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    Les cétacés : écologie et protection

    Les cétacés : écologie et protection

    Les problèmes de pollution, l'échouage, le tourisme... De nombreux facteurs mettent en danger les cétacés. Voici quelques réflexions sur le sujet, inspirées d'articles dans la presse de ces dernières années.

    Cétacés et pêche au chalut pélagique en Manche ouest. © Greenpeace

    Cétacés et pêche au chalut pélagique en Manche ouest. © Greenpeace

    Les cétacés en mer Méditerranée

    On a pu montrer la présence de 20 espècesespèces, mais seule une dizaine est vue régulièrement, parmi lesquelles : le dauphin bleu et blancdauphin bleu et blanc, le dauphin commun, le grand dauphingrand dauphin, le dauphin de Risso, le globicéphale noir, la baleine à bec de Cuvier, le cachalotcachalot et le rorqual communrorqual commun. La mer Méditerranée est composée de deux bassins et de plusieurs mers régionales, les peuplements varient donc localement.

    L’échouage des cétacés

    Chaque année, des centaines de dauphins et autres cétacés s'échouent sur les plages. La moitié des dauphins retrouvés sur les côtes françaises et anglaises porteporte des blessures de capture : becs cassés, nageoires coupées, muscles déchirés. Ces blessures sont une preuve formelle concernant les dauphins qui meurent dans les filets de pêchepêche. C'est une menace grave et des mesures urgentes et concrètes s'imposent.

    Les échouages de mammifèresmammifères marins constituent la principale source de données et de prélèvements biologiques. Il est donc indispensable que tout échouage soit signalé au CRMM ou à l'un des correspondants du Réseau national échouage.

    Le transport et toute autre intervention sur les mammifères marins sont interdits par la loi. Seules les personnes mandatées par le CRMM, sous la tutelle du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, sont autorisées à intervenir.

    Conduite à tenir en cas d'échouage :

    • appeler le CRMM au 05 46 44 99 10 ;
    • ne surtout pas manipuler l'animal afin d'éviter tout risque de transmission de maladie et pour éviter de le blesser ;
    • ne pas oublier qu'un animal sauvage va chercher à se défendre (morsuresmorsures, coups,...). Eviter les attroupements, l'agitation et le bruit qui stressent l'animal. Ne pas tenter une remise à l'eau. Humidifier la peau de l'animal en couvrant son dosdos et ses flancs de linges humides. Si les linges font défaut, arroser prudemment l'animal ;
    • ne jamais tirer sur les nageoires ;
    • ne jamais couvrir, ni arroser son évent.
    Carte du réseau échouage. © Réseau national échouage

    Carte du réseau échouage. © Réseau national échouage

    Le sanctuaire des cétacés en mer Ligure

    Bien sûr, et c'est déjà une prise de conscience, un sanctuaire a été créé en Méditerranée pour protéger les cétacés. Mais quelle est la raison d'être d'une zone de protection qui, faute de données scientifiques sur les espèces menacées, n'impose aucune réglementation ?

    Le sanctuaire de la mer des Ligures couvre 84.000 km2 de la Côte d'Azur au golfe de Gênes jusqu'en Sardaigne. Il abrite 7 espèces : dauphin bleu et blanc, rorqual commun, grand dauphin et dauphin commun, globicéphale noir, dauphin de Risso et cachalot, parmi les 17 de la Méditerranée.

    Les cétacés en Polynésie Française

    Le mégaptèremégaptère investit globalement les archipelsarchipels de juillet à décembre, en revanche les populations d'odontocètesodontocètes sont distinctes.

    À Tahiti et dans l'archipel de la Société, le dauphin à long bec, le dauphin à bec étroit, le mésoplodon de Blainville et le globicéphale tropical constituent l'essentiel des observations.

    Aux Marquises, le dauphin d'Électre et le dauphin tacheté sont abondants et l'orque épaulardépaulard est fréquent .

    Aux Tuamotu, les bandes de grand dauphin gardent les passes et le cachalot est régulier. D'autres espèces telles le dauphin de Fraser et le faux orque sont rencontrées.

    Le réchauffement climatique fait maigrir les baleines du Pacifique 

    De la Basse-Californie au détroit de Béring, les baleines perdent du poids... le réchauffement climatiqueréchauffement climatique comme cause de la raréfaction de la nourriture de ces mammifères géants ?

