Plus de 600.000 roses sont vendues en France chaque année. Ces dernières proviennent en grande partie d’Afrique et des Pays-Bas. Bilan carbone, consommation d'eau, pesticides... Lesquelles sont les plus vertueuses en matière d’environnement et quels labels faut-il privilégier ?


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    85% des fleurs coupées vendues en France proviennent de l'étranger. Parmi elles, la rose trône en première place avec 45% des achats en 2018. 89% des roses importées viennent des Pays-bas, le reste provenant principalement du Kenya, d'Éthiopie ou d'Amérique centrale (Équateur et Colombie). Il faut toutefois se méfier des origines, car de nombreuses roses provenant des Pays-bas ne font en réalité qu'y transiter et sont en réalité cultivées dans d'autres pays. Empreinte carbonecarbone, produits phytosanitaires, consommation d'eau et labels : notre guide pour acheter une rose écologique.

    L’empreinte carbone des roses

    Les roses cultivées en Équateur ou au Kenya parcourent des milliers de kilomètres avant de parvenir chez nous. De plus, le transport génère des pertes élevées (environ 30%). A l'inverse, les roses néerlandaises ne souffrent d'un taux de perte que de 1% à 3%. Les roses kenyanes doivent en outre être réfrigérées, ce qui augmente la consommation d'énergieénergie. En revanche, les roses cultivées en Afrique fleurissent au grand airair et bénéficient de conditions climatiques idéales. Les roses néerlandaises sont elles en majorité cultivées sous serre et doivent être chauffées à 20°C toute l'année. La dépense énergétique est ainsi sept fois supérieure ! Au final, une rose cultivée aux Pays-Bas émet 2.437 kgkg de CO2CO2, contre 2.407 kg de CO2 pour une rose kenyane, selon une étude britannique, soit un bilan carbone à peu près comparable. Mais assez désastreux, quand on considère qu'une banane antillaise émet à peine 90 g de CO2 !

    Les roses cultivées sous serre aux Pays-Bas consomment beaucoup plus d’énergie que celles cultivées en plein champ en Afrique ou en Équateur. © hansenn, Adobe Stock
    Les roses cultivées sous serre aux Pays-Bas consomment beaucoup plus d’énergie que celles cultivées en plein champ en Afrique ou en Équateur. © hansenn, Adobe Stock

    Roses : utilisation d’engrais et pesticides

    La réglementation n'imposant pas de limites de résidus de produits chimiques pour les fleurs coupées non comestibles, les cultivateurs les arrosent copieusement d'engrais et de pesticides. Le magazine 60 millions de consommateurs a ainsi décompté 15 substances en moyenne (fongicides, néonicotinoïdes...) par bouquet de rose analysé. Une débauche de moyens qui s'explique notamment par des normes très strictes sur le calibre des fleurs vendues. Néanmoins, les producteurs européens sont engagés depuis ces dernières années dans une démarche éco-responsable visant à réduire le recours aux produits phytosanitaires. Concernant les engrais, les roses néerlandaises cultivées sous serre nécessitent cinq fois plus de produits (azoteazote, phosphorephosphore et potassiumpotassium) que leurs congénères africaines. De son côté, l'Équateur s'est lancé dans la culture de roses bio.

    La consommation d’eau des roses

    Aux Pays-bas, la majorité des roses sont cultivées hors sol en hydroponie avec un système de récupération d'eau. Une rose néerlandaise nécessite ainsi 3,3 litres d'eau pour contre 12,3 litres pour une rose kenyane et 18,1 litres pour une rose d'Équateur, d'après une étude de l'organisme de certificationcertification suisse Treeze. Certaines méthodes de culture permettent même de descendre à 0,13 litres d'eau par rose ! Au Kenya, la production de roses se concentre autour du lac Naivasha, où la culture intensive et l'afflux de travailleurs entraine un assèchement et une pollution du lac. C'est d'autant plus préoccupant que le Kenya souffre déjà d'un manque d'eau, alors que les Pays-Bas disposent eux de ressources abondantes.

    Que signifient les labels pour les fleurs coupées ? © DR, montage Futura
    Que signifient les labels pour les fleurs coupées ? © DR, montage Futura

    Roses : les labels à privilégier

    • Le label «Fleurs de France», lancé en 2015, garantit que la fleur a été cultivée dans l'Hexagone.
    • Le label Plante Bleue signale que les fleurs ont été cultivées par des horticuleurs français engagés dans une démarche de production respectueuse de l'environnement. Il est renforcé depuis 2017 par une certification Haute Valeur Environnementale (HVE), le niveau d'exigence le plus élevé de certification environnementale et sociale français.
    • Le label rouge garantit la qualité des roses (quatre variétés bénéficient aujourd'hui du label), mais ne dit rien sur les conditions environnementales de leur production.
    • Le label Max Havelaar (commerce équitablecommerce équitable) bannit certains pesticidespesticides et impose une irrigationirrigation à consommation d'eau réduite, une gestion stricte des déchetsdéchets et un respect de la biodiversitébiodiversité. Il inclue aussi des critères sociaux.
    • Le label MPS garantit que les entreprises adhérentes contrôlent les intrantsintrants de leurs exploitations (eau, énergie, fertilisants...). Il prend également en compte les aspects sociaux.
    • Le label agriculture biologiquelabel agriculture biologique est encore peu développé pour les fleurs. En France, le réseau Fleurs de Cocagne a notamment lancé un site de production de roses bio à Avrainville (Essone).
    • La Charte Qualité Fleurs coupées vise à garantir la qualité (notamment la tenue en vase) et la traçabilitétraçabilité des fleurs. Il n'a pas de critères environnementaux.