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    • Les derniers ocriers de France

    A Apt, il reste une seule fabrique exploitant encore les ocresocres du Vaucluse.

    Dans les carrières il n'est plus question de pics et de pioches mais plutôt de bulldozers et de camions. L'extraction est grandement facilitée par ces engins qui arrachent des tonnes de mineraiminerai aux collines par un décapage progressif de leurs surfaces. Après l'extraction, le lavage du minerai est lui aussi mécanisé. Grâce à un système d'arrosage automatique celui-ci est débarrassé de la majeure partie des sablessables. Il est ensuite convoyé par des canalisationscanalisations vers les bassins de décantation et de séchage. Quelques mois plus tard les bassins sont secs, il n'y a plus qu'a récupérer le concentré d'ocre et le transporter à l'usine de transformation. Une dernière alchimie s'opère alors dans un four tournant où le minerai est chauffé à la température de 500 degrés. Une fois la cuisson terminée le four laisse échapper, par une petite trappe, la quintessence des Siennes et autres ocres qui, après un dernier broyage, sont ensachés et expédiés dans le monde entier.

    • De la bonne utilisation de l'ocre

    Vous l'aurez compris, l'ocre est un colorant dont les vertus sont connues depuis la préhistoire. Dans les cavernes de Provence, des morceaux d'ocres ont été découverts, preuve, s'il en est de l'origine et de l'utilisation ancestrales de cette matière.

    Au 19ème siècle on l'avait mélangée au chocolat et même utilisé dans les cosmétiques. Au 21ème siècle ce pigment est, plus que jamais, indispensable. Ce produit naturel a d'extraordinaires avantages sur les colorants de synthèse. Inerte, inaltérable aux rayons ultra-violets du soleil, il entre dans la composition de dizaines de produits exposés à l'air libre. Sa présence comme pigment dans la composition des matériaux de constructionconstruction en est la preuve. Ainsi les peintures, carrelagescarrelages, enduits et bétonsbétons sont teintés à l'ocre. L'industrie chimique incorpore l'ocre dans les engrais et dans le sel de déneigement ; cires, cartons et papiers recyclés en contiennent également. On recense aussi d'autres utilisations, comme la coloration des porcelaines de Limoges ou le traçage des lignes de marquage des terrains de sports.

    • Aux quatre coins de la terre

    Les Scandinaves sont très friands de nos pigments. En effet, qu'y a t-il de plus naturel et écologique que l'ocre ? L'Afrique, continent des couleurs par excellence, est traditionnellement un grand consommateur d'ocre. La reconstruction du Liban en fait aussi un nouveau client. Mais le pays qui s'habille d'ocre et dont l'architecture ne se conçoit qu'en ocre, c'est la Provence. Devenue au fil des siècles la meilleure ambassadrice de l'ocre, la Provence a intégré dans son patrimoine rural et urbain les merveilles de ses collines de sang et d'or.....