Grâce à une analyse génomique poussée, des chercheurs français ont étudié en détail les tumeurs produites lors du cancer de la corticosurrénale, une des deux régions de la glande surrénale. Leurs travaux ont permis l’identification de deux types de cancers distincts, ce qui devrait permettre un meilleur dépistage et une prise en charge plus efficace de cette maladie grave.

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    Grâce aux outils génomiques actuels, les auteurs ont pu comparer de manière détaillée les génomes de différentes tumeurs de la corticosurrénale. © Human Genome Project, Wikimedia Commons, DP

    Grâce aux outils génomiques actuels, les auteurs ont pu comparer de manière détaillée les génomes de différentes tumeurs de la corticosurrénale. © Human Genome Project, Wikimedia Commons, DP

    Située dans la partie supérieure de chaque rein, la glande surrénale a des propriétés de sécrétion d'hormones. Elle est composée de deux régions distinctes : la médullosurrénale, qui sécrète entre autres l'adrénaline, et la corticosurrénale, qui permet la sécrétion des stéroïdes. Le cancer de la corticosurrénale, ou corticosurrénalome, est une tumeurtumeur d'évolution globalement agressive : la survie moyenne des patients affectés est inférieure à cinq ans. Outre la dissémination métastatiquemétastatique, elle expose le patient à différentes pathologiespathologies telles que l'hypertension artériellehypertension artérielle et le diabètediabète. Il existe cependant une hétérogénéité de l'évolution tumorale suivant les patients. Pourquoi ? Dans une étude publiée dans la revue Nature Genetics, une équipe du CNRS s'est intéressée à cet aspect et a présenté une classification moléculaire du cancer de la corticosurrénale.

    Pour ce travail, les chercheurs ont récolté 130 échantillons de corticosurrénalomes. Les génomesgénomes de ces tumeurs ont été analysés en détail grâce à la combinaison de plusieurs techniques de génomiquegénomique à haut débitdébit : séquençage, analyse du niveau d'expression des gènes et des micro-ARNARN, étude des variants génétiquesgénétiques et examen du niveau de méthylation des gènes.

    Les glandes surrénales sont situées au-dessus des reins. Elles jouent le rôle de sécrétrices d’hormones. Les tumeurs du cancer de la corticosurrénale ont été étudiées par une équipe de chercheurs. © NIH, Wikimedia Commons, DP

    Les glandes surrénales sont situées au-dessus des reins. Elles jouent le rôle de sécrétrices d’hormones. Les tumeurs du cancer de la corticosurrénale ont été étudiées par une équipe de chercheurs. © NIH, Wikimedia Commons, DP

    Deux types de cancers de la corticosurrénale

    De ces travaux, il ressort l'existence de deux types moléculaires de corticosurrénalomes. Le premier présente un pronosticpronostic relativement favorable pour les patients après une chirurgiechirurgie complète. En revanche, le second type moléculaire est plus menaçant et est caractérisé par un taux de mutations élevé, incluant des altérations récurrentes dans un petit groupe de gènesgènes nouveaux ou déjà connus pour leur implication dans le corticosurrénalome.

    Des profils spécifiques permettant de différencier ces deux groupes de cancers ont été mis en évidence par chacune des analyses moléculaires. Ainsi, ce travail ouvre des perspectives cliniques à court terme, notamment dans la prédiction du pronostic associé à un cancer de la corticosurrénale et dans la possibilité de réaliser des études cliniquesétudes cliniques selon le type de tumeurs.

    À terme, les chercheurs espèrent que leurs résultats permettront d'identifier des cibles thérapeutiques spécifiques pour les deux types de cancers de la corticosurrénale. D'autre part, ils souhaitent étudier plus en détail certains gènes identifiés, notamment Znfr3 qui code pour un suppresseur de tumeurs.