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    C'est en 1384 la nomination par le Corps de ville, d'un capitaine de garde qui nous donne la première mention de son existence. Il est le représentant du roi et le chef des armées de la ville. Sa fonction consiste à surveiller le trafic du port, et à s'assurer du paiement des taxes.

    La Tour Saint-Nicolas. © J-Ph Derout, Flickr, CC by-nc 2.0

    La Tour Saint-Nicolas. © J-Ph Derout, Flickr, CC by-nc 2.0 

    En raison du terrain marécageux, il fallut un radier, constitué de pieux de chêne enfoncés dans la vase et calés à l'aide de pierres, faisant office de fondations. En raison du poids de la constructionconstruction et de la nature du terrain, les fondations  cèdent, ce incline l'édifice de plus de vingt centimètres vers l'Est. Ne parvenant pas à la redresser, les ingénieurs décident de stabiliser le tout.

    Tour Saint-Nicolas - Pieu de chêne © W Scott - Wikipedia

    Tour Saint-Nicolas - Pieu de chêne © W Scott - Wikipedia

    En 1376, après 31 ans de travaux interrompus par le problème des fondations puis par l'occupation anglaise, la tour Saint-Nicolas est achevée. Cette construction, imposante, est assez irrégulière, mais les plans permettent de se rendre compte de sa disposition intérieure :

    -- vastes salles gothiques
    -- escaliersescaliers qui desservent deux étages
    -- réduits pratiqués dans l'épaisseur des mursmurs,
    -- dédale de couloirs
    -- chemins de ronde

    Sa hauteur est de 36 mètres.

    Y sont accolées quatre tours semi-cylindriques, sauf du côté de la mer. De ce côté, la tour forme une tour carrée plus élevée que le reste du bâtiment. Ce donjon est entouré d'une plate-forme ceinte d'un parapet en saillie, décoré de trèfles et reposant des consoles à trois renflements.

    Tour Saint-Nicolas

    Tour Saint-Nicolas

    Lorsque l'architectearchitecte Lisch fut chargé de la restauration des Tours, il remarqua, sur le flanc de la Tour Saint-Nicolas, une partie d'un arceau et conclut qu'il existait, entre la Tour Saint-Nicolas et la petite Tour de la Chaîne, disparue, un arc sous lequel passaient les bateaux. Cet arc devait-il former une ronde ininterrompue avec toute la crête de la fortification ?

    Paul Signac le Port de La Rochelle

    Paul Signac le Port de La Rochelle

    Son dernier étage fut détruit pendant la Fronde. En 1648, Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré, comte du Daugnon, gouverneur royal de l'Aunis, sombre personnage et véritable tyran, décide de faire des tours son réduit de sûreté à La Rochelle. En 1649, il se range du côté des frondeurs et fait fortifier les tours, notamment en faisant araseraraser le parapet de la tour Saint-Nicolas pour l'équiper d'une douzaine de pièces de fonte.

    En 1651 cependant, à l'arrivée des troupes du roi Louis XIV menées par Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, le dernier étage de la tour Saint-Nicolas est bombardé et détruit.

    Le lieutenant de Besse est trahi par ses soldats qui le précipitent du haut de la tour le 29 novembre 1651.

    De 1652 à 1659, la tour héberge les Compagnons charpentiers de marine de Hambourg, venus à La Rochelle pour monter un chantier naval.

    Puis la tour sert de dépôt d'armes, de poudrière et de prison. Lors de la Révolution elle est utilisée pour emprisonner des Chouans.