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    Le Jura renferme plusieurs sites salifères. L'exploitation du sel a ainsi marqué l'histoire du département. Aujourd'hui, il n'est presque plus utilisé que dans le thermalisme, à LonsLons-le-Saunier et Salins-les-Bains.

    Une partie des salines de Salins-les-Bains a été construite au Moyen Âge par des moines. En 1750, une pompe hydraulique fut mise en place. Un siècle plus tard, de nouvelles pompes furent installées, permettant de puiser la saumuresaumure à 246 m de profondeur.

    Le sel du Jura. © 25891, DP

    Le sel du Jura. © 25891, DP

    La saline de Salins-les-Bains

    Le système fonctionnant grâce à une roue à auget est toujours utilisé. La saumure prélevée alimente les thermes de Salins-les-Bains ; elle contient 330 g de sel par litre.

    Salins-les-Bains au XVII<sup>e </sup>siècle. © DR

    Salins-les-Bains au XVIIe siècle. © DR

    L'évolution des techniques, le manque de place, la conservation par le froid auront raison de la saline de Salins-les-Bains qui fermera ses portesportes en 1962. Les salines sont propriété de la ville de Salins-les-Bains depuis 1966 ; elles ont été restaurées et peuvent être visitées actuellement.

    Coupe géologique de la région de Salins-les-Bains. © <a href="http://www.salinslesbains.com/" target="_blank">www.mairie-salinslesbains.fr</a>

    Coupe géologique de la région de Salins-les-Bains. © www.mairie-salinslesbains.fr

    La saline royale d'Arc-et-Senans, dans le Doubs

    La saline royale avait été construite par Ledoux de 1775 à 1779, à Arc-et-Senans (Doubs), non loin de Salins-les-Bains, pour y évaporer industriellement la saumure. Elle fonctionnera en complément de celle de Salins-les-Bains à l'aide de deux saumoducs (en boisbois puis en fonte) longs de 21 km, dans lesquels circulaient les eaux salées.

    Il n'y a pas de sel dans le sous-sol d'Arc-et-Senans. C'est l'immense ressource en bois de la forêt de ChauxChaux qui détermina le choix de l'emplacement pour cette saline en 1775. Le premier sel sort de l'usine en 1779. Celle-ci fermera en 1895... Le département du Doubs rachète la saline à l'abandon en 1927. Arc-et-Senans est soumis aux comtes de Salins, vassaux des comtes de Bourgogne, puis des Habsbourg, et donc inclus dans l'empire espagnol de Charles-Quint jusqu'en 1678, lorsque la Franche-Comté est rattachée à la France par le traité de Nimègue.

    La saline royale d'Arc-et-Senans, dans le Doubs. © Office du tourisme, DR

    La saline royale d'Arc-et-Senans, dans le Doubs. © Office du tourisme, DR

    Les usages du sel

    L'Homme et les animaux, qui ont besoin du sel pour vivre, se sont toujours rapprochés des résurgences naturelles d'eau salée, et ce pour plusieurs raisons :

    • la capacité de conservation du sel ;
    • le sel contient des minérauxminéraux indispensables pour le fonctionnement du corps ;
    • les tanneurs avaient besoin du sel pour conserver leurs peaux ;
    • aujourd'hui, le sel est principalement utilisé pour la fabrication de soudesoude.

    Une grande poêle à sel au XVIIe siècle. © DR

    Moyens d’obtention du sel

    Il existe plusieurs moyens d'obtention du sel :

    • L'évaporation. Le sel contenu dans l'eau de mer est extrait dans des marais salants. C'est l'énergie solaire et le ventvent qui permettent l'évaporation de l'eau.
    • La mine de sel. Le sel gemme est extrait comme tous autres mineraisminerais mais il faut le purifier pour le consommer.
    • Les salines. L'eau de pluie traverse le sol salé et se charge en minéraux par dissolution, percolant jusqu'à l'argileargile ; l'eau salée s'accumule dans des roches poreuses et parfois émerge à la surface du sol. Pour exploiter, il faut pomper cette eau salée. Plus on descend en profondeur, plus l'eau est salée. L'eau est évaporée dans d'immenses « poêles » en acier. Les ouvriers s'appelaient des « sauniers ».
    Plan partiel des salines avec les emplacements des grandes poêles. © DR

    Plan partiel des salines avec les emplacements des grandes poêles. © DR

    Les sources d'eau salée de Lons-le-Saunier

    La résurgence de sources d'eau salée au fond de la vallée s'explique géologiquement par la présence d'un banc de sel gemme à 240 mètres de profondeur, lessivé par des infiltrations. Elle fonctionnera en complément de la Saline-de-Salins à l'aide de deux saumoducs (conduites de bois puis de fonte) longs de 21 km, dans lesquels circulaient les eaux faiblement salées de Salins-les-Bains.

    Puits salé à Lons-le-Saunier. © DR

    Puits salé à Lons-le-Saunier. © DR

    La ville de Lons-le-Saunier possède trois sources d'eau salée, dites chlorurées sodiques :

    • Lédonia™ ;
    • Chavenay™ ;
    • Naparix™.
    Fontaine salines à Lons-le-Saunier. © DR

    Fontaine salines à Lons-le-Saunier. © DR

    Les eaux thermales : eaux de source et eaux vierges

    La minéralisation est liée au gisementgisement de sel gemme qui s'étend le long des premiers reliefs du Jura. Les eaux thermales sont de deux types :

    • les eaux de source ont une minéralisation proche de celle de l'eau de mer ;
    • les eaux vierges, ou eaux de salines, d'origine souterraine, saturées en chlorure de sodium (300 grammes par litre) sont impropres à la consommation ; on les emploie, diluées, pour les bains.
    Caractéristiques physico-chimiques des eaux de Lons-le-Saunier. © DR

    Caractéristiques physico-chimiques des eaux de Lons-le-Saunier. © DR

    Les eaux de Lons-le-Saunier sont des eaux complexes, à minéralisation élevée :

    Bibliographie

    Exceptionnellement il n'y a pas de bibliographie dans ce dossier car le Jura est un endroit que je connais très bien et les quelques notes prises lors de mes excursions dans le coin ont été suffisantes... mais il existe une foule de guides et de sites sur la région !