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    A la poursuite des baluchithères perdus (mission 1999)

    A la poursuite des baluchithères perdus (mission 1999)

    Il nous fallait donc poursuivre nos recherches dans la région très sensible de Lundo Chur (probablement le Chur Lando des anciens auteurs), comme Forster-Cooper il y a un siècle, afin de retrouver des restes de baluchithère en situation stratigraphique contrôlée.

    En fait, cette région a été inaccessible jusqu'en 1998, en raison des guerres tribales. En 1999, la première équipe autorisée à se rendre dans les environs de Lundo Chur comprenait quatre paléontologuespaléontologues (le responsable de la mission (J.-L. W.), un spécialiste des rongeursrongeurs (L. M.), un magnétostratigraphe (Mouloud Benammi) et moi-même), un prince Balouch (MirMir Haider Shawani) et un géologuegéologue de l'Université du Balouchistan à Quetta (Ibrahim Baloch Shawani).

    Equipe de 1999 - Mouloud Benammi, Laurent Marivaux, Pierre-Olivier Antoine, Jean-Loup Welcomme, Ibrahim Baloch et Rahou, notre cuisinier. © 1999 MPFB

    Equipe de 1999 - Mouloud Benammi, Laurent Marivaux, Pierre-Olivier Antoine, Jean-Loup Welcomme, Ibrahim Baloch et Rahou, notre cuisinier. © 1999 MPFB

    Les conditions climatiques, éprouvantes dès le début du séjour (fin mars), ont empiré au fil des jours, puisque la température a plusieurs fois frisé les 50° à l'ombre. Dans ces conditions très difficiles, il était nécessaire de s'organiser de manière rigoureuse. Après un réveil plus que matinal, nous partions sur le terrain à l'aube, pour profiter des courts moments de « fraîcheur ».

    La chaleur, vite accablante, nous obligeait à retourner au camp dès 11 heures. Les provisions d'eau étaient épuisées depuis longtemps, nous aussi ! C'est parfois 30 à 40 kgkg que nous avons dû transporter sur le dosdos, calcinés par le soleil.

    La pénible montée du Zin avec des dizaines de kilos dans les sacs à dos. © 2004 MPFB (POA)

    La pénible montée du Zin avec des dizaines de kilos dans les sacs à dos. © 2004 MPFB (POA)

    Au fil des jours, nous avons sillonné tous les environs, dans un rayon de 6 à 7 km, en récoltant systématiquement les fossilesfossiles déterminables et en levant les coupes géologiques.

    Expédition 2004

    Expédition 2004

    La mission 1999 et les missions suivantes (jusqu'en 2004) nous ont permis de découvrir une quarantaine de gisementsgisements, sur une quinzaine de niveaux stratigraphiques successifs. Les plus anciens caractérisent un milieu marin ou deltaïque. Le littoral de l'époque fourmillait de vie, avec de très nombreux sélaciens (requins et raies), dont on a retrouvé des dents par milliers.

    Ils nous ont notamment livré quelques restes de mammifèresmammifères marins : des siréniens (groupe des lamantinslamantins et dugongsdugongs) et des cétacés primitifs, qui fréquentaient les eaux littorales chaudes du Pakistan, d'Égypte et d'Amérique du Nord.