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    Après le géant des mers, l'occasion m'a été donnée de voir de près un géant des airs et de la conquête spatiale, EndeavourEndeavour, qui venait d'arriver au Centre des sciences de Los Angeles.

    La navette spatiale <em>Endeavour</em> en charge sur un des deux Boeing 747, <em>Shuttle Carrier Aircraft.</em> © Carla Thomas, Nasa/DFRC - Domaine public

    La navette spatiale Endeavour en charge sur un des deux Boeing 747, Shuttle Carrier Aircraft. © Carla Thomas, Nasa/DFRC - Domaine public

    Je ne vous parlerai pas de L.A., que je n'ai pas visitée, mon sujet ici c'est la navette. Notons que le nom de Endeavour était, avant d'être attribué à la navette spatiale, celui d'un trois-mâts, sous les ordres de James Cook.

    Portrait du capitaine James Cook. © Domaine public

    Portrait du capitaine James Cook. © Domaine public

    James Cook

    NavigateurNavigateur, explorateur, cartographe et que sais-je encore, le capitaine James Cook de la Royal Navy fut le premier Européen à débarquer sur la côte est de l'Australie, à Hawaï, en Nouvelle Calédonie, etc. Après avoir encore bourlingué : tour de l'AntarctiqueAntarctique, cartographie de l'estuaireestuaire du Saint-Laurent et j'en passe, il fut nommé commandant du HBM Endeavour pour des expéditions dans le Pacifique. Il mourut à Hawaï en 1779.

    Endeavour

    Le mot Endeavour signifie « effort » et/ou « entreprise ». Ce nom a été repris depuis, avant la navette, pour des yachts, construits en 1934 et 1936 en Angleterre pour la coupe de l'America, et pour un brick de la Marine royale australienne, STS Young Endeavour, qui sert de navire école depuis 1986.

    La navette quant à elle, Orbital Vehicle 105 de son nom de code, date de 1987. Lancée pour la première fois en 1992, son rôle fut de remplacer ChallengerChallenger tristement disparue. Elle a accompli de nombreuses missions, pour le télescope HubbleHubble, mais surtout pour la station spatiale internationale.

    Lors de sa dernière mission, elle a emporté un support pour des expériences dans le vide spatial, l'ExPRESS Logistics Carrier 3 (ELC3), qui pèse six tonnes à vide et mesure 4 x3 m. L'engin est muni d'un bas articulé qui permet de mettre et de reprendre certains instruments sur la palette.

    Le <em>Science center</em> à Los Angeles. © Tous droits réservés

    Le Science center à Los Angeles. © Tous droits réservés 

    Vue de l’arrière de <em>Endeavour </em>en contre-plongée. © Tous droits réservés

    Vue de l’arrière de Endeavour en contre-plongée. © Tous droits réservés 

    La navette a aussi transporté AMS 02, un spectromètre très onéreux qui doit apporter quelques réponses aux astronomesastronomes concernant l'origine de l'universunivers en mesurant des flux de rayons cosmiquesrayons cosmiques

    Gros plan sur des éléments de <em>Endeavour.</em>  ©  Tous droits réservés

    Gros plan sur des éléments de Endeavour.  ©  Tous droits réservés

    Petite histoire des navettes spatiales

    Le projet de navette spatiale était d'une grande ambition, mais pour des questions d'impératifs économiques et de difficultés techniques, il a fallu adopter certains compromis. Cela reste une belle aventure, dont voici les principales étapes.

    Dès le X15X15, dont le but était les grandes vitessesvitesses (mach 6 ou 7) aux hautes altitudes, les ingénieurs forment le projet d'un véhicule pouvant aller dans l'espace. Dès les années 50, l'idée d'un avion spatialavion spatial existe, alors que la NasaNasa n'existe pas encore, mais la NacaNaca : National Advisory Commitee for Aeronautics. On se rend vite compte de l'ampleur du défi : l'avion ne peut tenir longtemps à de telles vitesses, les matériaux fondent, alors qu'adviendra-t-il si le véhicule spatial rentre dans l'atmosphèreatmosphère à la vitesse de 28.000 km/h ?!

    Le X-15, mi-avion, mi-fusée. © Nasa - Domaine public

    Le X-15, mi-avion, mi-fusée. © Nasa - Domaine public

    On lance le projet X20 en 1957, avant le Spoutnick, qui sera mis en orbiteorbite la même année : un point pour les Russes qui inquiéta beaucoup les Etats-Unis en pleine Guerre froide. X20 est un bon prototype de la navette, abandonné officiellement dans les années 60 à cause du vol de Gagarine.    

    <em>Endeavour</em> au sol et <em>Columbia</em> en vol. © Nasa - Domaine public

    Endeavour au sol et Columbia en vol. © Nasa - Domaine public 

    Les ingénieurs américains continuent à chercher (ils pensent alors au corps portant, support de navette) mais se consacrent en priorité aux programmes Gemini et ApolloApollo. À la fin des années 60, le projet de navette oblique vers un engin aux performances réduites, porté par un avion, mais pouvant transporter davantage de matériel, autrement dit un cargo de l'espace.    

    <em>Endeavour</em> et <em>Discovery</em> en face-à-face. © Nasa Frankie Martin - Domaine public

    Endeavour et Discovery en face-à-face. © Nasa Frankie Martin - Domaine public

    Enterprise, considérée comme la première navette, ne comporte ni protection thermique, ni propulseurspropulseurs. Pathfinder est une grosse maquette qui va permettre de tester les installations de Cap CanaveralCap Canaveral. ColumbiaColumbia, en 1981, effectue son premier vol et signe le début de l'ère des navettes. Puis vinrent Challenger, DiscoveryDiscovery, Atlantis et enfin Endeavour, la plus jeune. Il y eut de grandes réussites mais aussi deux drames, qui ont coûté la vie à 14 astronautesastronautes.

    Ajoutons, pour terminer et être équitable, que les Russes ont aussi construit des navettes : Bourane, qui fut un succès en 1988, et Pitchka, dont l'achèvement n'eut pas lieu, faute de fonds.