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    Le Cayambe est considéré par les gens qui vivent aux alentours de cette montagne comme un volcanvolcan éteint. L'étude des retombées de cendres et de poncesponces dans une tourbièretourbière ainsi que les datations au carbone 14datations au carbone 14, effectuées à différents niveaux des dépôts, ont révélé qu'au cours des quatre derniers millénaires, le volcan Cayambe a connu trois périodes éruptiveséruptives de 700 ans en moyenne, séparées par des phases de repos de l'ordre de 500 à 600 ans. 

    Vue du volcan Cayambe (5.785 mètres), Équateur. © Kryptonit - Domaine public
    Vue du volcan Cayambe (5.785 mètres), Équateur. © Kryptonit - Domaine public

    Les stylesstyles éruptifs qui caractérisent les trois périodes d'activité au cours des quatre derniers millénaires sont ceux d'un appareil volcanique à dômes sommitaux. Au moins 23 éruptions ont été dénombrées, engendrant des coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques et des retombées pliniennespliniennes. Ce nombre équivaut à un peu plus d'une éruption par siècle en moyenne.

    Au-delà de 4.000 ans, le volcan Cayambe est demeuré très longtemps inactif

    Le temps qui nous sépare de la dernière éruption (deux siècles) n'est donc pas suffisant pour affirmer que la dernière période d'activité est terminée.

    Pour vérifier ce résultat, un réseau de stations sismologiques a été mis en place autour du sommet par l'IRDIRD et maintenu opérationnel plus de deux mois. Contre toute attente, l'activité sismique sous le sommet est apparue intense (plusieurs dizaines de séismes par jour : séismesséismes volcano-tectoniques dus au rejet de fractures autour des conduits ou de la chambre magmatiquechambre magmatique et trémors, vibrations induites par des circulations de fluides ou gaz dans les conduits. Cette activité est au moins égale à celle d'appareils considérés très actifs, comme son voisin le Cotopaxi, pour lesquels de très nombreuses éruptions historiques et pré-historiques sont répertoriées.

    Sommet englacé du volcan actif Cayambe et glacier vus depuis le refuge situé à 4.600 mètres d'altitude. La présence de cette calotte glaciaire rend dangereuse toute reprise d'activité (fusion partielle et formation de coulées boueuses). © IRD, Michel Monzier
    Sommet englacé du volcan actif Cayambe et glacier vus depuis le refuge situé à 4.600 mètres d'altitude. La présence de cette calotte glaciaire rend dangereuse toute reprise d'activité (fusion partielle et formation de coulées boueuses). © IRD, Michel Monzier

    Un volcan endormi

    Le Cayambe étant recouvert par une épaisse calotte de glace, l'émission de puissants laharslahars représenterait un réel danger lors d'une reprise d'activité.

    Ce volcan représente le cas type d'un appareil endormi, mais dont le réveil peut se révéler dramatique (comme en Colombie avec la destruction d'Armero, au pied du Nevado deldel Ruiz, par des coulées boueuses en 1985, tuant plus de 20.000 personnes).