au sommaire


    Des canidéscanidés atypiques se retrouvent sur tous les continents. Certains sont sauvages, d'autres domestiqués, issus de croisement, et même errants ou ensauvagés. Ils vivent et chassent en meute pour la plupart en se nourrissant dans la nature.

    Lycaon ou chien sauvage d'Afrique. © Mathias Appel, Wikimedia Commons, DP
    Lycaon ou chien sauvage d'Afrique. © Mathias Appel, Wikimedia Commons, DP

    Le dingo (Canis lupus dingo)

    Le dingodingo est un chienchien domestique redevenu sauvage, probablement introduit en Australie par l'Homme pendant la préhistoire. Il est de taille moyenne, a les oreilles dressées et n'aboie pas. Son pelage est brun avec des taches blanches. Il vit en solitaire mais aussi en bandes familiales. Dans cette dernière configuration, il représente parfois un vrai fléau pour le bétail.

    <em>Inugami Bargho</em>. © Wikipedia
    Inugami Bargho. © Wikipedia

    Le canidé n'est pas très rapide, mais extrêmement endurant. Ses proies succombent généralement d'épuisement. Le canidé n'a aucun ennemi naturel. Sa présence sur le continent a probablement eu un impact écologique important sur les espècesespèces endémiquesendémiques en causant la disparition de plusieurs d'entre elles.

    Le dhôle ou cuon (Cuon alpinus)

    Canidé du genre CuonCuon, le dhôle est également appelé « chien sauvage d'Asie » ou « chien rouge » car sa robe est de couleur brun-roux, mais l'extrémité de sa queue est noire. Il vit en groupes qui peuvent parfois atteindre une quarantaine d'individus. Par le passé, les bandes étaient plus importantes, mais elles se sont réduites avec le manque de gibier. Comme pour le loup, seuls le mâle et la femelle alpha se reproduisent.

    <em>Cuon alpinus. </em>© Yathin, Licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0
    Cuon alpinus. © Yathin, Licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0

    Dans la nature ses proies principales sont les cerfs sambar, axis ou chitalchital, mais il est capable de s'en prendre au buffle. Il en existe onze ou douze sous-espècessous-espèces qui vivent en Russie, en Chine, dans l'Himalaya, en Malaisie ou à JavaJava. Le canidé est en danger d'extinction car les chasseurs le considèrent comme un concurrent. Pourtant il ne s'attaque ni à l'Homme, ni au bétail.

    Le lycaon (Lycaon pictus)

    MammifèreMammifère carnivorecarnivore de la famille des canidés, le lycaonlycaon ou cynhyène vit exclusivement dans les steppessteppes et les savanes de l'Afrique subsaharienne. On l'appelle également « loup peint » ou « chien sauvage d'Afrique ». La morphologiemorphologie de son crânecrâne ressemble à celui de la hyène. Son pelage présente des motifs asymétriquesasymétriques bruns, noirs, jaunes et blancs et il ne possède que quatre doigts à chaque patte, contrairement aux autres membres de la famille des canidés qui en ont cinq. Il vit en meutes d'une vingtaine d'individus qui nomadisent sur un vaste territoire.

    <em>Lycaon pictus.</em> © Arno et Louise Flickr, Licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0
    Lycaon pictus. © Arno et Louise Flickr, Licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0

    En chasse, le lycaon pratique l'approche silencieuse avant de se lancer à la curée. Son endurance lui permet de maintenir une allure de plus de 60 km/h pendant près d'une heure, menant la proie à l'épuisement. Cette dernière est dévorée vivante.

    Le chien paria

    Le terme péjoratif de chien paria est utilisé principalement en Asie. Ailleurs, on les appelle plus pudiquement « chiens errants ». Les origines du canidé ne sont pas établies. Il pourrait appartenir à une lignée parallèle à celle du dingo australien, ou descendre de chiens domestiques abandonnés et rendus à l'état sauvage.

    Chien paria en Inde. © Mrs Hilksom, Flickr, licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0
    Chien paria en Inde. © Mrs Hilksom, Flickr, licence Creative Common, CC by-nc-sa 2.0

    C'est un animal que l'on retrouve dans toute l'Asie, surtout dans les villes où ils survivent des détritus de l'Homme. Le chien vit en petits groupes faméliques qui peuvent représenter un danger pour la population. Mal nourris, ils sont capables de s'attaquer à l'Homme isolé et désarmé.

    Chiens errants et marronnage

    Le marronnage est le phénomène par lequel des animaux domestiques relâchés ou échappés, forment des populations vivant à l'état sauvage. Hors du contrôle des Hommes, les animaux subsistent eux-mêmes à leurs besoins et se reproduisent. De nombreuses villes et zones rurales sont affectées par ce fléau qu'il semble impossible d'endiguer. Naples, Istanbul, Moscou, Bucarest, Yaoundé, Oulan Bator, Bangkok... Les autorités ont pris la décision de les éradiquer au grand dam des associations de défense des animaux. Mais il faut savoir que si les attaques représentent un risque même dans les couloirs des métros, le danger le plus important est celui de la rage qui sévit encore dans la plupart des pays de l'Est et du Sud. L'essentiel de la mortalité du bétail dans les zones rurales d'Europe est dû aux chiens errants. Bien évidemment, le propos n'est pas d'exonérer les loups et les ours qui pratiquent également la prédation sur les troupeaux. Il s'agit de ne pas imputer toutes les attaques à ces deux grands prédateurs qui sont nettement moins nombreux que les chiens.

