quand leurs cycles deviennent irréguliers. La cause : les variations des hormones féminines caractéristiques de cette période.

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    La migraine est une maladie neurologique qui concerne environ 15 % de la population dans le monde d'après l'Inserm, les femmes étant en moyenne trois fois plus touchées que les hommes. Or, de nombreuses patientes se plaignent de migraines plus fréquentes au moment de la ménopause. Une recherche menée par l'université de Cincinnati, le Montefiore Headache Center, et l'Albert EinsteinEinstein College of Medicine and Vedanta Research, aux États-Unis, semble leur donner raison.

    Pour cette étude parue dans The Journal of Head and Face Pain, les chercheurs ont utilisé des données provenant de l'enquête AMPP (American Migraine, Prevalence and Prevention), comprenant 24.000 personnes souffrant de maux de tête. Les chercheurs ont exclu de leur analyse les femmes enceintes, celles qui allaitaient, celles qui n'avaient jamais eu de cycles ou celles qui prenaient des traitements hormonaux. Il y avait au final 3.664 femmes, âgées en moyenne de 46 ans.

    Elles ont été classées en trois groupes, en fonction des caractéristiques de leurs cycles menstruels : femmes non ménopausées, femmes en périménopause et femmes ménopausées. La périménopause correspond à la période précédant la ménopause au cours de laquelle les cycles se dérèglent. La ménopause commence lorsque les femmes n'ont pas eu de cycle menstruel depuis un an. Des symptômes comme des bouffées de chaleurchaleur, de l'irritabilité, de la dépression ou de l'insomnie sont courants à cette période.

    La pilule contraceptive peut éviter les variations d’hormones féminines avant la ménopause. © Pixabay, DP

    La pilule contraceptive peut éviter les variations d’hormones féminines avant la ménopause. © Pixabay, DP

    Des traitements hormonaux pour limiter les maux de tête

    Résultat : le risque d'avoir des maux de tête fréquents, c'est-à-dire au moins dix jours par mois, augmentait de 62 % chez les femmes en périménopause, par rapport aux femmes non ménopausées. Le risque de maux de tête était particulièrement visible pendant les dernières étapes de la périménopause, c'est-à-dire au moment où les femmes commencent à sauter des cycles et ont de faibles niveaux d'œstrogènesœstrogènes. Pour Richard Lipton, coauteur de ces travaux, « les changements dans les hormoneshormones féminines telles que l'œstrogène et la progestéroneprogestérone qui se produisent au cours de la périménopause pourraient déclencher plus de maux de tête pendant cette période ».

    Des traitements pourraient donc aider les femmes migraineuses pour niveler leurs taux d'hormones sur cette période. Par exemple, comme l'explique Jelena Pavlovic, également auteur de ces travaux, les patientes en début de périménopause peuvent prendre certaines pilules contraceptivespilules contraceptives et, en fin de périménopause, des patchs d'œstrogènes.

    Au moment de la ménopause, les maux de tête fréquents augmentaient aussi de 76 % chez les femmes ménopausées. Cependant, selon les modèles statistiques utilisés, cette augmentation n'était pas forcément significative. Les chercheurs pensent donc que d'autres mécanismes que les hormones pourraient expliquer cette augmentation, comme une surmédication fréquente à cette période. C'est l'avis de Vincent Martin, principal auteur de l'article : « Les femmes, à mesure qu'elles vieillissent, développent beaucoup de maux et de douleursdouleurs aux articulationsarticulations et au dosdos ; il est possible que leur surutilisation de médicaments contre la douleur pour les maux de tête et d'autres problèmes puisse effectivement conduire à une augmentation des maux de tête pour le groupe de la ménopause ».