    « Les baleines grisesbaleines grises migrent plus tard, ne vont plus aussi loin au Nord, et donnent naissance à moins de baleineaux », explique Steven Swartz, chef d'une unité de recherche au Service national américain de la pêche maritime.

    Le professeur Swartz souligne avoir observé une forte mortalité, un tiers de l'espèce, en 1999 quand le phénomène El NinoEl Nino a fait disparaître le planctonplancton. « Nous n'avons pas trouvé de preuves d'une épidémieépidémie » explique M. Swartz. « Lorsque les temps sont durs et qu'il y a moins de nourriture, les baleines ne se reproduisent pas ».

    Le lagon de San Ignacio, où les baleines se reproduisent, peut servir à extrapoler le taux de reproduction de l'espèce. Dans les années 1980, quelque 350 baleineaux naissaient dans ces eaux en février. En 1999 le nombre n'a pas dépassé cent. À 10.000 km au nord, le bassin de Chirikov (Béring) est considéré comme le principal lieu de nourriture, mais la hausse de la température fait baisser la croissance du plancton qui nourrit les minuscules crustacéscrustacés dont les baleines dépendent. Les signes de leur amaigrissement sont clairs : 10 % de la population est particulièrement affaiblie, selon M. Swartz.

    Les photographiesphotographies de ces animaux en train de migrer « montrent que l'arrière de leur tête est affaissé, les côtes sont visibles, et il existe des sections de la queue qui sont concavesconcaves », alors qu'au terme de l'été, les baleines devraient avoir refait le plein de graisse.

    La pollution et ses effets sur les cétacés

    Voici des extraits d'un article sur les baleines.

    « La pollution des eaux est un facteur de destruction bien plus important pour l'écosystèmeécosystème marin, que la pêche industrielle à outrance, elle-même plus dévastatrice que la petite pêche artisanale. Si les marées noiresmarées noires ont un impact direct sur l'opinion publique elles n'en demeurent pas moins très limitées géographiquement avec des effets à court terme.

    Les pollutions les plus néfastes pour l'équilibre fragile de la vie maritime ne sont pas les plus visibles : les organochlorés (les cétacés sont en haut de la chaîne alimentairechaîne alimentaire) et les métauxmétaux lourds.

    Les métaux lourds

    • Le mercure. La Méditerranée détient à elle seule 65 % des ressources mondiales de mercure. Le cadmium fait également partie des métaux lourds dangereux. Il provient des piles, batteries, peintures et engrais, ses conséquences sur l'organisme sont encore inconnues...
    • Le plomb provoque le saturnismesaturnisme et est présent dans toutes les viscères des animaux contaminés. 
    • Le strontium 90 est aussi un des métaux lourds toxiques pour les cétacés, il s'infiltre dans leur squelette. 

    Les divers rejets

    Les hydrocarbures... les résidus pétrochimiques des villes et des routes. La Méditerranée reçoit près d'un million de tonnes d'hydrocarbures sur les quatre millions qui sont déversées chaque année dans les mers du globe. Les centrales thermiques, nucléaires et autres industries implantées sur le littoral, réchauffent considérablement la température de l'eau et diminuent ainsi la teneur en oxygèneoxygène. Si cette lente asphyxieasphyxie continue, les dix prochaines années risquent de voir mourir tout un pan de la biodiversitébiodiversité marine.

    Le tourisme estival (entre autres effets individuels) avec ces sachets plastiquesplastiques que les individus sans scrupule jettent allègrement sur la voie publique, et qui se retrouvent dans la mer par l'action des ventsvents et des fleuves. De très nombreux odontocètes et tortues marinestortues marines confondent ces sacs avec leurs proies, leur ingestioningestion conduit à à une occlusion intestinale mortelle.

    Les explosions diverses, les essais nucléaires, les ondes à hautes fréquencesfréquences des sonarssonars et le trafic maritime constituent une véritable pollution acoustique. L'étude toxicologique des cétacés est révélatrice du taux de pollution de notre mer nourricière.

    Aujourd'hui les belugas du Saint Laurent sont tellement contaminés que lorsqu'ils décèdent les autorités les considèrent comme « déchets toxiquesdéchets toxiques ».  

    Stéphanie Raynaud et Julien Marchal - Sous-groupe Cétacés Montpellier/France