    Chiens errants en Inde – Leur nombre génère un sérieux problème de sécurité et de santé publique. © Laertes, Flickr, Creative Common, CC by-nc-sa 2.0
    Chiens errants en Inde – Leur nombre génère un sérieux problème de sécurité et de santé publique. © Laertes, Flickr, Creative Common, CC by-nc-sa 2.0

    On estime entre 100.000 et 150.000 le nombre de chiens abandonnés chaque année sur le territoire français, aussi bien en métropole qu'en outre-mer. Quant aux pertes elles sont évaluées entre 250 000 et 700 000 bêtes, principalement des ovins. Un chien errant n'est que très rarement revenu à l'état sauvage, car d'une étude menée dans le Luberon, il ressort que pratiquement tous les animaux à l'origine d'attaques mortelles, qu'ils agressent en bandes constituées pour l'occasion ou seuls, sont des chiens divagants, laissés libres par leur maître pendant quelques heures. Il faut donc distinguer le chien divagant, qui possède un maître et qui fait une fugue, le chien errant, abandonné qui dort dehors et se nourrit par ses propres moyens, et le chien ensauvagé ou féral, qui est un animal retourné à l'état sauvage, vivant en meutes et se nourrissant dans la nature. De tels groupes n'existent pas dans notre pays.

    Quelques morceaux choisis :

    Extraits de La Dépêche :

    • 01.06.2000, 115 brebis tuées en 2 attaques à Douctouyre en Ariège ;
    • 29.10.2007, 11 brebis agressées à Sarp en Haute-Garonne ;
    • 04.11.2008, 54 brebis tuées par des chiens errants à Aureilhan dans les Hautes Pyrénées

    Extrait du Sud-Ouest :    

    • 18.01.2008, 34 ovins tués à Saint Felix de Foncaude en Gironde.

    Extrait de l'Est Républicain :

    • 21.04.2007, 10 personnes plus ou moins gravement blessées par un chien errant à Annaba en Algérie.

    Police cantonale vaudoise :

    • 17.08.2003, 12 moutons tués par deux chiens à Villars sur Ollon, canton de Vaud en Suisse.

    Extrait de l'Humanité :

    • 07.01.1999, une bande de chiens dévore une femme à Saint-Pétersbourg en Russie.

    Extrait de Corse matin :

    • 20.04.2008, 24 brebis et 4 béliers égorgés par des chiens errants en Balagne.

    Extrait du Midi Libre :

    • 02.11.2008, une femme décède après une agression par deux chiens errants près de Montpellier.

    Les nuisancesnuisances humaines, écologiques et économiques provoquées par les chiens divagants ou issus du marronnage sont évidentes. L'un des rares intérêts que l'on peut trouver chez ces dernières populations, est qu'elles ont développé des caractéristiques que l'on ne retrouve pas chez les espèces domestiques. Elles forment donc des races dites « rustiques » et constituent un réservoir génétiquegénétique intéressant.

    Chien des buissons (Speothos venaticus)

    Le chien des buissonschien des buissons est une espèce de canidé d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud qui vit en lisièrelisière de forêt. Son pelage est brun-rougeâtre et sa queue, courte, est noire. Il ne dépasse pas 30 centimètres au garrot.

    Chien de buisson. © Patrick Straub, DR
    Chien de buisson. © Patrick Straub, DR

    Sa tête est plutôt massive et ses pattes courtes aux doigts reliés par une membrane en font un excellent nageur. Il vit en groupes familiaux d'une dizaine d'individus et se nourrit principalement de rongeursrongeurs de grande taille tels que les agoutis ou les capybaras.

    Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides)

    Originaire d'Extrême Orient, le chien viverrinchien viverrin ressemble au raton laveurraton laveur (ils ont le même ancêtre), mais appartient bel et bien à la famille des canidés. C'est, de plus, son seul représentant à hiberner. L'animal n'est pas un véritable prédateur comme ses cousins, mais plutôt un opportuniste faisant feu de tout boisbois : charognes, insectesinsectes, escargots, amphibiensamphibiens, baies et champignonschampignons. L'automneautomne, le chien se constitue des réserves de graisse pour pouvoir subsister pendant la période d'hibernation. Il est discret et solitaire. De mœurs nocturnesnocturnes, il est difficile à observer. Mais il ressort que sa structure sociale est moins élaborée que celle des autres canidés vivant en groupes familiaux.

    Chien viverrin. © Pkuczynski, Wikipedia
    Chien viverrin. © Pkuczynski, Wikipedia

    Après avoir été importé dans l'ex-URSS pour augmenter la production de fourrure, l'animal a subi une rapide expansion vers le nord en Finlande et vers l'ouest. On a relevé sa présence en Hongrie, en Pologne, en Allemagne, en Suisse, en Belgique et même en France dans le Cher, en Moselle et en Alsace. C'est une espèce invasiveespèce invasive qui se développe au détriment du canidé local, le renard rouxrenard roux. Mais l'opportunisme de l'animal, qui fouille même dans les poubelles, risque de mettre en danger les populations de blaireaux, de martres et de furets.

    Chien-loup

    Le chien-loup est un canidé issu de l'accouplementaccouplement entre un chien et une louve, ou entre un loup avec une chienne. Le but de ce croisement est d'améliorer la résistancerésistance des animaux, d'augmenter ses performances physiques, et de remédier au problème lié à l'absence de sélection naturellesélection naturelle.

    Chien-loup tchécoslovaque. © Margo Peron, Wikipedia
    Chien-loup tchécoslovaque. © Margo Peron, Wikipedia

    Deux races sont génétiquement stables et reconnues par la Fédération cynologique internationale : le chien-loup tchécoslovaque issu d'un programme militaire (croisement de Bergers allemandsBergers allemands et de loups des Carpates, et le chien-loup de Saarloos.

    Dans notre pays, les hybrideshybrides non stables tombent sous le coup de l'arrêté du 19 mai 2000 qui soumet à autorisation, la rétention de loups.