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    Les technologies propres s'imposent. Panneaux solaires sur les toitstoits, camions d'installateurs « Verts » sillonnant les routes, un pourcentage anormalement élevé de Toyota Prius : ce ne sont que quelques signes que la Révolution Verte est bien lancée dans la Silicon ValleySilicon Valley.

    Les technologies propres. © Josch13, DP

    Les technologies propres. © Josch13, DP

    Qui s'appuie surtout sur des signes peut-être moins visibles - la recherche scientifique dans les laboratoires, l'évolution des mentalités, l'engagement des entreprises - mais plus significatifs encore.

    Pour autant, la Silicon Valley n'est ni sourde, ni aveugle. Elle sait qu'elle n'est pas la seule à s'engager sur la voie d'un nouveau modèle de société, basé sur les technologies propres et le développement durabledéveloppement durable. Bordée par l'océan Pacifique, elle est depuis la ruée vers l'or dans les années 1850, une terre d'accueil chinoise et, plus généralement, une passerellepasserelle animée pour l'ensemble de l'Asie. Elle sait donc que si ces pays constituent un formidable débouché pour l'exportation de ses nouveaux produits Verts, ils seront également des concurrents de plus en plus sérieux sur l'innovation des technologies propres.

    Les technologies propres : nouvel enjeu de nos sociétés

    Les technologies propres : nouvel enjeu de nos sociétés

    En la matière, la Silicon Valley est déjà tournée - également - vers l'Europe. Nombre de ses plus importantes entreprises solaires ont l'Allemagne ou l'Espagne comme marchés principaux.

    Dans les milieux économiques - et bien sûr politiques - de la région, on n'ignore pas non plus l'initiative majeure qu'a prise la France avec le « Grenelle de l'environnement ». Et les ambitieux objectifs qui vont avec : multiplication par 10 des raccordements à l'énergie solaire, doublement des lignes de tramway en deux ans, augmentation de 20 % des achats bio, autouroutes ferroviaires, incitations fiscales, etc... Au total plus de 400 milliards d'euros à investir sur une décennie dans les technologies propres et au moins un demi-million d'emplois à créer sur la période.

    De ce point de vue, un parallèle est aisé à tracer entre la France et la Silicon Valley. La première a pris le problème par le bout politique, voire jacobin au sens centralisateur, avec l'ambition de créer l'impulsion nécessaire dans tout le pays. C'est la France du Plan, qui a lancé en son temps les centrales nucléairescentrales nucléaires et le TGV.

    La Californie a, elle aussi, actionné son meilleur ressort en partant de l'innovation, de la recherche scientifique et de son financement. Afin de transformer cette innovation en produits et services commerciaux qui vont transformer l'économie puis, par extension, l'ensemble de la société et ses modes de fonctionnement, voire ses valeurs.

    A l'évidence, des deux côtés, on partage la même vision des technologies propres. Ce qui explique qu'on voit déjà les deux approches se rejoindre. En France, les entreprises s'intéressent de plus en plus à la façon dont l'innovation Verte peut être prise en compte pour rester compétitives, voire le devenir davantage.

    La Californie, sous l'impulsion de son gouverneur Schwarzenegger, avait été la première à prendre des dispositions légales pour favoriser le développement des technologies propres.

    L'élection de Barack Obama ouvre la voie à une approche plus politisée, cette fois au niveau national, de la question du développement durable. Déjà, certaines mesures, comme la prime à la casse pour les voituresvoitures trop anciennes et trop polluantes, suscitent de l'intérêt. Et pourraient fort bien être copiées lorsque le nouveau GM commencera à commercialiser de petites voitures économiques à partir de 2010.

    Le rapprochement est encore plus flagrant lorsqu'il s'agit du comportement individuel. En l'espace de quelques mois seulement, l'idée que gâcher l'énergie était vraiment stupide s'est imposée dans la Silicon Valley. Le succès des voitures hybridesvoitures hybrides, le boom des entreprises qui proposent des bilans énergétiques de maisons individuelles, et même l'intérêt - très récent - pour les transports collectifs, ne s'explique pas autrement. La région découvre le concept des économies d'énergie et s'intéresse donc à l'expérience, forte d'une trentaine d'années au moins, dont disposent la France et tous les pays européens dans le domaine des technologies propres.

    Est-ce à dire que l'on peut imaginer demain un axe France-Californie pour entraîner un mouvement mondial vers les technologies propres ? Et pourquoi pas ?