Le hard rock, les marteaux-piqueurs, un avion à réaction ? Toutes ces inventions de l’Homme font du bruit. Beaucoup de bruit. Mais ce n’est rien comparé à ce dont la nature est capable.


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    En pleine nuit, lorsque le silence est installé, on entend chaque frémissement, chaque craquement, chaque bruit. Et ça en devient parfois inquiétant. En plein jour, on peut se laisser surprendre par des bruits assourdissants. De véritables détonations. Des accidentsaccidents industriels ou des bangs produits par des vols supersoniques. Mais toujours aussi inquiétant. Pourtant, tous ces bruits ne sont rien comparés au bruit le plus fort à avoir jamais été « enregistré » sur Terre. Un bruit d'origine naturelle. Celui d'une éruption volcanique.

    C'était en 1883, le 27 août pour être exact. Quelque part entre les îles indonésiennes de JavaJava et de Sumatra. Depuis quelques mois déjà, une activité explosive est enregistrée autour du volcan Krakatoa. Mais ce jour-là, à 10 heures du matin, heure locale, le volcan connaît une explosion hors du commun. Une explosion qui génère un bruit assourdissant. Un bruit qui aurait dépassé les 180 décibelsdécibels -- à en croire une mesure de hausse de pressionpression sur un baromètrebaromètre -- à 160 kilomètres du volcan. Sachant que le seuil de douleurdouleur pour l'oreille humaine se situe entre 120 et 130 décibels et qu'une augmentation de 3 décibels équivaut à la perception d'un son deux fois plus fort...

    C’est une éruption du Krakatoa qui reste à ce jour dans les mémoires comme le bruit le plus fort de l'histoire. © leodaphne, Fotolia
    C’est une éruption du Krakatoa qui reste à ce jour dans les mémoires comme le bruit le plus fort de l'histoire. © leodaphne, Fotolia

    Un son qui a fait plusieurs fois le tour de la Terre

    Un bruit qui provoqua la surdité partielle -- voire totale -- de nombre de personnes vivant dans un rayon de plusieurs kilomètres autour du Krakatoa. En Nouvelle-Guinée, soit à quelque 3.200 kilomètres de là, les habitants ont rapporté avoir entendu « une série de bruits semblables à ceux de l'artillerie ». Et à plus de 4.800 kilomètres -- une distance que le son ne met pas moins de 4 heures à parcourir --, des personnes ont parlé du « rugissement lointain d'un feufeu nourri ». Un peu comme si, installé dans le port de Brest, vous pouviez entendre un bruit émis depuis Boston !

    Au-delà, le bruit est peu à peu devenu inaudible à l'oreille humaine. Mais il n'empêche qu'il a continué à se propager. Les baromètres de nombreuses stations météorologiques ont enregistré les variations de pression qu'il provoquait dans l'airair. À Paris, plus de 12 heures après l'explosion. Pendant 5 jours, les baromètres de quelque 50 villes du monde se sont affolés toutes les 34 heures environ. Le temps pour le « bruit » de faire le tour complet de la planète. Ainsi les ondes générées par le Krakatoa auraient fait entre 3 et 4 fois le tour du monde.