au sommaire


    Bonjour tout le monde, nous avons le plaisir d'accueillir Françoise VimeuxFrançoise Vimeux.
    Bonjour à toutes et à tous.

    -- Avez-vous vu le film Home ? Quel est votre regard de scientifique sur ce film ? Et de citoyenne ?

    FV : Je n'ai pas vu le film. Je voudrais le voir au cinéma sur grand écran. J'irai probablement ce week-end. C'est très bien pour montrer au public l'état des lieux de la planète et les paysages.

    --  Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

    FV : Je travaille sur la variabilité climatique, j'étudie les mécanismes climatiques. Je prends en compte l'histoire du climatclimat (variations de températures...) et travaille notamment sur les carottes de glacecarottes de glace qui renseignent sur les températures passées. Cela nous donne de nombreuses informations.

    -- Est-ce que vous vous déplacez personnellement sur le terrain pour vos études ?

    FV : Je vais sur le terrain mais pas à 6 000 mètres d'altitude. Je me déplace pour des activités de formation avec les universités partenaires en Bolivie ou en Equateur. J'y vais aussi pour comprendre la glace afin de collecter les précipitationsprécipitations.

    --  Le dérèglement climatique que l'on observe actuellement, n'est-il pas, de caractère cyclique ? Il y a bien eu avant notre ère, bien des glaciations et des réchauffements, qui n'avaient rien à voir avec l'utilisation des matières fossilesfossiles que l'on consomme actuellement... ?

    FV : De tout temps le climat a varié. Tous les 100 000 ans nous avons des alternances de périodes interglaciaires et des périodes glaciairespériodes glaciaires. Ce que l'on vit actuellement est exceptionnel de par son changement et son amplitude. Aujourd'hui, on constate des températures fortes dans une période très courte.

    -- Est-ce que les dérèglements climatiques sont dus seulement à l'effet de serreeffet de serre ? Ou l'effet de serre accentue une évolution du climat ?

    FV : L'effet de serre est un mécanisme naturel. Sans cela la température serait de -15 degrés aujourd'hui. Mais plus on met de gaz à effet de serregaz à effet de serre, plus on a tendance à réchauffer la terre.

    -- La parole des scientifiques a-t-elle vraiment une réelle influence sur la population ?

    FV : Je pense que notre métier de scientifique est de faire des travaux de recherches mais aussi de communiquer. J'espère que les gens voient bien notre cote objective sur ces questions. Au niveau du climat, cela est plus facile de communiquer auprès du grand public. 

    --  La Conférence de Bali a été un désastre: à cause des Etats-Unis et de la Chine, les nations se sont laissées un délai de deux ans pour parler d'un traité post-Kyoto. Faire un traité sans ces pays est-il envisageable?

    FV : Un des plus grands pollueurs sont les Etats-Unis. C'est embêtant qu'ils ne participent pas à ce processus. Le problème vient aussi des pays émergentsémergents comme le Brésil et l'Inde.

    -- Allez-vous au sommet de Copenhague ? Qu'attendez-vous de la part des politiques lors de ce sommet ?

    FV : Nous en tant que scientifiques, nous ne participons que très peu à ce type de sommet. Nous souhaitons en tant que citoyens que les choses soient remises sur la table.

    -- Est-ce que nous sommes arrivés à un point de non-retour ou alors nous avons encore un peu de marge pour réduire les émissions de gaz ?

    FV : Il y a une partie du changement climatiquechangement climatique qui est inévitable. Si nous arrêtons demain, la réponse sera de plusieurs décennies à plusieurs siècles. Ce que nous pouvons changer, c'est l'amplitude du phénomène.

    -- Comment voyez-vous l'évolution du climat d'ici 50 ans si rien n'est fait ?

    FV : Si rien n'est fait, les modèles de climat montrent des variations entre 1 et 6 degrés ainsi que des variations de précipitations. Il y a des régions qui vont s'assécher et d'autres qui vont voir leur taux de précipitations de plus en plus important.