Des chercheurs américains ont identifié une molécule qui favorise la libération du pigment qui colore la peau, la mélanine. Cette découverte permettrait aux personnes qui bronzent difficilement d’avoir elles aussi un teint hâlé, sans prendre de risque de cancer de la peau.

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    Un bronzage sans s'exposer au SoleilSoleil ou aux UVUV ? Voilà une chose qui pourrait être possible grâce à une petite moléculemolécule qui stimule la libération de la mélanine. Pour l'instant, le produit n'a été testé que sur des souris et des échantillons de peau dans des boîtes de Pétri. Mais il pourrait apporter une solution aux personnes qui ont une peau claire et prennent plus de risques en s'exposant au Soleil.

    Car la première motivation des chercheurs était de trouver une protection contre le cancer de la peau. La mélanine, le pigment brun de la peau, crée une protection naturelle contre les rayons UV. Elle limite les dommages aux cellules et donc le risque qu'elles évoluent en cellules tumorales. C'est pourquoi les personnes qui bronzent facilement ont moins de risque de mélanome.

    Le saviez-vous ?

    Le fait d’avoir tendance à bronzer ou à rougir au Soleil est lié au patrimoine génétique de l’individu, et notamment au gène Mc1r. Cette protéine joue un rôle dans le contrôle de la production de mélanine dans les mélanocytes.

    L'idée qu'ont eue les chercheurs est d'utiliser la pigmentation de la peau comme barrière naturelle contre les UV. Pour cela, ils ont développé des molécules qui ont été optimisées pour pénétrer dans la peau et induire la production de mélanine. Ces molécules inhibent l'enzymeenzyme SIK (Salt Inducible Kinase) et activent l'expression d'un facteur de transcription (MITF) qui contrôle la synthèse de la mélanine.

    La peau humaine traitée <em>in vitro</em> pendant huit jours avec un inhibiteur de SIK (à droite) est plus pigmentée. La zone a été traitée avec une molécule témoin (à gauche) ou un autre inhibiteur qui pénètre moins bien dans la peau (au centre). © <em>Nisma Mujahid and David E. Fisher, Cutaneous Biology Research Center, Department of Dermatology, Massachusetts General Hospital</em>

    La peau humaine traitée in vitro pendant huit jours avec un inhibiteur de SIK (à droite) est plus pigmentée. La zone a été traitée avec une molécule témoin (à gauche) ou un autre inhibiteur qui pénètre moins bien dans la peau (au centre). © Nisma Mujahid and David E. Fisher, Cutaneous Biology Research Center, Department of Dermatology, Massachusetts General Hospital

    Produire de la mélanine pour bronzer et se protéger d’un cancer

    D'après les résultats de ces travaux qui sont parus dans la revue Cell Reports, deux molécules (YKL 06-061 et YKL 06-062) ont obtenu des réponses intéressantes. Les chercheurs ont appliqué leur produit sur un échantillon de peau in vitroin vitro et trouvé qu'il l'assombrissait. Le bronzage durait ainsi des jours après l'applicationapplication.

    Le produit a été appliqué sur des souris rousses, déficientes pour le gène Mc1r. Elles sont devenues brunes sur le site d'application en un jour : le traitement local favorisait donc la production de mélanine. En une semaine, la couleurcouleur s'atténuait comme le ferait un bronzage. Les souris n'avaient pas d'autres effets secondaires qu'un changement de couleur.

    David Fisher, auteur de ces travaux, pense que ce bronzage artificiel pourrait être utilisé en combinaison avec une crème solaire normale. Comme il l'explique dans The Guardian, l'écran solaire reste important pour protéger la peau. Il reste désormais à tester ces molécules sur l'Homme pour espérer un jour les utiliser en cosmétique.

    Il faut noter une réserve à ce traitement : l'enzyme bloquée par le traitement (SIK) est un suppresseur de tumeursuppresseur de tumeur. Aussi, les bénéfices du bronzage pourraient être réduits si le risque de cancer augmente à cause de l'inactivation de cette protéineprotéine protectrice.