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    Aubusson est une très ancienne ville avec un cœur historique à visiter. La maison du tapissier et la Cité internationale de la tapisserie sont l'occasion d'en savoir plus sur la tapisserie d'Aubusson.

    Visitez la ville d'Aubusson et ses musées. Ici, le pont de la Terrade. © MOSSOT, CC by-sa 3.0

    Visitez la ville d'Aubusson et ses musées. Ici, le pont de la Terrade. © MOSSOT, CC by-sa 3.0

    Aubusson est une ville située sur l'axe Limoges-Clermont. Elle est habitée depuis les Romains, pour lesquels elle s'appelait Albuciensis. La tapisserie y fut importée de Flandres et reçut le titre de « manufacture royale » par Colbert.

    La maison du tapissier

    C'est une maison à tourelle du XVIe siècle, en plein centre historique d'Aubusson, qui présente l'histoire et la tradition de la tapisserie d'Aubusson. Six siècles sont retracés au travers de l'atelier du peintre-cartonnier, du bureau du marchand tapissier ou de l'atelier de tissage. La démonstration de tissage par un maître lissier vous plongera dans le monde de cet art ancestral.

     La maison du tapissier, à Aubusson. © Bally Hoo, CC by-nc 2.0

    La maison du tapissier, à Aubusson. © Bally Hoo, CC by-nc 2.0

    La maison du tapissier : 63 rue Vieille, 23200 Aubusson. Tél. : 05 55 66 32 12.

    La Cité internationale de la tapisserie

    Créé dans les années 1980 à l'initiative du conseil général de la Creuse, le « musée départemental de la tapisserie » avait pour mission de retracer l'histoire et les collections d'Aubusson et de Felletin (ces communes développent, depuis plus de 500 ans, une activité de création et de production de tapisseries et de tapis).

    Le musée est devenu la « Cité internationale de la tapisserie » en 2016. Ses collections comprennent un ensemble d'œuvres, du XVe au XXIe siècle. Notons que le XXe siècle est illustré par la période de rénovationrénovation de la tapisserie menée à l'initiative de Jean Lurçat, à partir des années 1940.

    L'établissement acquiert des pièces anciennes, mais encourage aussi la création contemporaine. Ainsi, allié au ministère de la Culture et à la région Limousin (aujourd'hui région Nouvelle-Aquitaine), le département de la Creuse fit réaliser, à l'occasion de l'an 2000, une suite de 11 tapisseries sur le thème des découvertes de l'humanité.

    Cité internationale de la tapisserie : rue des Arts, 23200 Aubusson. Tél. : 05 55 66 66 66.

    Tapisserie en laine de la manufacture royale d'Aubusson d'après un carton de Jean-Baptiste Huet (1745-1811) réalisé vers 1786. Visible dans le grand salon du musée Grobet-Labadié, à Marseille. © Robert Valette, GNU

    Tapisserie en laine de la manufacture royale d'Aubusson d'après un carton de Jean-Baptiste Huet (1745-1811) réalisé vers 1786. Visible dans le grand salon du musée Grobet-Labadié, à Marseille. © Robert Valette, GNU

    Tapisserie : une chaîne de métiers

    • Les producteurs et filateurs de laine

    Ils sont à l'origine de l'apport et de la transformation de la matière première : les laines sont huilées et lavées, avant d'être cardées, filées et retordues. Il faut près de trois jours et sept opérations pour transformer un kilogramme de laine en un fil double d'une longueur d'un kilomètre.

    • L'artiste ou le peintre-cartonnier

    Il fait naître le modèle : maquette et carton. Le carton présente le modèle en version inversée, dans le format final de l'œuvre. De nombreux artistes célèbres ont fait des modèles pour les tapisseries d'Aubusson.

    • Le peintre-cartonnier et le maître lissier

    Ils choisissent les coloris et les matières, la grosseur et l'espacement des fils de chaîne, la finesse du tissage, les reliefs, etc. Ce sont ces éléments qui personnaliseront l'œuvre.

    • Le teinturier

    Les couleurs sont créées par le teinturier. Les laines sont immergées pendant plus de trois heures dans un bain à 95 °C. Lire à ce sujet notre dossier intitulé La couleur et ses mystères.

    • Le lissier

    Il suit le modèle du carton, pour réaliser l'entrecroisement de la chaîne et de la trame. La chaîne est en fils de coton tendus ; la trame est en fils de laine ou de soie. En fin de tissage, c'est le moment fatidique : la « tombée de métier » (rupture des fils de chaîne). À ce stade, on peut voir sur l'endroit la signature de l'artiste et la marque de l'atelier, et, sur l'envers, le numéro de l'exemplaire (exigé à partir de 1968). La tapisserie est munie d'un bolduc (certificatcertificat) cousu au dosdos, revêtu du nom de l'atelier, de celui de l'auteur du carton et de sa signature, de la date d'exécution de la tapisserie, ainsi que de son format, de son titre et de son numéro de tissage.

    • La restauration

    Le métier de restaurateur conservateur est une spécialité à part. Il existe à Aubusson plusieurs ateliers voués à la restauration conservation de tapisseries.

    Tapis de savonnerie, tapis tufté, broderie sur canevas…

    Voici d'autres productions que la tapisserie :

    • Tapis dit « de savonnerie » : fabriqué depuis 1743 à Aubusson, il tient son nom d'un ancien atelier de savons, à Paris. Il est exécuté sur un métier vertical de haute lisse.
    • Tapis mécanique au point noué : il date du XIXe siècle sur machine. 
    • Tapis tufté exécuté sur une toile servant de canevas : la laine est implantée brin par brin par un pistolet et la chaîne est fixée sur l'envers par du latexlatex, puis rasée et ciselée sur l'endroit. 
    • Tapisserie à l'aiguille à réaliser soi-même appelée broderie sur canevas. Le fil est passé à l'aiguille, sur un tissu imprimé.