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    Malgré sa localisation éloignée des principales frontières de plaques, la France métropolitaine est un domaine où la sismicité existe, même si celle-ci est modérée et si les séismesséismes destructeurs s'y font rares. La sismicité instrumentale, la sismicité historique et des indices de déformation quaternairequaternaire montrent clairement que trois régions principales peuvent être identifiées comme tectoniquement actives en France : le fossé Rhénanfossé Rhénan, les Pyrénées, les Alpes et leurs avant-pays jusqu'au bassin du Sud-Est et à la Provence. Il existe toutefois d'autres zones de déformation telles que le Massif Central et le Massif Armoricain.  L'analyse de la paléosismicité et de la tectonique active nous invite à effacer de nos mémoires le concept suranné qu'une zone stable de mémoire d'homme est une zone qui n'est pas sismique. En effet, les tranchées de paléosismicité ont mis en évidence que des séismes de magnitude supérieure à 6 ébranlèrent le Sud-Est de la France au cours du Quaternaire récent, il y a moins de cent milles ans. Dans une région à faible activité comme la France, les périodes de retour des séismes majeurs se mesurent en milliers d'années plutôt qu'en siècle. La séismicité instrumentale comme historique ne donne alors qu'une vision partielle de l'aléa sismiquealéa sismique dans de tel domaine, un séisme majeur pouvant aussi bien se produire là où la sismicité instrumentale est myope, voire aveugle... D'où l'intervention obligatoire du géologuegéologue qui en collaboration avec le sismologuesismologue va étendre la fenêtrefenêtre d'observation au-delà du millénaire...

    Se pose le problème du moteur de « notre » séismicité. Si la tectonique des plaquestectonique des plaques est responsable des séismes français, se serait pour une part infime. En effet, l'essentiel de la convergence Afrique-Europe se trouvant amortie entre le Sud de l'Espagne et le Maghreb, d'autres sources sont évoquées pour expliquer notre sismicité, notamment la « gravité », les Alpes hautes et lourdes s'écroulant très lentement vers la Méditerranée.

    En conclusion et au risque de se répéter, soulignons encore une fois que l'approche de la tectonique active en France est délicate du fait d'une déformation modérée et d'un contexte géographique défavorable (climatclimat, érosion, végétation). Pour avoir une signature d'amplitude suffisante de la déformation analysée, la limite inférieure de l'âge des événements traités devrait être de l'ordre du million d'années car les vitesses de déformation sont faibles, inférieures au millimètre par an. Il convient donc d'analyser la tectonique active et sa signature géomorphologique à petite et grande longueurs d'ondes par la combinaison de plusieurs méthodes, notamment basées sur l'analyse de terrain, de documents satellitaires et de la topographie numériquenumérique (MNT, Modèle NumériqueModèle Numérique de Terrain) couplés à une imagerie fine du sous-sol grâce à la géophysique, permettant de palier à la difficulté d'identifier et d'analyser les structures actives en France, notamment dans les zones les plus faiblement déformées.

    Appréhender l'aléa sismique en France implique donc de très nombreuses collaborations où sismologues, historienshistoriens, géologues et géophysiciens œuvrent de concert. Car en l'absence de prévisions fiables, il convient de mettre en relief la notion de préventionprévention, elle peut sauver des milliers de vies... Et, à défaut de savoir dire "quand" aura lieu le prochain gros séisme, nous pouvons aujourd'hui préciser "où" pourrait avoir lieu un prochain séisme destructeur.