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    Les médusesméduses jouent un rôle écologique important dans l'équilibre de la vie des océans, comme prédatrices et comme sources de nourriture pour d'autres animaux. Mais pourquoi y a-t-il parfois des invasions de méduses ?

    Beaucoup de poissonspoissons (comme le poisson-lune), de grands cétacés, de tortuestortues (comme l'énorme tortue luth) et d'oiseaux de mer mettent de nombreuses méduses à leur menu, y compris les plus toxiques ! Elles sont aussi mangées par d'autres méduses, plus grosses qu'elles, ou par d'autres animaux gélatineux.


    En été, les méduses sont de plus en plus présentes sur nos plages. Pour lutter contre ce problème, la société Acri, en partenariat avec le Cnes, a développé une application mobile permettant de signaler leur présence. © Cnes, Acri

    Les sacs en plastique, un danger pour les mangeurs de méduses

    Les sacs en plastique, abandonnés en mer, constituent un grand danger pour les mangeurs de méduses : s'ils les avalent, ils étouffent ! Les méduses se reproduisent parfois massivement, formant de gigantesques essaims sur des dizaines de kilomètres carrés !

    Ces pullulations sont des phénomènes naturels mais depuis quelques années, elles deviennent de plus en plus fréquentes. Les scientifiques cherchent à en comprendre les raisons. La surpêchesurpêche pourrait être l'une d'elles. Si trop de poissons mangeurs de plancton sont pêchés, le planctonplancton disponible devient plus nombreux et les méduses s'en nourrissent abondamment. Elles donnent naissance à plus de méduses qui, elles-mêmes, mangent de grandes quantités de plancton et de larveslarves de poissons.

    Pourquoi y a-t-il parfois des invasions de méduses ? Ici, la méduse de Nomura, en Corée du Sud. © Janne Hellsten, CC by 2.0
    Pourquoi y a-t-il parfois des invasions de méduses ? Ici, la méduse de Nomura, en Corée du Sud. © Janne Hellsten, CC by 2.0

    Beaucoup de mangeurs de méduses disparaissent aujourd'hui parce qu'ils sont trop pêchés (comme les thonsthons) ou que leurs lieux de ponte sont détruits (comme les tortues marines). Du fait de leur disparition, les méduses prolifèrent. Le réchauffement des eaux serait également un facteur responsable de ces phénomènes : il rend plus rapide la croissance des méduses qui arrivent plus vite à maturité et se reproduisent davantage.

    Les pollutions et les engrais agricoles qui se déversent dans l'eau favorisent le développement du plancton, dont se nourrissent les méduses.

    <em style="text-align: center;">Pelagia noctiluca.</em> © andreaponza, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
    Pelagia noctiluca. © andreaponza, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    Les années à méduses en Méditerranée

    En Méditerranée, la pélagie pullulait habituellement durant l'été et de façon cyclique : les « années à méduses » (étudiées en particulier par Jacqueline GoyJacqueline Goy et l'équipe de la station marine de Villefranche-sur-Mer) survenaient tous les douze ans. Or, depuis quelque temps, les essaims, plus nombreux, sont présents tous les ans, et même durant l'hiverhiver. Les activités humaines déplacent de plus en plus d'organismes vivants d'une région à une autre, parfois involontairement.

    Ces introductions, actuellement très nombreuses dans le monde entier, bouleversent par endroits les équilibres biologiques des milieux naturels. Une espèceespèce devient « envahissante » (on parle d'espèce invasive) lorsqu'elle s'installe dans un milieu où elle n'était pas présente et y prolifère. De tels exemples existent chez les méduses.

    <em>Nemopilema nomurai</em>. © Janne Hellsten, CC 2.0
    Nemopilema nomurai. © Janne Hellsten, CC 2.0

    Originaire de la mer de Chinemer de Chine, la gigantesque ombrelle de la méduse de Nomura atteint deux mètres de diamètre ! Portées par les courants, ses hordes envahissent la mer du Japon depuis dix ans.

    Comparaison de taille. © Anynobody, CC by-sa 3.0
    Comparaison de taille. © Anynobody, CC by-sa 3.0

    En 2005, plus d'un millier d'entre elles s'échouait chaque jour, causant des ravages dans les pêcheries, déchirant les filets, injectant leur veninvenin aux poissons, brûlant les mains des pêcheurs. Plusieurs causes expliqueraient ces phénomènes. Les déchets ménagersdéchets ménagers rejetés en quantité importante dans l'estuaireestuaire du fleuve Yang Tsé provoquent une augmentation des matières nutritives. La surpêche diminue les réserves de poissons, ce qui laisse plus de nourriture aux méduses et le réchauffement climatiqueréchauffement climatique est favorable à leur reproduction. Tant que la biologie de cette espèce ne sera pas mieux connue, il sera difficile de lutter contre !

    Pullulement de méduses <em>Aurelia</em> en mer Rouge. © Jean-Georges Harmelin, Centre d'océanographie de Marseille (CNRS-Aix-Marseille)
    Pullulement de méduses Aurelia en mer Rouge. © Jean-Georges Harmelin, Centre d'océanographie de Marseille (CNRS-Aix-Marseille)

    Poussées par les ventsvents et les courants, les méduses s'échouent souvent sur les côtes. Mieux vaut ne jamais toucher une méduse échouée ! Elle est encore capable de décharger du poison, de provoquer de méchantes brûlures et le moindre contact des doigts avec les yeuxyeux peut être affreusement douloureux !