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Charles-François Boudouresque

Professeur de biologie et d'ecologie marine

Mon plus grand bonheur, c’est quand un lycéen, un pêcheur artisanal ou un administratif guindé m’expliquent une notion, sans savoir que j’en suis à l’origine, ou que j’ai contribué à la populariser, depuis 20 ans ou plus. Quand le public s’approprie une idée, c’est un très beau cadeau pour le chercheur et l’enseignant, qui parfois a l’impression de « prêcher dans le désert ».
Futura-Sciences m’offre une nouvelle dimension, un hyper-espace, pour atteindre un public global. Cette possibilité m’a enthousiasmé. J’étais addict de ses dossiers, que j’utilisais pour mes cours et mes conférences ; je suis heureux maintenant d’y contribuer.

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Biographie

J'ai d'abord étudié la géologiegéologie, puis la botaniquebotanique terrestre, à la Faculté des Sciences de Marseille (aujourd'hui, « Campus Saint-Charles »), dans les années 1960. Le hasard d'une opportunité de thèse m'a fait obliquer vers les macro-alguesalgues marines. Je ne le regrette pas ; j'étais attiré par la recherche, par son côté  « jeu d'échecs », et peu importait finalement de jouer avec des bactériesbactéries, des requins, des chênes ou des volcansvolcans. J'en ai gardé un goût marqué pour les approches transdisciplinaires.

Ma carrière s'est principalement déroulée sur le campus de Luminy, aujourd'hui situé dans le Parc national de Calanques, entre Marseille et Cassis (Provence) : Assistant, Maître de ConférencesMaître de Conférences (1970s), Professeur de deuxième classe (1980s), première classe (1990s), classe exceptionnelle 1, puis 2 (2000s) et enfin Professeur émérite (2010s). Un long séjour en Afrique sub-saharienne m'a fait découvrir l'écosystèmeécosystème savane, que j'ai ensuite voulu transposer au milieu marin : l'écosystème posidonie. De nombreuses missions de plus courte duréedurée m'ont fait découvrir le monde et sa diversité biologique : Brésil, Japon, océan Indien et bien sur toute la Méditerranée, d'Est en Ouest et du Nord au Sud.

Depuis 2012, je fais partie de l'équipe 5 (Environnement marin et biodiversitébiodiversité) du MIO (Mediterranean Institute of Oceanography ; directeur : Richard Sempéré), l'un des plus importants laboratoires d'océanographie d'Europe et de Méditerranée, basé sur le campus de Luminy (Aix-Marseille Université) et à Toulon (Université de Toulon).

Très tôt, encouragé par mon directeur de laboratoire, le Professeur Roger Molinier (par ailleurs « découvreur » de la posidonie), je me suis engagé dans la protection de l'environnement marin, en particulier au travers des Aires Marines Protégées (AMPs). Je suis membre des conseils scientifiques des réserves naturelles de Scàndula et des Bouches de Bonifacio (Corse) et Président du Conseil Scientifique du Parc national de Port-Cros, l'une des plus anciennes AMPs au monde.

Je suis auteur ou co-auteur de plus de 500 ouvrages, chapitres dans des ouvrages collectifs, articles dans des revues scientifiques, articles dans des Actes de colloques, publications de vulgarisation et rapports. Plusieurs dizaines de ces travaux traitent de l'herbier de posidonie. 

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métier

Mon métier d’enseignant-chercheur est quintuple : enseignement, recherche, administration, vulgarisation et engagement dans la gestion de l’environnement. Chacune de ces facettes me  passionne, à l’exception de l’administration, qui fait plutôt partie des devoirs.
Enseigner, c’est résumer pour les générations nouvelles des millénaires de savoir. C’est aussi leur apprendre à trouver l’information, à l’analyser de façon critique et plus tard à répondre à de nouvelles questions. L’analyse critique est essentielle : ce n’est pas parce qu’une information est publiée par un maître respecté, dans une revue prestigieuse, qu’elle est indiscutable au moment où elle est publiée, et bien sûr plus tard à la lumière de nouvelles découvertes. 
La recherche, c’est ma passion. Une sorte de jeu d’échecs au cours duquel les hypothèses et les ex-périences sont les pièces du jeu face à une réalité inconnue, imprévisible. Un « jeu » qui se poursuit avec les reviewers, ces pairs qu’il faut convaincre pour qu’un article scientifique soit accepté et publié. Un « jeu » sans cesse renouvelé, parce que les sujets, les thématiques, évoluent rapidement. Un « jeu » qui par chance est utile à la Société. La vulgarisation permet d’accéder à un public plus large que celui de ses pairs. Du collège au troisième âge, du costard-cravate au bar de quartier, le discours doit s’adapter. Etre compris par chacun sans trahir la Science constitue un challenge parfois plus difficile que d’affronter la planète de la Science dans un congrès international. 
Enfin, la gestion de l’environnement consiste à répondre aux sollicitations des administrations : parti-ciper à des commissions, à des groupes de travail, relire des projets, etc. Pour moi, cela consiste éga-lement à présider le Conseil Scientifique du Parc national de Port-Cros et à participer aux conseils scientifiques des réserves naturelles de Scàndula et des Bouches de Bonifacio, en Corse. Vulgarisation et gestion de l’environnement sont bien sûr des activités bénévoles, c’est-à-dire qui ne viennent pas en déduction des taches d’enseignement et de recherche.