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    Le tourisme des cétacés : whale-watching et delphinariums

    Le tourisme des cétacés : whale-watching et delphinariums

    Depuis quelques années de nouvelles activités touristiques ont le ventvent en poupe : l'observation des baleines, whale-watching, en fait partie, au même titre que le nourrissage des requins (shark-feeding). Si elles permettent de faire de la préventionprévention, elles sont parfois source de modification de comportements, et de dangers pour les animaux marins.

    Le <em>whale-watching</em>, une activité à réglementer. © Mike Baird, Flickr, CC by 2.0

    Le whale-watching, une activité à réglementer. © Mike Baird, Flickr, CC by 2.0

    Il y a le bird-watching, il y a aussi le whale-watching ! Il se trouve que l'engouement pour ces observations n'est pas sans danger pour les cétacés, surtout à cause du bruit des moteurs de bateaux et des observateurs peu scrupuleux qui suivent les animaux de trop près. Voici, à titre indicatif, le résumé d'une étude réalisée par le ministère canadien de la PêchePêche.

    Impact du <em>whale-watching</em>. © Ministère canadien de la Pêche

    Impact du whale-watching. © Ministère canadien de la Pêche

    En France certaines agences proposent des croisières d'observations des cétacés, il ne faut pas perdre de vue que le tourisme est globalement une nuisancenuisance pour les animaux, même si ceci ne nous fait pas plaisir, il faut se rendre à l'évidence.

    Voici une liste (légèrement modifiée) des mammifèresmammifères marins observés dans le golfe de Gascogne par une des agences qui proposent ce type de croisière :

    Mammifères marins observés durant les croisières pour touristes. © DR

    Mammifères marins observés durant les croisières pour touristes. © DR

    Le tourisme des baleines

    Le tourisme des baleines est estimé à neuf millions de personnes qui voyagent dans plus de 87 pays afin d'observer ces géants des océans. Depuis une dizaine d'années, l'observation des baleines connaît une croissance exponentielle. Une des croissances les plus spectaculaires est celle du Mexique qui a vu son tourisme baleinier croître de 800 % entre 1994 et 1998.

    Alors que les impacts de ce tourisme commencent à susciter des inquiétudes dans la communauté internationale, différentes organisations ont développé des règlements et des lignes directrices concernant l'observation des baleines et la navigation à proximité de celles-ci. Ces règles sont adaptées en fonction de chaque espèceespèce de baleine à observer et de chaque lieu d'observation. Elles ont pour but de réduire l'impact négatif sur les baleines et leur environnement, espérons seulement que ces règles soient respectées par les intervenants !

    De nombreux endroits dans le monde vous offrent l'opportunité d'observer les baleines à partir d'un site terrestre : ceci ne les dérange pas ! Et vous avez le choix :

    • l'estuaireestuaire du St Laurent, au Québec ;
    • les côtes de l'Australie de l'ouest et du sud ;
    • les côtes de l'Afrique du Sud ;
    • certaines côtes européennes du nord-ouest de l'Europe ;
    • certaines îles du Pacifique.

    Voir à ce propos la carte de migration des baleines dans ce dossier.

    Les delphinariums et autres « cirques »

    Le concept de delphinarium est né aux États-Unis en 1860, le cirque Barnum met en scène des bélugasbélugas,  puis en tant que studio de cinéma en Floride en 1948. Le premier dauphin dressé, Flippy, l'a été par un dompteur du cirque Barnum. En 1966, les premiers shows sont exportés d'abord en Europe et les dauphins capturés dans le golfe du Mexique.

    L'utilité du delphinarium en tant que laboratoire se termine en 1970. (Samy Samuel et Peter Tyack, 2000) Depuis les années 1970, les chercheurs sérieux travaillent sur des animaux libres. Quant aux delphinariums, ils consacrent leurs recherches actuelles aux techniques de dressage, à la prévention des maladies dues à la captivité et au maintien en vie des petits nés captifs... rien qui soit bénéfique pour la nature ! Quant aux maladies infectieuses qui ravagent certaines populations de dauphins libres, les delphinariums sont incapables de les étudier.

