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    Les cheminements en vol à voile

    Les cheminements en vol à voile

    Si la technique du vol à voilevol à voile pratiquée par les vautours leur permet de parcourir de longues distances pour une dépense minime d'énergie, on comprend qu'un oiseauoiseau planeur est entièrement tributaire des ascendances. Lorsque celles-ci sont absentes, le vautour est contraint de battre des ailes, ce qu'il s'efforce d'éviter le plus possible car il dépense alors 30 fois plus d'énergie qu'en vol planévol plané et s'épuise très rapidement.

    <br />&copy; Michel Mouze - Reproduction et utilisation interdites.

    © Michel Mouze - Reproduction et utilisation interdites.

    La formation des ascendances dépend de nombreux facteurs - force du ventvent ainsi que sa direction par rapport au relief, nature du sol, état de la végétation, température et humidité de la masse d'airmasse d'air, durée et intensité de l'ensoleillement... - ce qui explique que le cheminement du vautour s'éloigne généralement de la ligne droite et peut être très différent selon la saisonsaison, les conditions météorologiques et même l'heure de la journée.

    • en hiverhiver, les ascendances thermiques étant plus rares et moins puissantes qu'aux autres saisons, les vautours doivent surtout appuyer leur vol sur des ascendances dynamiques. C'est donc essentiellement le vent qui leur permet de voler, et uniquement le long des reliefs bien exposés - les falaises d'une vallée, par exemple. Aussi ces oiseaux ne peuvent-ils alors couvrir qu'une surface limitée de leur aire de prospection.

    <br /><em>Gyps fulvus</em> dans ses oeuvres<br />&copy; Michel Mouze - Reproduction et utilisation interdites.

    Gyps fulvus dans ses oeuvres
    © Michel Mouze - Reproduction et utilisation interdites.

    • en été, par contre, par une belle après-midi, le développement d'ascendances thermiques puissantes - dont l'existence est généralement attestée par de nombreux cumuluscumulus - et l'aide d'un léger vent, permet aux troupes de vautours de prospecter la totalité de leur zone de recherche alimentaire. Des vautours peuvent ainsi chercher leur nourriture à 100 km de leur aire, soit un parcours de 200 km au total, à une vitesse moyenne de 50 à 60 km/h.

    <br />Suivi d'une population réintroduite du "Vautour Fauve". Comportement d'attente avant l'alimentation en groupe. *<br />&copy; CNRS Photothèque - Sarrazin François - Reproduction et utilisation interdites.

    Suivi d'une population réintroduite du "Vautour Fauve". Comportement d'attente avant l'alimentation en groupe. *
    © CNRS Photothèque - Sarrazin François - Reproduction et utilisation interdites.

    La recherche des carcasses d'animaux et des points d'eau où se baigner, conduit les vautours à prospecter dans une large rayon (30 à 50 km, parfois davantage) autour du centre de la colonie. Cette recherche s'effectue en groupe, les vautours volant généralement au même niveau, soit espacés les uns les autres de façon à couvrir une grande surface au sol, soit en se suivant en file indienne. Tout en volant, chaque oiseau scrute le sol à la recherche d'une proie, observe les autres oiseaux nécrophagesnécrophages, tels que les grands corbeaux, qui pourraient lui en signaler l'existence, et surveille en même temps ses congénères dont le comportement peut trahir la découverte d'une aubaine. Mais les vautours sont des oiseaux très craintifs et il leur arrive parfois d'attendre des heures en tournant au-dessus d'une carcasse, avant de descendre, si les conditions d'atterrissage ne sont pas favorables ou si un quelconque prédateur rode au sol.

    1 - Redécollage

    Après s'être restauré sur une carcasse d'animal mort, le vautour va devoir repartir. Le décollage doit évidemment se faire à proximité de l'endroit où il a trouvé sa nourriture, c'est-à-dire le plus souvent à partir d'un sol peu ou pas en pente. Quand la topographie des lieux s'y prête, il arrive que l'oiseau parcourre à pied quelque distance pour se rendre en haut d'une petite déclivité et en décoller en vol plané, comme pour son premier départ de la journée. Mais le plus souvent le décollage est une phase active de vol battuvol battu, que le vautour essaie toujours de réduire le plus possible à cause du peu de résistancerésistance de ses muscles pectoraux. Il est alors contraint de s'installer très rapidement dans une ascendance, sous peine de redescendre peu après.

    2 - Atterissage en falaise

    A son retour à la colonie, l'atterrissage en falaise est une manœuvre d'une très grande précision : le vautour prend de la vitesse en descendant en piqué, les ailes repliées en W, jusqu'au-dessous du niveau de l'atterrissage visé. Puis il remonte par l'élanélan - c'est la « ressource » - et annule au dernier moment sa vitesse résiduelle par de vigoureux rétro-battements. Il s'agit là d'une manœuvre difficile à réaliser que ne réussissent pas toujours les jeunes vautours lors de leurs premiers vols, aussi les accidentsaccidents ne sont-ils pas rares.