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    Le tissage consiste à croiser deux séries de fils perpendiculaires entre elles. Les premiers tissus connus datent de la fin du Néolithique, en Turquie et en Palestine. Découvrez l'histoire du métier à tisser et son fonctionnement.

    Comment fonctionne un métier à tisser ? © Hakelbudel, DP

    Comment fonctionne un métier à tisser ? © Hakelbudel, DP

    Le métier à tisser, mode d'emploi

    Le métier à tisser rudimentaire consiste en un cadre en boisbois. Le principe est le suivant :

    • une série de fils (la chaîne) est tendue entre deux bâtons fichés dans le sol ;
    • avec une perche, un fil de chaîne sur deux est tiré afin de créer un espace vide (la foule) ;
    • dans cet espace vide, un autre fil (la trame) passe perpendiculairement ;
    • puis, les nappes sont inversées pour créer une autre foule ;
    • le fil de trame repasse alors dans cette autre foule.

    Quelques dates :

    • Vers 1400 avant J.-C. les premiers métiers verticaux apparaissent ; la chaîne est alors tendue entre deux barres horizontales.
    • Vers 1000 avant J.-C. les métiers horizontaux ont un cadre rigide et un bâton est attaché à certains fils de chaîne afin d'ouvrir la foule en le soulevant.
    • Ensuite, au Moyen Âge, des pédales sont utilisées pour soulever tour à tour des lisses différentes afin d'obtenir des motifs.

    Les moyens sont restés les mêmes pendant longtemps : une navette de fil de trame se glissait à la main dans l'ouverture, ce qui limitait la largeur de l'ouvrage.

    Voir aussi

    Du végétal aux textiles

    Tissage rudimentaire au Guatemala. © Inforgmation, CC ny-bc 2.0

    Tissage rudimentaire au Guatemala. © Inforgmation, CC ny-bc 2.0

    Le métier de basse lisse

    Il se compose de deux rouleaux, distants de 1,20 m, maintenus dans un plan incliné à l'aide de deux jumelles. Les deux ensouples sont :

    • La plus éloignée du lissier : on y enroule la chaîne ourdie. C'est « l'ensouple arrière » ou « de réserve ».
    • La plus proche du lissier : elle enroulera la tapisserie à mesure du tissage. C'est « l'ensouple porteporte-tissu ».
    Métier de basse lisse. © DP

    Métier de basse lisse. © DP

    À l'extrémité, des roues dentées (les frettes) sont connectées à des cliquets articulés aux jumelles pour bloquer la rotation. La jumelle de tension permet, grâce à une vis sans finvis sans fin, de tendre la chaîne. Chaque ensouple comporte une rainure, la gorge du verdillon, qui reçoit le verdillon, une tringletringle métallique. Les verdillons permettent de fixer la chaîne.

    Métier à tisser mécanique. © Javier Carro, GNU 1.2

    Métier à tisser mécanique. © Javier Carro, GNU 1.2

    Les coterets sont deux plateaux de bois portés par des pieds carrés ; ils servent aussi de siège. La planche à dessin est située contre l'ensouple avant, sous la chaîne. La chaîne est montée sur le métier sous forme de nappe tendue entre les ensouples.

    Les fils de chaîne pairs sont passés dans une même série de lisses, les impairs dans une autre. Les bâtons permettent de faire abaisser une moitié des fils de chaque lame. Les bâtons de lisse sont solidaires des bâtons de lame et les bâtons de lame aux branches du fléau du sautereau. Chaque extrémité du fléau est reliée à chacune des pédales. En appuyant sur une pédale, une moitié des fils de chaîne s'abaisse, pour la première croisure ; la seconde est effectuée avec l'autre pédale. Le lissier peut travailler les mains libres, ce qui n'est pas le cas en haute lisse.

    Le métier de haute lisse

    Il est pourvu de deux ensouples placées horizontalement à 1,50 m l'une de l'autre, verticalement. Les ensouples sont mobilesmobiles autour des axes. Chaque axe de l'ensouple du bas repose dans un logement prévu dans une partie mobile du coteret, la jumelle de tension, qui permet de tendre la chaîne montée.

    L'ensouple du haut reçoit la chaîne ourdie et l'ensouple du bas la tapisserie. Les deux nappes de chaîne sont séparées par une pièce de bois appelée bâton de croisure. Les fils pairs se trouvent en avant du bâton de croisure et sont libres ; tous les fils impairs sont à l'arrière et traversent les lisses. Celles-ci viennent s'attacher à la perche de lisse. Le passage de la trame se fait à l'aide de la broche qui sert à tasser la laine.