Mark Pollock, 39 ans, aveugle depuis l'âge de 22 ans, est devenu paraplégique lors d'un accident en 2010. Grâce à un exosquelette robotisé et une stimulation électrique, il peut désormais contrôler volontairement les muscles de ses jambes.

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    Mark Pollock était un athlète hors norme avant de devenir paraplégique en 2010. © Stefan Schäfer, Lich, Wikipedia, CC by-sa 4.0

    Mark Pollock était un athlète hors norme avant de devenir paraplégique en 2010. © Stefan Schäfer, Lich, Wikipedia, CC by-sa 4.0

    En 1998, Mark Pollock a perdu la vue, mais cela ne l'a pas empêché d'accomplir des exploits sportifs. Aveugle, il a participé à des compétitions d'endurance extrême et gagné des médailles d'argentargent et de bronzebronze en aviron aux Jeux du Commonwealth. Il a également été le premier homme aveugle à joindre le pôle Sud. En 2010, au cours d'un terrible accident, il tombe cependant d'une fenêtrefenêtre et devient paraplégique.

    Aujourd'hui, Mark Pollock fait la Une des médias internationaux car, grâce à un dispositif développé à l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), aux États-Unis, il est désormais habillé d'un exosqueletteexosquelette bionique qui lui permet de se déplacer volontairement sur ses deux jambes.

    Dans le cadre de ce programme de recherche, les scientifiques voulaient savoir si une stimulation transcutanée de la moelle épinière à des sites précis pouvait faciliter une marche assistée par un exosquelette de chez EKSO Bionics. L'idée était que le sujet puisse volontairement compléter le travail réalisé par l'exosquelette, et ce avec seulement une semaine d'entraînement. Les chercheurs ont utilisé une nouvelle technique de stimulation spinale (c'est-à-dire de la moelle épinière) non invasive, qui ne nécessite pas de chirurgie.


    Mark Pollock peut désormais se déplacer, équipé de l'exosquelette. © UCLA, YouTube

    Mark Pollock, aveugle et paralysé, fait ses pas de manière volontaire

    L'homme a fait des progrès importants après quelques semaines d'entraînement sans stimulation spinale puis seulement cinq jours d'entraînement avec une stimulation spinale, environ une heure par jour. Grâce à ce système, Mark Pollock pouvait activement fléchirfléchir son genou gauche et soulever sa jambe gauche. Pendant et après la stimulation électrique, il pouvait volontairement assister le robotrobot et faire des pas : ce n'était pas uniquement l'appareillage robotiquerobotique qui faisait le travail.

    Les mouvementsmouvements des jambes du patient ont aussi eu des bénéfices pour sa santé, avec une amélioration de sa fonction cardiovasculaire et de son tonus musculaire. Cette procédure non invasive avait déjà été utilisée pour permettre à cinq hommes paralysés de déplacer leurs jambes mais dans un mouvement rythmique. Cette recherche est publiée par la IEEE Engineering in Medecine and Biology Society.

    Pour Reggie Edgerton, auteur de cette recherche, il faudra des années pour que ce système soit disponible. Il pense cependant que cela pourrait améliorer de manière significative la qualité de vie des patients ayant subi des lésions de la moelle épinière, et qui pourraient ainsi retrouver certaines fonctions.