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    Matamata (Schneider, 1783) – Chelus fimbriata

    • Ordre : TestudinesTestudines
    • Sous-ordre : Pleurodira
    • Famille : Chelidae
    • Genre : Chelus
    • Taille : 30 à 45 cm
    • Poids : 8 à 15 kgkg
    • Longévité : 8 à 10 ans

    Statut de conservation UICNUICN : préoccupation mineure (LC)

    Description de la tortue matamata

    La matamata est une tortue palustre à l'aspect étrange. Elle se distingue très clairement de ses cousines par la forme de sa carapace composée de trois rangées de plaques bosselées et dentelées. Celles-ci sont ornées de stries de croissance qui permettent de déterminer l'âge du spécimen. La forme de la dossière est différente selon l'habitat : rectangulaire dans le bassin amazonien, et ovale dans celui de l'Orénoque. 

    Située à l'extrémité d'un long cou, la tête triangulaire est plate et couverte d'excroissances. Le museau s'affine en cônecône et se termine en trompe, au bout de laquelle sont placées les narinesnarines. Les yeuxyeux, assez petits, sont placés à proximité du museau. Ils luisent dans la nuit comme ceux d'autres crocodiliens lorsqu'on les éclaire. La bouche est large et munie de barbillons. Ses pattes équipées de griffes sont courtes, tandis que la queue est plutôt longue. Il est difficile de différencier les deux sexes bien qu'en principe la femelle soit plus grande.

    Image d’une matamata dont la carapace est recouverte d'algues, ce qui l’aide à se camoufler. © Michael Gil, Wikipédia, cc by 2.0

    Image d’une matamata dont la carapace est recouverte d'algues, ce qui l’aide à se camoufler. © Michael Gil, Wikipédia, cc by 2.0

    Habitat et comportement de Chelus fimbriata

    La matamata s'observe uniquement en Amérique du Sud, principalement dans les bassins des fleuves Amazone et Orénoque. On la trouve en Guyane, au Brésil, au Surinam, en Bolivie, au Pérou, en Équateur, au Venezuela et sur l'île de Trinidad. Elle vit dans les eaux douces au courant lent des rivières, des marécages, des lacs et les zones humides boueuses ainsi que leurs berges. Elle supporte l'eau salée remontant les fleuves lors des maréesmarées, mais ne s'aventure pas dans les estuairesestuaires.  

    L'apparence de la matamata lui permet de se confondre avec son environnement. Comme elle reste immobile dans l'eau durant de longues heures, des alguesalgues colonisent fréquemment sa carapace, accentuant encore le camouflage. Des scientifiques ont constaté que la forme de sa tête ressemblait aux feuilles de plantes aquatiques communes dans les milieux qu'elle fréquente. Ces adaptations lui ont probablement permis de se perpétuer plus facilement à travers les âges que ses cousines. 

    C'est une tortue qui bouge peu et qui ne quitte l'élément liquideliquide que pour pondre. Elle fréquente les plans d'eau peu profonds et se pose sur le fond en relevant son cou pour pouvoir respirer. Mais elle est capable de retenir sa respiration pendant plusieurs heures pour éviter de se faire repérer par ses proies. Elle a adopté une vie crépusculaire car elle est sensible à la lumièrelumière.

    La trompe si caractéristique de la matamata. © muzina_shanghai, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La trompe si caractéristique de la matamata. © muzina_shanghai, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Reproduction et régime alimentaire de la matamata

    On connaît peu de choses des parades nuptiales qui sont difficilement observables en milieu naturel. Après l'accouplement, la femelle pond sur les berges boueuses dans lesquelles elle a creusé des trous peu profonds, et y dépose de 12 à 28 œufs. Il peut y avoir plusieurs pontes dans l'année. Les œufs éclosent au terme d'une incubation d'environ 200 jours. Les jeunes sont sexuellement matures vers cinq ans.

    La matamata chasse à l'affût et son camouflage l'y aide beaucoup. Son régime alimentaire est essentiellement carnivorecarnivore. Elle se nourrit surtout d'alevinsalevins, de têtards, d'amphibiens et de poissonspoissons. Dans les zones d'eau saumâtreseau saumâtres, elle peut également manger des crevettes ou, adulte, des petits rongeursrongeurs

    La matamata a peu de prédateurs naturels, et l'Homme ne la chasse pas du fait de l'odeur nauséabonde qu'elle dégage. Les principaux dangers qui pèsent sur l'espèceespèce sont la capture pour des collectionneurs et la disparition de ses habitats naturels. L'UICN estime que les populations de matamatas ne sont pas menacées, même si le dernier recensement date de 1996. 

    Champ lexical : chelus fimbriata | matamata