    Les captures de cétacés

    Le 14 mars 1990, le Gouvernement fédéral américain a pris la décision de suspendre toute capture de tursiops dans le golfe du Mexique, du fait des menaces environnementales qui pèsent sur cette population (pollution, morbilivirus, essais soniques sous-marinssous-marins). La population de la mer Noiremer Noire est en voie d'extinction : captures pour les delphinariums et pollution.

    Transporté en brancard, sa peau se déshydrate rapidement, sa respiration devient difficile, des escarres apparaissent... La compagnie aérienne Lufthansa a décidé qu'elle ne transporterait plus de dauphins captifs, compte tenu des souffrances infligées à l'animal et des risques trop importants. (WDCS, 2000)

    <em>Tursiops bottlenose,</em> dauphin avec ses petits. © wikipédia

    Tursiops bottlenose, dauphin avec ses petits. © wikipédia

    L'arrivée en bassin engendre une réduction de son espace vital (confinement préalable d'un mois au moins !), un contact étroit et contraint avec l'Homme et la nourriture de cadavres. Ainsi, 53% des dauphins capturés meurent dans les jours qui suivent leur capture (Peta, 2001), pour plusieurs raisons :

    • manque d'espace ;
    • oisiveté forcée ;
    • perte de contrôle sur ses activités, sa sexualité et son environnement ;
    • vie sociale réduite à quelques individus, perturbation du groupe social ;
    • restriction de mouvements, sclérosesclérose de musculature ;
    • stressstress constant, nervosité, agressivité ;
    • perte d'appétit par manque d'exercice ;
    • chlore dans l'eau, manque d'oligo-élémentsoligo-éléments, d'ensoleillement ; 
    • prise constante d'antibiotiquesantibiotiques ;
    • présence constante du goût de fècesfèces en dilution (même si l'eau est filtrée).

    Tout cela contribue à dégrader son état de santé et à le rendre neurasthénique... on le serait à moins ! « 50 % des dauphins nés captifs meurent avant l'âge d'un an, dont 23 % lors du premier mois de leur vie aérienne ». Sweeney (1990)

    Les documentaires, les voyages permettent d'assister au spectacle en pleine mer, une simple traversée pour aller sur une île en fournit l'occasion... Alors, à part l'argent, quelle est la raison d'existence des delphinariums ?

    Image du site Futura Sciences

    Causes de décès les plus fréquentes chez les dauphins

    • Broncho-pneumoniepneumonie
    • EntériteEntérite
    • ŒdèmeŒdème pulmonaire
    • Trauma (écrasement du bébé contre la paroi par sa mère)
    • Ptomaïne (petit mort-né dans l'utérusutérus)
    • HépatiteHépatite
    • Attaque mortelle par un mâle agressif
    • Nécrose du foiefoie
    • Infection rénale chronique
    • Attaque mortelle d'une femelle agressive pour la garde d'un nouveau-né.

    Ces causes avouées ne sont que la pointe visible d'un iceberg de désespoir... Ne pas oublier qu'en liberté il y a des dauphins malades, bien sûr, ils n'ont pas le temps de souffrir longtemps, les requins s'en occupent,  et c'est la nature, ça, depuis bien avant l'Homme !

    Que ressent un dauphin enfermé dans une piscine en bétonbéton quand il utilise son sonar par exemple ? Est-il indispensable de présenter des dauphins vivants ? En quoi un numéro de cirque est-il éducatif ? Mystère...  Et 60 % des enfants interrogés considèrent que les dauphins enfermés comme ça doivent être malheureux, alors pour qui les delphinariums ? À voir le site : http://www.eco-citoyen.org/Forum/