au sommaire


    En France, le volcanismevolcanisme récent (de 0 à 15 Ma) comprend 14 provinces. Certains de ces massifs sont très connus (la chaîne des Puys, le mont Dore, le Sancy, le Cantal, le Velay), d'autres moins (l'Aubrac, les Coirons, les Causses et le Forez). L'ensemble de l'Escandorgue, auquel appartient le mont Saint-Loup, non loin du cap d'Agde, est peu connu. Nous allons le découvrir brièvement.

    Découvrez le cap d'Agde et le mont Saint-Loup (volcanisme). © Olybrius, CC by-sa 4.0

    Découvrez le cap d'Agde et le mont Saint-Loup (volcanisme). © Olybrius, CC by-sa 4.0

    Le cap d'Agde et le mont Saint-Loup : localisation géographique

    Au sud-est de la ville du Cap d'Agde, le complexe du mont Saint-Loup s'étend sur 15 km². Il est constitué de cônescônes stromboliensstromboliens, de coulées de basaltebasalte, de dykesdykes et de dépôts phréatomagmatiques.

    Cap d'Agde. Plage de la Grande Conque. © Alex 699, CC by-sa 2.5

    Cap d'Agde. Plage de la Grande Conque. © Alex 699, CC by-sa 2.5

    Le volcanisme du Massif central (65 millions d'années) se termine par le complexe du mont Saint-Loup et appartient à la dernière phase post-riftrift. Le complexe du mont Saint-Loup est la partie la plus méridionale des centaines de manifestations volcaniques de cette dernière phase, située entre l'Escandorgue, le Lodévois et la basse vallée de l'Hérault.

    La pointe du cap d'Agde. Il s'agit d'un ancien cône volcanique, dont la cheminée centrale se trouve à gauche, dans la mer (pointe rocheuse noire). Le flanc nord subsiste sur la falaise de la plage (les pentes du volcan sont visibles), malgré son entaillement par l'érosion. Les éruptions sont de type explosif (phréatomagmatique). © Spedona, CC by-sa 3.0

    La pointe du cap d'Agde. Il s'agit d'un ancien cône volcanique, dont la cheminée centrale se trouve à gauche, dans la mer (pointe rocheuse noire). Le flanc nord subsiste sur la falaise de la plage (les pentes du volcan sont visibles), malgré son entaillement par l'érosion. Les éruptions sont de type explosif (phréatomagmatique). © Spedona, CC by-sa 3.0

    Il y a eu ici une évolution sur environ 1 Ma, avec :

    • Le mont Saint-Loup, cône strombolien avec de grosses bombes volcaniques dans lesquelles on trouve des morceaux de l'encaissant. Voir, à la carrière du « Stand de tir Agathois » Le Petit-Pioch, un cône strombolien qui fut exploité comme carrière de pouzzolanepouzzolane, puis qui devint un dépôt d'ordures. On peut en voir une coupe depuis le parking de la N112. Le mont Saint-Martin dépasse à peine le relief environnant.
    • La plage de la Grande Conque, où on passe à des tufstufs gris qui signent un éloignement du volcanisme de phase aqueuse.
    • La roche est homogène et constituée de basalte à 50 ou 52 % de SiO2 et de néphéline avec quelques cristaux d'augite et d'olivineolivine.
    Carte géologique de l'Hérault. © Dreal Languedoc-Roussillon, DR

    Carte géologique de l'Hérault. © Dreal Languedoc-Roussillon, DR

    L'histoire du complexe est divisée en cinq phases ; on passe d'un volcanisme sous-marinsous-marin ou lagunaire à un volcanisme de type strombolien classique :

    • phase 0 : anté-volcanique : lagune ou une mer peu profonde ;
    • phase 1 : tufs jaunes qui signent la mise en place de matériel volcanique en milieu aqueuxaqueux ;
    • phase 2 : tufs gris typiques de maarsmaars avec de nombreuses enclaves du socle environnant, enclaves « cuites » ;
    • phase 3 : dynamisme strombolien avec le mont Saint-Loup formé de trois cônes indépendants ;
    • phase 4 : épisode filonien ; un filonfilon de basalte sur la plage de la Grande Conque qui se poursuit en mer avec le rocher des Deux-Frères ;
    • phase 5 : érosion ; la plage de la Grande Conque est la seule plage de sablesable noir en France ! On peut y analyser une coupe des dépôts de tufs gris.

    Pour plus de détails, voir ici.