au sommaire


    Quels sont les objectifs qui peuvent être mobilisateurs dans les politiques de conservation ? C'est un domaine très complexe où il est difficile de trouver des consensus. Car, il faut se rendre à l'évidence, la biodiversitébiodiversité n'est pas la préoccupation majeure de la majorité des êtres humains.

    <em>Protea, </em>Afrique du Sud. © Falco, DP
    Protea, Afrique du Sud. © Falco, DP

    Une première approche est de nature morale : toutes les espècesespèces ont droit à la vie. Dans la vie quotidienne, cet argument est de peu de poids devant les réalités économiques. Il n'en demeure pas moins un argument légitime.

    Une autre est de dire que la biodiversité est indispensable à la vie sur terre. Les arguments utilisés sont plus souvent de nature idéologique que scientifique, et nombre d'entre eux ne sont pas démontrés ou simplement faux. Toute la diversité biologique n'est pas nécessaire au fonctionnement des écosystèmesécosystèmes contrairement à certaines idées reçues.

    Thons sur le marché de Tokyo. © Christian Lévêque
    Thons sur le marché de Tokyo. © Christian Lévêque

    L'utilité de la biodiversité

    Une approche qui semble recevoir plus d'écho est de parler de protection des ressources naturelles vivantes, ou des ressources génétiquesgénétiques. On en comprend mieux l'utilité immédiate, même si dans la vie quotidienne la mise en application est difficile. Les pêchespêches marines sont une belle illustration de la difficulté de faire appliquer des régulations.

    Dans le même esprit, on peut envisager de protéger une certaine biodiversité pour la valoriser sur le plan touristique. C'est le cas d'un certain nombre de parcs nationaux, notamment dans des pays du Sud, où la biodiversité revêt un aspect suffisamment spectaculaire pour attirer les touristes.

    Certains ont pensé qu'il fallait utiliser des arguments compréhensibles par tout le monde (notamment les politiques et les gestionnaires) pour protéger la biodiversité. En l'occurrence, on a cherché à traduire la biodiversité en dollars, une unité de compte universelle... Cette approche économique de la biodiversité reste cependant controversée (comment évaluer la valeur monétaire d'une orchidée ou d'un papillon ?) et ne paraît pas, plus que les autres, jouer un rôle de levier efficace en matière de prise de décision.

    Pommes de terre, Bolivie. © Christian Lévêque
    Pommes de terre, Bolivie. © Christian Lévêque

    Il est maintenant très à la mode, à la suite de Millenium Ecosystem Assessment, de parler de biens et services rendus par la biodiversité et les écosystèmes. C'est une autre manière, plus large il est vrai, de parler de la biodiversité « utile » (pour l'Homme...). Cette approche intéressante sur le plan conceptuel, trouve cependant ses limites lorsqu'on passe à des évaluations monétaires comme évoqué ci-dessus.