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    Les échouages, et l'effet du pétrole

    Les échouages, et l'effet du pétrole

    <br />Guillemot mort noyé car il s'est pris dans un filet de pêche - littoral85.com &copy;2003

    Guillemot mort noyé car il s'est pris dans un filet de pêche - littoral85.com ©2003

    Sacrée "théorie"

    Tout d'abord, il faut préciser les choses, la quasi totalité des oiseaux dont nous parlons sont des oiseaux dits "protégés" selon les Conventions européennes.
    Il est en théorie interdit de les tuer et donc ils ne devraient pas se retrouver morts sur les plages en grand nombre, tués par le pétrole ou les filets (toujours en théorie). Il faut savoir que si un chasseur tue une espèceespèce protégée, il risque une amende de 4550 € alors pourquoi existe-t-il un passe-droit pour les oiseaux marins ?
    Aux vues des arrivées d'oiseaux, il semble que les rejets d'hydrocarbures soient "tolérés" au large de nos côtes. Alors il n'y a rien à faire donc regardons-les mourir en attendant des jours meilleurs.

    <br />Ce fou de Bassan est mort noyé car il s'est pris les ailes dans un filet de pêche en nylon - littoral85.com &copy;2003

    Ce fou de Bassan est mort noyé car il s'est pris les ailes dans un filet de pêche en nylon - littoral85.com ©2003

    Après l'ERIKA, on a cru à une prise de conscience de la part des pouvoirs publiques. Donneuse de leçons, la France n'a contrôlé en 2001 que 9.63% des bateau en escale, alors qu'elle s'était engagée à en visiter 25% !!!! Alors que faut-il pour qu'il y ait une prise de conscience ?

    <br />Ce guillemot a été récupéré lors d'un fort coup de vent d'Ouest - littoral85.com &copy;2003

    Ce guillemot a été récupéré lors d'un fort coup de vent d'Ouest - littoral85.com ©2003

    L'effet du pétrole sur les oiseaux marins

    Les oiseaux marins sont atteints fatalement de diverses façons. Le premier effet est la perte d'imperméabilité de leur plumage. Si l'eau glisse sur les plumes de l'oiseauoiseau, c'est que ce dernier est protégé par une couche de plumes qui se chevauchent comme les tuilestuiles d'un toittoit.

    Leur imperméabilité tient à leur structure. Les brins ou barbes de chaque plume sont liés par des rangées de minuscules crochets ou barbulesbarbules en un tissu serré comme celui d'un imperméable que l'eau ne peut pas pénétrer. Les hydrocarbures détruisent cette imperméabilité en engluant les barbes et les barbules. L'eau froide imprègne rapidement le duvet isolant et atteint la peau.

    <br />Labbe skua mort à cause de la pollution aux hydrocarbures - littoral85.com &copy;2003

    Labbe skua mort à cause de la pollution aux hydrocarbures - littoral85.com ©2003

    Chez un oiseau en bonne santé, la température de son corps est de 41°C et s'y maintient grâce à l'ingestioningestion de nourriture, la graisse sous-cutanée jouant le rôle de réserves d'énergie et d'une couche isolante additionnelle.
    Lorsque la déperdition de chaleur augmente, l'équilibre est compromis. Par temps froid, les stressstress thermiques chez un oiseau englué sont deux fois plus élevés que chez un individu intact.

    <br />A gauche, une mouette tridactyle et à droite un macareux moine, tous deux morts par le pétrole - littoral85.com &copy;2003

    A gauche, une mouette tridactyle et à droite un macareux moine, tous deux morts par le pétrole - littoral85.com ©2003

    La quantité d'hydrocarbures est de peu d'importance, car même une petite quantité suffit à détruire cet équilibre.
    L'oiseau imprégné d'eau brûle ses réserves adipeuses, perdant ainsi sa dernière couche d'isolation thermiqueisolation thermique. Cela a pour effet une perte de flottabilité et de capacité à voler.

    <br />On perçoit ce qui se déroule lors d'une perte d'étanchéité, l'oiseau s'enfonce dans l'eau - littoral85.com &copy;2003

    On perçoit ce qui se déroule lors d'une perte d'étanchéité, l'oiseau s'enfonce dans l'eau - littoral85.com ©2003

    Il ne peut se sauver qu'en consacrant encore plus d'énergie à la recherche de nourriture, processus ralenti et entravé par le poids supplémentaire des plumes mouillées. L'oiseau englué est pris dans un cercle vicieux qui lui laisse peu de chances de s'en sortir. L'hypothermie cause rapidement la mort des oiseaux et les oblige à gagner la côte, les rendant vulnérables aux prédateurs (goélands, chienschiens, renards...).

    La réaction immédiate est de tenter de lisser son plumage, ce qu'il fait bien en vain. Il ne parvient pas en effet à restaurer le réseau complexe de barbes et de barbules qui assuraient initialement l'étanchéitéétanchéité des plumes.

    Ce faisant, il inhale ou avale des hydrocarbures toxiques qui s'attaquent à son foiefoie, ses poumonspoumons, ses reinsreins, ses intestins ainsi qu'à d'autres organes internes. Bien que plus insidieux, cet empoisonnement s'avère à la longue aussi fatal que la perte d'étanchéité.

    <br />Ce fou de bassan est mort à cause des hydrocarbures - littoral85.com &copy;2003

    Ce fou de bassan est mort à cause des hydrocarbures - littoral85.com ©2003

    Absorbées par voie gastrogastro-intestinale, ces substances provoquent une irritation du tube gastro-intestinal, une déshydratationdéshydratation, une anémie hémolytiqueanémie hémolytique, des anomaliesanomalies hépatiques et des troubles à long terme affectant la reproduction (stérilité).

    Pour se rendre compte de la toxicitétoxicité, il faut savoir que le mazoutmazout qui adhère aux plumes d'oiseau couveur peut traverser les pores, pénétrer dans la coquille de l'oeuf et provoquer la mort de l'embryonembryon ou provoquer certaines anomalies.

    Un dossier préparé par Alexandre, webmaster du site "Littoral 85".