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    Les chutes de neige successives s'accumulent tout au long de la saisonsaison pour constituer ce que l'on appelle « le manteaumanteau neigeux ». Sa composition n'est pas figée une fois pour toutes. En effet, dès que la neige se dépose au sol, et même parfois en cours de chute, elle commence à se transformer selon des phénomènes physiques en relation avec les conditions météorologiques. Il existe ainsi différents types d'avalanchesavalanches.

    Ces modifications de forme et de taille, parfois spectaculaires, peuvent avoir de multiples causes : nouvelles chutes, ventvent, refroidissement ou réchauffement de l'air, répartition verticale de la température dans la neige, etc.

    Coulée d'avalanche. © Skeeze, CC0
    Coulée d'avalanche. © Skeeze, CC0

    Le résultat en est un manteau stratifiéstratifié, sorte de mille-feuilles composé de couches correspondant à chacune des chutes de l'hiverhiver. Selon les caractéristiques de ces couches et la façon dont elles sont empilées, le manteau neigeux peut devenir stable ou instable, ce qui peut, dans ce dernier cas, entraîner spontanément des avalanches ou faciliter leur déclenchement.

    L'avalanche de neige récente

    Dans le cas d'une avalanche de neige récente, la neige mise en mouvement est peu évoluée, sèche ou humide, pulvérulente ou de faible cohésion. Sa masse volumique est le plus souvent inférieure à 200 kgkg/m3. Les avalanches spontanées se produisent pendant, ou peu après, les chutes de neige alors que le risque de déclenchement par le skieur peut persister plusieurs jours.

    Ces avalanches se caractérisent soit par un départ ponctuel, soit par une cassure linéaire. Dans le cas d'un départ ponctuel, l'avalanche s'élargit vers l'aval (trace en forme de cônecône ou de poirepoire). Les cassures linéaires concernent une neige dont la cohésion est faible mais suffisante pour se comporter initialement comme une plaque friable. Ce dernier type de déclenchement d'avalanche provoque beaucoup d'accidentsaccidents.

    Avalanche de neige récente. © DR
    Avalanche de neige récente. © DR

    Il est d'autant plus dangereux que l'aspect poudreux de la neige de surface ne donne pas l'impression d'un matériau pouvant subir une fracture linéaire (comportement de plaque). Que le départ de l'avalanche soit ponctuel ou linéaire, son écoulement et son ampleur dépendent de plusieurs facteurs : quantité de neige mobilisable, qualité (sèche, humide), température et densité de la neige, topographie (nature du sol, déclivité, longueur de la pente).

    Leur écoulement se fait soit en surface comme un fluide dense soit sous forme d'aérosolaérosol, mélange de neige et d'air (avalanche de poudreuse). Les plus grosses d'entre elles, qui déferlent à très grande vitessevitesse (jusqu'à 200 à 300 km/h) peuvent provoquer d'énormes dégâts. La zone de dépôt de ces avalanches de poudreuse est parfois difficilement détectable car elle s'étend sur une vaste superficie.

    L'avalanche de plaque dure

    Moins difficiles à déceler que les plaques friables, les plaques dures sont également très dangereuses pour les skieurs. La rupture initiale intéresse une neige de bonne cohésion, d'une masse volumique de 200 à 400 kg/m3.

    La cassure, toujours très nette, se propage rapidement suivant une ligne brisée. L'instabilité de ces plaques tient essentiellement à la présence d'une sous-couche fragile. Leur équilibre précaire peut être rompu sous l'effet d'une faible surcharge. Une variété de plaques, dites plaques à vent, se forme sous l'action du vent ou après une chute de neige. Brisés par le vent, les cristaux sont réduits en fines particules qui, en se déposant au sol, prennent rapidement une bonne cohésion. Ce qui explique également la formation des cornichescorniches au voisinage des crêtes. Les zones d'écoulement et d'arrêt de ces avalanches sont parsemées de blocs tabulaires de neige dure.

    L'avalanche de neige humide (ou de fonte)

    L'avalanche de neige humide (ou de fontefonte) est un type d'avalanches directement lié à la présence d'eau liquideliquide (fonte superficielle, pluie, etc.). La neige « mouillée » a une masse volumique élevée (350 à 500 kg/m3 en moyenne). Ces avalanches se produisent au cours de réchauffements importants, accompagnés ou non de pluie.

    Avalanche de neige humide (ou de fonte). © DR
    Avalanche de neige humide (ou de fonte). © DR

    Les plus typiques des avalanches de neige humide sont les avalanches de printemps qui se produisent dans les pentes bien ensoleillées. Elles peuvent intéresser des versants ou être canalisées dans d'étroits couloirs. Leur écoulement se rapproche de celui de la lavelave : les vitesses sont relativement faibles, de l'ordre de 20 à 60 km/h, mais ces avalanches ont un grand pouvoir d'érosion et, pour les plus importantes, une grande puissance dévastatrice.

    Les dépôts, parfois de plusieurs mètres d'épaisseur, sont constitués de blocs informes de neige très dense. Il n'est pas rare d'en trouver des restes en bas d'un couloir alors que le printemps est bien avancé.